Elle a fait de sa vie un vaste spectacle vivant. Véritable touche à tout, la comédienne, humoriste et influenceuse Lola Dubini se penche désormais activement sur son rêve de chanteuse. Une tornade blonde dégainant son premier album « Je te le dis ». Un disque léger et enjoué à l’image de cette boule d’énergie croquant la vie à pleines dents. Chronique musicale d’un projet frais et pétillant.

Lola Dubini - Joyce Jonathan - Mon héroïne -

Soif de vivre et sens du partage

C’est seule avec son propre label que Lola Dubini a produit son tout premier album, baptisé « Je te le dis ». Une évidence pour cette phobique de l’administratif accordant une certaine importance à conserver la même liberté de création que pour l’élaboration de ses vidéos Youtube. Une artiste indépendante mais ouverte aux échanges entre spécialistes. En témoigne la présence de 4 duos au sein de sa setlist de 14 pistes. À commencer d’abord par « Open Up » adapté par ses soins en français, partagé avec son interprète original l’américain Matt Simons. Logique aussi pour elle d’intégrer sa relecture de « Tu seras la dernière » avec le groupe Boulevard des Airs, rencontré sur les routes de France juste avant le confinement. Gardant aussi précieusement dans son carnet d’adresse le contact de Patrick Fiori qu’elle considère comme son parrain de coeur. Un mentor auquel elle mêle sa voix avec harmonie sur « Le café des 3 colombes ». Une reprise d’un classique de Joe Dassin intégrée à l’album collectif hommage « À toi ». Une Cendrillon des temps modernes qui peut compter aussi sur sa bonne fée Joyce Jonathan. L’une des premières à lui avoir ouvert la porte du métier et même à lui avoir tendu le micro pour un duo intitulé « Mon héroïne ». Un hymne féministe adressé à toutes celles qui n’ont pas peur d’affronter et de changer le monde. Un hit de battantes appelant à l’acceptation, l’estime de soi mais aussi à l’ambition. Un état d’esprit qu’applique à la lettre cette ancienne victime de harcèlement scolaire. Tapant « Dans le mille » sur l’unique piano voix de l’album. Une composition personnelle évoquant son nouveau départ à Bordeaux. Une période douloureuse désormais plus qu’un mauvais et lointain souvenir pour cette artiste complète à l’aise dans ses baskets.

Lola Dubini - Pourquoi on s'aime -

Pop légère et bons sentiments

Sans « Complexe », Lola Dubini se livre sur son histoire et ses inspirations. Adressant un pied de nez intelligent à ceux qui l’ont jugé hâtivement sur son apparence physique. «Je sais bien que c’est pas facile, de s’aimer comme on est bâti, je sais bien que c’est pas facile, mais il faut s’aimer comme on vit » lance-t-elle désormais fière de ses petites imperfections qui font son charme. Invitant les mauvaises langues à passer leur chemin plutôt que de continuer de la scruter sur les réseaux sociaux sur le hit « Oublie-moi ». Restant focalisée sur son envie actuelle d’exprimer sa passion pour la musique sans pression de résultats. À l’écoute de ses envies, la chanteuse propose un projet porteur d’espoir, tourné vers l’avenir. Une pop moderne fraîche et colorée d’une mordue de guitare qui aime faire entendre et retentir ce bruit organique des cordes. Démarrant par une piqure vitaminée avec l’entêtant « Pourquoi on s’aime ». Un hit centré sur ce qu’elle confie être son thème favoris : l’amour. Un sujet qu’elle explore tout au long de l’album sous toutes ses facettes. Une demoiselle un peu fleur bleue, guidée avec une petite touche de romantisme tout au long de la petite complainte « Apprends-moi ». Une jeune femme libre et insouciante qui n’a pas froid aux yeux. Jetant son dévolu avec humour sur un homme dans l’audacieux « Plan cul ». « Pas de mal à se faire plaisir, Comme dit si bien l’adage, Je sais pas ce qui m’a pris, J’suis une fille plutôt sage » clame-t-elle sans détour. Profitant aussi de rencontres sans lendemain mais toujours avec consentement mutuel durant le léger « D’accord, d’accord ». Une ex pas rancunière tirant un trait avec optimisme et bienveillance sur ses relations passées avec le titre « C’était pas nous ». Préférant justifier ses échecs par un trop plein de différences avec ces autres dont elle reste malgré tout en bon terme. Une célibataire donc qui comble pour l’heure sa solitude entre autre grâce à ses fans, ses amis mais aussi sa famille. Une fille reconnaissante qui ouvre son coeur avec pudeur à son papa sur le personnel et fédérateur « A notre façon ». Prouvant que l’amour est bel et bien un thème universel propre à chacun qui peut se cacher et se trouver partout, y compris dans la musique.

DROUIN ALICIA