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McQueen

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Alexander McQueen

Après Raf Simons et Saint Laurent, c’est au tour du styliste Alexander McQueen de se voir consacré au cinéma à travers un très beau documentaire. Si chacun connaît McQueen en tant que fashion designer, peu sont conscients des zones d’ombres de cet enfant terrible de la mode. Avec nostalgie et élégance, ce film rend hommage à un génie déchu et nous révèle à quel point l’art peut naitre de la douleur et engendrer une beauté sublimement macabre.

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Un gamin de l’East End

McQueen a vu le jour en 1969 dans un quartier populaire du sud-est de Londres. Issu de parents modestes, il a fait ses premiers pas chez un maître tailleur de Cork avant de partir pour Milan et de rejoindre le prestigieux Central Saint Martins College.

Remarqué par l’excentrique journaliste de Vogue, Isabella Blow, il fait sensation dès 1995 avec une collection mettant en scène “Le viol de l’Écosse“. Aussi scandaleux qu’inventif, McQueen succède ensuite à Galliano en tant que Directeur Artistique de Givenchy.

Durant cinq ans, il va concevoir les collections haute couture de cette maison et financer en parallèle sa propre marque londonienne avant de céder 51% de son label à Gucci pour cinquante millions de dollars.

Avec près de 14 collections par an, ce créateur indomptable a réussi à révolutionner le monde de la mode non seulement à travers ses œuvres provocatrices mais aussi par le biais des spectaculaires mises en scène lors de ses défilés.

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Il n’y a pas de génie sans travail

Chacun sait que le génie ne se suffit pas à lui-même. Aussi doué fut-il, Alexander McQueen était un travailleur acharné qui savait très bien s’entourer de collaborateurs efficaces et de petites mains. Tout en étant artiste, il avait également la chance de maîtriser le sens du business ce qui est fort rare pour les profils créatifs. 

Néanmoins, par-delà son talent, son air de gosse et son immense succès, ce styliste hors-norme possédait aussi ses zones d’ombres. Violenté dans son jeune âge, autodestructeur et lunatique, il a peu a peu développé une certaine agressivité accompagnée de paranoïa. 

Inconsciemment ou pas, il a projeté ses angoisses existentielles au coeur de son œuvre créatrice ce qui, de toute évidence, lui a insufflé toute sa puissance et son authenticité.

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The Dark Side of McQueen

Lorsque l’on regarde se succéder ses défilés, il est impressionnant de voir à quel point ils sont violents et transgressifs. “The Highland Rape” parle de viol, “Jack l’éventreur traque ses victimes” est conçu comme une scène de crime quant à son show de 2001, il nous entraîne directement dans un asile psychiatrique !

McQueen - Alexander - mode - Fashion - film - bonhote - ettedgui - Kate Moss - Naomi Campbell - génie - moda - SymaNews - Florence YeremianEntre les robes déchirées, les vêtements lacérés et les têtes nouées de bandages médicaux, on perçoit clairement la part macabre de McQueen. Celle-ci est d’ailleurs soulignée par son attrait pour le SM, le latex et le cuir qui sont également très présents dans ses collections. 

Par-delà cette noirceur et ces fantasmes sinistres, McQueen demeure cependant un visionnaire aux créations sublimes. Les dentelles, les plumes, les soieries, les bijoux font aussi partie de ses oeuvres et ont été mis en valeurs dans des shows sublimes. Tout le monde se rappelle encore de Naomi Campbell défilant avec des cornes de béliers, de Kate Moss apparaissant sur le podium sous la forme d’un hologramme, ou des deux robots aspergeant de peinture sa mariée finale. C’était aussi ça Alexander McQueen : un mélange intarissable  de rêve, d’outrance et d’élégance.

The McQueen Tapes

Ian Bonhôte et Peter Ettedgui se sont attachés au côté sombre de McQueen afin de nous faire comprendre la genèse et le sens profond de ses créations.  Leur film s’articule autour de cinq chapitres qu’ils nomment les “McQueen Tapes”. Alternant les archives et les  enregistrements vidéos pris par McQueen lui-même, ils ont réussi à brosser un portrait inédit et émouvant de ce couturier tourmenté.

Mêlant avec évidence sa vie et son œuvre, ils ont interviewé sa sœur Janet, ses compagnons et ses amis. Avec autant d’enthousiasme que de tristesse, ils évoquent tour à tour l’enfance de McQueen, son humour, sa dépression, sa conception du travail, son attrait pour les drogues dures et sa séropositivité. Leur discours n’est jamais pathétique, au contraire, ils semblent tous admiratifs et regrettent amèrement l’absence de cet anarchiste romantique qui a su donner une véritable théâtralité au monde de la mode.

Mc Queen s’est pendu à l’âge de 40 ans… Il n’a pas eu la chance de souffler ses 85 bougies à l’exemple de Lagerfeld qui vient de nous quitter. Malgré leur succès et leur fortune, Karl et Alexander vivaient seuls, l’un accompagné de son chat, l’autre de ses chiens…  Étrange trajectoire que celle des génies !

McQueen ? Un hommage saisissant !

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McQueen - Alexander - mode - Fashion - film - bonhote - ettedgui - Kate Moss - Naomi Campbell - génie - moda - SymaNews - Florence YeremianMcQueen

Un film de Ian Bonhôte et Peter Ettedgui

Musique : Michael Nyman !

Royaume-Uni – 2018
111 minutes
Au cinéma le 13 mars

 

Jodorowsky’s Dune

Jodorowsky's Dune - SYMA News - Film - Arte - Florence Yeremian - movie - science fiction - Moebius - giger - star wars - dessin - salvador Dali - Orson Welles - Mick Jagger - Pink Floyd

Jodorowsky’s Dune

Selon vous, quel film des Seventies était censé porter Mick Jagger à l’écran aux côtés de Salvador Dali et d’Orson Welles ? Vous n’en avez pas la moindre idée ? Et bien, c’était Dune ! Non pas la version de Lynch que tout le monde connait, mais celle, beaucoup plus déjantée, d’Alejandro Jodorowsky.

Si en 2016 vous avez raté la sortie du documentaire retraçant la genèse de ce film fantôme, Arte Cinéma vous la propose actuellement en replay.

Dune : un film fantôme

Inspiré par le célèbre roman de Frank Herbert, Jodorowsky avait prévu de réaliser un chef d’oeuvre cinématographique en lui attribuant le plus beau casting du siècle ! Au grand désarroi de tous les fans de science-fiction, cette saga spatiale ne vit jamais le jour par manque de financements mais aussi en partie à cause du tempérament exubérant de Jodorowsky …

Afin de rendre hommage à ce projet avorté, le réalisateur Frank Pavich a retracé toute sa genèse en fouillant dans les archives et en faisant appel à l’ensemble des acteurs et techniciens de l’époque. A travers une foule de témoignages orbitant autour de l’interview centrale de Jodorowsky, l’on découvre, ébahi, une aventure cinématographique d’une ambition folle !

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Un casting fabuleux !

Durant plus de deux ans Jodorowsky a écrit le script de Dune, mis en place le storyboard sous la plume brillante de Moébius et recruté les meilleurs artistes de son temps: pour ceux qui connaissent l’histoire de Dune, Salvador Dali était censé interpréter l’Empereur Fou de la Galaxie, Orson Welles avait été désigné pour incarner l’énorme Baron Harkonnen, David Carradine devait apparaitre en Duc Leto, quant à Mick Jagger, il aurait eu pour rôle celui de Feyd-Rautha qui prit par la suite le visage de Sting…

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Mick Jagger devait jouer le rôle de Feyd-Rautha qui fut ensuite donné à Sting dans la version de David Lynch

Pink Floyd à la composition

Afin de mettre en musique cette très belle distribution, Jodorowsky avait tout simplement persuadé les Pink Floyd et le groupe Magma de composer la bande-son de son film et il s’était mis dans la poche les meilleurs techniciens, illustrateurs et plasticiens de son temps : parmi eux figuraient Dan O’Bannon, Chris Foss et Hans Giger qui firent ensuite partie de toutes les productions SF du XXe siècle !! Bien que le film de Jodorowsky n’ait jamais vu le jour, il est évident que son storyboard (distribué alors dans l’ensemble des studios d’Hollywood!) a génétiquement influencé toute une génération de films cultes comme Star Wars, Alien ou Blade Runner !

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Le génial H. R. Giger devant ses dessins destinés aux décors de Dune

Jodorowsky : un artiste indomptable

Le documentaire de Frank Pavich nous montre avec passion et humour les détails croustillants de cette épopée filmique en dressant parallèlement un portrait ubuesque de l’indomptable Jodorowsky. La plupart des gens connaissent cet artiste en tant qu’auteur de bandes dessinées. Certes « Jodo » a écrit les scénarios de L’Incal ou ceux de La Caste des Méta-Barons mais il a avant tout été un metteur en scène de théâtre qui réalisa près d’une centaine de pièces durant sa jeunesse au Mexique. Ce fut aussi un cinéaste surréaliste qui tourna des longs-métrages totalement fous à l’exemple de Fando y Lis ou de La montagne sacrée.

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Alejandro Jodorowsky est un artiste à redécouvrir tant il a une imagination fertile !

Dune : une oeuvre métaphysique ?

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Jodorowsky, un soldat Sardokar et le génial dessinateur Moebius.

Sa version personnelle de Dune était elle-même pensée comme une création artistique totale devant durer plus de douze heures et possédant une portée spirituelle apte à réveiller la conscience collective. A l’exemple de Star Wars et de son hégémonie ultérieure, Jodorowsky souhaitait faire de Dune une oeuvre métaphysique capable d’engendrer une philosophie mystique à l’échelle mondiale. En adéquation totale avec l’époque des Seventies qui baignait alors dans la came et le LSD, la précieuse « Epice » dominant le livre de Frank Herbert aurait pu acquérir une impressionnante symbolique!
La folie de Jodorowsky fut cependant beaucoup trop avant-gardiste et Hollywood tourna le dos aux illuminations de ce gourou cinéaste. Les studios américains rejetèrent à l’unanimité son projet qui tomba par la suite dans les mains plus sages de David Lynch.

Merci donc à Frank Pavich d’avoir ressorti ces magnifiques archives : peut-être donneront-elles envie à d’ambitieux producteurs de finaliser ce rêve un peu fou…

Jodorowsky’s Dune ? Un documentaire cultissime !

Jodorowsky’s Dune – PDF SYMA News – Florence Yeremian

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Un film documentaire de Frank Pavich
Avec Alexandro Jodorowsky, Brontis Jodorowsky, Michel Seydoux, Hans Giger, Chris Foss, Amanda Lear, Christian Vander, Jean-Pierre Vignau, Gary Kurtz…

90 minutes

Disponible sur Arte du 7 février au 16 mars 2019

 

The Last Recipe

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Alors que c’est un sujet qui fait fureur dans les émissions de télévision, la cuisine n’est pas si souvent mise à l’honneur au cinéma. Défi relevé par le festival du film japonais contemporain Kinotayo, qui va chercher cette année la perle rare : The Last Recipe. Production majeure du line-up 2018/2019, ce film de la société Tôhô fait partie du top 40 des plus grands succès de 2017 sur l’archipel!

Un chef prêt à tout

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Même sans son restaurant, le jeune chef reste très méticuleux

The Last Recipe est l’histoire de Mitsuru Sasaki, un cuisinier génial pouvant reproduire n’importe quel plat qu’il a goûté. Ce dernier propose donc ses services aux gens fortunés qui exigent une saveur unique, et ce pour rembourser son énorme dette. Car aussi brillant qu’il soit, Mitsuru est tellement exigeant et perfectionniste qu’il n’arrive à travailler avec personne ! Son restaurant ayant finalement fait faillite, il ne peut refuser aucune sollicitation, même quand elle vient de l’étranger.

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A Pékin, le cuisinier Mitsuru Sasaki va devoir faire face au plus grand défi de sa carrière

Le jeune chef est donc un jour appelé à Pékin par un célèbre cuisiner vétéran de la capitale chinoise, qui le lance dans une mission impossible : recréer le grand banquet de l’Empire du Soleil Levant, une série de recettes datant de l’époque coloniale. A son grand malheur, Mitsuru ne connaît en rien cette recette légendaire, et encore moins son goût! La récompense étant néanmoins très grande, il va faire des recherches sur le cuisinier choisi par l’état-major en 1933, Naotaro Yamagata.

Une reconstruction historique saisissante

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La reconstitution de Harbin, en Chine septentrionale, est fascinante

C’est alors que The Last Recipe déploie une double narration des plus intéressantes, une grande partie du long-métrage décrivant le travail de Naotaro en 1933. Sa mission pour l’armée le mène en Mandchourie, cette région du Nord-Est de la Chine occupée par les japonais pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’est là que l’intérêt historique du film est très impressionnant, car c’est l’un des rares à offrir une visualisation du Japon colonial, qui plus est aussi minutieuse. On constate avec étonnement l’omniprésence de la langue russe dans les rues de Harbin, mais là encore la rigueur historique est remarquable : la dynastie Qing céda effectivement une grande partie de cette région à l’Empire Russe vers 1860. L’oeuvre de Yojiro Takita est donc extrêmement instructive dans sa reconstruction historique, remarquable des décors jusqu’aux costumes utilisés.

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Le cuisinier Naotaro est l’archétype du japonais ultra-rigoureux

On y retrouve également bien l’esprit japonais. Naotaro se doit de rivaliser avec le grand banquet de la Dynastie Qing : 108 plats légendaires réservés aux empereurs ! Mais lorsque que le commandement évoque le sujet, pas question de faire “aussi bien” que les chinois : Naotaro est sommé de faire mieux afin que la cuisine japonaise signe un nouveau record et impressionne le monde entier! Perfectionniste, Naotaro n’hésite pas lui-même à recommencer de nombreuses recettes, mêmes quand elles semblent achevées. Il y a vraiment l’idée qu’il ne faut pas seulement accomplir une tâche, mais aussi toujours tendre vers la perfection.

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Le film dénonce clairement le militarisme du début du 20e siècle

De prime abord, on se dit que The Last Recipe dépeint une version un peu trop idéalisée du règne japonais en Mandchourie. Le scénario appuie effectivement beaucoup sur les relations cordiales entre l’entourage de Naotaro et son assistant chinois QingMing Yang. Le cadre plutôt harmonieux paraît assez en décalage avec la vérité historique, brutale, de l’Etat Mandchou. Cette image un peu trop rose est contre-balancée par l’inquiétant général Miyake, très bien interprété par Yutaka Takenouchi. Le militaire n’a, en réalité, que faire des saveurs et mène de sombres desseins politiques. La réalité de l’occupation japonaise est là bien rappelée, et par des scènes marquantes d’une force considérable.

Amour et cuisine, deux notions qui se rejoignent

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The Last Recipe comporte également une certaine mélancolie

L’histoire prend alors un tour dramatique, et joue aussi bien sur les émotions que sur le récit historique. Le film renferme une vraie morale, centrée autour de l’humilité. Elle se ressent particulièrement dans le cheminement intérieur de Mitsuru, qui longtemps réfute la vision sentimentale laissée par Naotaro dans ses mémoires. Le personnage redécouvre l’importance du lien humain dans son métier. Le thème de la passation est lui aussi très présent et poignant.

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En sortant de la salle, on a vraiment envie d’enchaîner avec un bon restaurant!

Voyage historique, The Last Recipe est également un très beau voyage culinaire. Les aventures de Mitsuru et Naotaro sont parsemées de mets exquis et d’ingrédients fondants à faire baver le spectateur. Le bonheur de préparer et d’apprécier la cuisine, simple ou raffinée, se transmet bien à travers les images du film. C’est aussi le design des plats qui impressionne : le terme “art culinaire” prend tout son sens dans les compositions aux formes recherchées. Certains plats sont tellement raffinés qu’on hésiterait presque à les entamer si on nous les servait…

Grande fresque historique et véritable lettre d’amour envoyée aux gourmets, The Last Recipe est un film aussi atypique que réussi. Émouvant à plus d’un titre, il est instructif et invite à une belle réflexion. Le mélange des genres n’était pas évident, mais le réalisateur Yojiro Takita s’en tire comme un chef !

The Last Recipe

Réalisateur : Yojiro Takita
Principaux acteurs : Kazunari Ninomiya, Hidetoshi Nishijima, Gô Ayano, Aoi Miyazaki
Sortie Japon : 3 novembre 2017
Sortie France : 19 janvier 2019
Genre : Drame, Historique

 

Maguy Marin

Maguy Marin - David Mambouch - Syma News - Film - Danse - chorégraphe - Florence Yeremian

Maguy Marin : L’Urgence d’Agir !

May B est une étrange pièce de danse créée par la chorégraphe Maguy Marin. Mettant en scène des figures spectrales recouvertes d’argile, elle a beaucoup défrayé la chronique dans les années 80 et pris tout son temps pour s’imposer sur la scène théâtrale.
Aujourd’hui, pleinement reconnue, May B est jouée à Rio ou dans des lieux aussi prestigieux que le Théâtre de la ville.
Revenant sur le cheminement de cet “acte dansé”, David Mambouch, le fils de Maguy, nous livre la genèse de ce spectacle et fait un bilan sur les longues années de création de sa mère.

Maguy Marin - David Mambouch - Syma News - Film - Danse - chorégraphe - Florence Yeremian
La pièce dansée “May B” a longtemps défié la chronique par sa singularité

La genèse d’une compagnie

David Mambouch est né dans une odeur d’argile au beau milieu de figures dansantes à visages craquelés. Depuis son jeune âge, il a regardé sa mère mettre en forme May B puis toute un foule de spectacles à l’exemple de Cendrillon, Babel-Babel, Turba ou  Waterzooï…

Déambulant parmi des artistes venus des quatre coins du monde, il a vu la Compagnie Maguy Marin se former, s’agrandir et devenir une famille. Sa famille.

Trente sept ans plus tard, David décide de faire le point et de voir ce qu’il reste de ce processus créatif tant au niveau des membres de la troupe que des pièces qu’ils ont collectivement conçues. Caméra au poing, il prend le pouls de la Compagnie Marin et donne la parole aux danseurs, aux compositeurs mais aussi aux gestionnaires.

C’est émouvant et superbement filmé : on passe, tour à tour, des confessions intimes de sa mère aux répétitions, des parties dansées aux coulisses, et puis on en profite pour ressortir les vieilles photos et les archives des greniers.

Maguy Marin - David Mambouch - Syma News - Film - Danse - chorégraphe - Florence Yeremian
David Mambouch face aux danseurs de la Compagnie Maguy Marin

Maguy Marin, l’insoumise

Dans l’esprit d’un documentaire, David Mambouch revient sur le passé de sa mère en évoquant sa naissance à Toulouse, ses origines espagnoles ou son passage à l’école de Béjart…

Prenant la parole à maintes reprises, Maguy Marin évoque sa conception de la création, son besoin de transmission et sa quête d’une danse humaniste.

Certes, la chorégraphe aime la dérision, voire la provocation, mais ses danseurs ne sont ni des clowns ni des pantins grotesques : ce sont des hommes et des femmes représentatifs d’une société non esthétisée.

Si dans May B, elle impose des corps vieux ou malades, c’est pour montrer que l’on peut danser à tout âge et quelle que soit sa condition. Pourquoi se soumettre à la norme et aux canons classiques ? Pourquoi se farder la réalité en ne privilégiant que le beau, la grâce et la jeunesse ?

Maguy Marin - danse contemporaine - The?a?tre - May B - Paris - Syma News
La chorégraphe Maguy Marin fait le bilan sur ses 35 ans de création

Une chorégraphe militante

Vous l’avez compris, Maguy Marin n’aime pas se laisser enfermer dans des codes. Elle perçoit la culture comme un vecteur d’émancipation et mène son combat à travers des spectacles engagés. Certains paraissent absurdes ou difficiles à décrypter mais le public capte aisément le militantisme de cette chorégraphe qui prône la tolérance autant que la mixité.

Par son ouverture d’esprit, son engagement social et son mode de travail, Maguy nous fait d’ailleurs songer à Ariane Mnouchkine et à son merveilleux Théâtre du Soleil. Toutes deux gèrent leurs troupes comme une grande famille et elles s’attèlent avec courage à dénoncer les inégalités qui les entourent.

Au fil des années, les créations de Maguy Marin ont mis en scène la lutte des classes, les abus de pouvoir et décrié tout type de domination qu’elle soit sexuelle ou politique. Pour cette artiste, les rapports de force se règlent tout simplement par le rapport des corps, à même la scène et devant le public. Ses pièces ne se contentent pas d’être de la danse : ce sont des cris, des plaintes et des messages destinés à secouer nos consciences paresseuses.

A présent que la vieillesse se profile, la chorégraphe voit sa propre prise de conscience prendre fin et s’interroge avec gravité : qui va gérer la troupe? Qui va transmettre ? Qui va résister ?
D’où, l’urgence d’agir… avant de passer son tour.

Maguy Marin - David Mambouch - Syma News - Film - Danse - chorégraphe - Florence Yeremian
Pour Maguy Marin, les malades ou les personnes âgées ont aussi le droit de danser.

L’Urgence d’agir ? Le parcours tumultueux d’une chorégraphe militante.

Maguy Marin – L’urgence d’agir – PDF SYMA News – Florence Ye?re?mian

Maguy Marin - David Mambouch - Syma News - Film - Danse - chorégraphe - Florence YeremianMaguy Marin – L’urgence d’agir

Un film de David Mambouch
Avec la Compagnie Maguy Marin
Sortie le 6 mars 2019

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A noter : May B sera joué au Théâtre de la Ville (Espace Pierre Cardin) du 27 février au 12 mars 2019

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Photos : ©Laurence Dasniere, Didier Grappe, Tim Douet et Philippe Vincent

DESTROYER

Destroyer - Nicole Kidman - Film - Cinéma - SYMA News - Florence Yeremian - Policier - US

Destroyer : Nicole Kidman en quête de vengeance

Ce film est le cheminement sourd d’une vengeance, celle du lieutenant Erin Bell ravagée par la culpabilité depuis une erreur de jeunesse. Prenant place dans les quartiers paumés de Los Angeles, il débute par un meurtre qui fait resurgir une affaire classée : après dix sept années de profil bas, un psychopathe répondant au nom de Silas vient de laisser sa marque sur un cadavre. En reconnaissant cet assassin, Erin Bell reprend du service et se lance dans un sinueux jeu de piste afin de régler une fois pour toute cette affaire personnelle…

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The dark side of Los Angeles

Tourné dans le sud de la Californie, ce film nous entraîne dans les zones glauques de cet  immense état. Au fil des autoroutes désertiques entourant L.A, on croise des villes-dortoir, des stations d’essences sordides et des banques posées au milieu de nulle part.
Avec sa vieille voiture, le lieutenant Erin Bell nous fait parcourir San Bernardino, le comté du Riverside ainsi que Palm Spring, la ville de tous ses malheurs…
À travers son triste road-trip, on contemple atterré l’Amérique profonde avec ce qu’elle comporte de solitude et de déchéance: tout y est à la dérive, mais c’est surtout cette jeunesse empêtrée dans la drogue, le blanchiment d’argent et la prostitution qui nous désole le plus.

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Une jeunesse perdue

Depuis la fin des années 80, on constate à quel point les gamins américains sont livrés à eux-mêmes sans aucune perspective : ils n’aiment pas leur job, se nourrissent d’illusions hollywoodiennes, se droguent à foison et passent leurs journées à jouer à la roulette russe ou à vouloir braquer des banques. C’est triste de les voir ainsi à l’écran mais c’est surtout dérangeant lorsque l’on sait que ces images reflètent la réalité.

Le film de Karyn Kusama aborde aussi le thème de la jeunesse perdue à travers l’étrange relation mère-fille qu’entretiennent Erin et sa gamine (Jade Pettyjohn). Du haut de ses seize ans, l’adolescente est en effet une délinquante impossible à gérer : ballotée entre les toxicos et les gangs de voyous, elle cherche un semblant d’attache qu’elle ne parvient pas à trouver auprès d’une mère paumée et alcoolique.
L’alcool est d’ailleurs l’un des problèmes récurants chez le Erin Bell car elle est boit du matin au soir pour pouvoir supporter son existence déchue.

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Un scénario sans surprise

Malgré sa bande annonce prometteuse, le film de Karyn demeure sans surprise. Son atmosphère de vendetta qui se déploie lentement du début à la fin nous fait penser à une copie de polar des Années 80 et la pseudo-quête de rédemption d’Erin Bell a vraiment du mal à nous convaincre.

Nicole Kidman est pourtant à son maximum et sa prestation sur deux époques différentes mérite chapeau bas : jouant alternativement les junkies de vingt ans et les flics sur le tard, elle manie parfaitement cette double temporalité. D’une scène à l’autre, on passe ainsi de sa fraîche frimousse pleine d’insouciance à un visage ravagé par la douleur et les regrets.
La métamorphose visuelle est fort bien faite mais les introspections de son héroïne manquent hélas de profondeur : certes, Erin Bell traîne sa croix mais elle le fait sans conviction réelle.

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Une héroïne peu plausible

Ce qui nous dérange cependant le plus dans Destroyer, demeure le côté “justicier intransigeant” que veut transmettre le film. Avec un personnage aussi frêle que Nicole Kidman ce n’est pas plausible : l’actrice n’a ni le profil d’une prédatrice, ni l’étoffe d’une super flic. Lorsqu’elle se la joue “destroyer” face à de sales dealers ou des gardes du corps body-buildés, l’effet ne passe pas.
Il en va d’ailleurs tout autrement de l’acteur Toby Kebbell qui interprète le rôle de Silas, le psychopathe. À la fois dément et voluptueux, ce comédien possède le charisme et la puissance que devrait avoir l’héroïne d’un film nommé Destroyer.

Karyn Kusama s’est donc égarée dans sa réalisation : en jouant la carte du film d’action, elle nous a livré un film psychologique qui aurait du tout simplement s’appeler “Redemption”…

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Destroyer – SYMA News – Florence Ye?re?mian

Destroyer - Nicole Kidman - Film - Cine?ma - SYMA News - Florence Yeremian - Policier - USDestroyer

Un film de Karyn Kusama
Avec Nicole Kidman, Toby Kebbell, Tatiana Maslany, Sebastian Stan, Bradley Whitford, Jade Pettyjohn et Beau Knapp.

Au cinéma le 20 février 2019

 

 

 

Green Book

Green Book _ Viggo Mortensen- Mahershala Ali - Golden Globes - Movie - Film - Cinéma - USA - Bronx - Jazz - Shirley - Music _ Racisme - Musique - Ségrégation - Florence Yeremian - Syma News - Syma Mobile

Green Book

Peu de personnes savent aujourd’hui ce que le Green Book représentait dans l’Amérique des années 60. Sous-titré “Le guide du nègre en voyage”, cet infect livret répertoriait les routes, les commerces et les motels autorisés alors aux personnes de races noires.

Peter Farrely en a fait le titre de son film car ce dernier retrace le parcours “légal” emprunté par le pianiste afro-américain Doc Shirley lors de sa tournée musicale aux États-Unis. Surtout ne ratez pas ce road movie pétri de finesse et d’humanité !

Mais qui est Doc Shirley ?

L’histoire débute à New York en 1962 dans le milieu des cabarets et de la mafia italienne.

Tony Lip, un tchatcheur de première y joue les videurs pour gagner sa vie. Grace à sa réputation de gros dur, il se voit proposer un poste de chauffeur pour un certain Docteur Shirley. Répondant à l’offre, il découvre que ce nouveau maître est un pianiste noir en quête d’un chauffeur mais surtout d’un garde du corps pouvant le protéger dans sa  prochaine tournée “sudiste” des USA.

Tony Lip sait bien que le Sud reste toujours une terre hostile aux gens de couleur et qu’un musicien noir, aussi virtuose soit-il, risque fort à s’aventurer dans ces contrées ultra nationalistes. En dépit des menaces, il accepte le deal et prend le volant de cette étrange aventure.

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Une tournée musicale ou un chemin de croix ?

Le circuit démarre à Pittsburg en Pennsylvanie et va durer huit semaines : Ohio, Indiana, Kentucky, Caroline du nord, Georgia, Tennessee, Arkansas… En dépit de la ségrégation, Shirley va s’enfoncer jusqu’au fin fond de la Louisiane pour donner ses concerts. Invité par les gens de la haute-société, il est applaudi comme entertainer mais on lui refuse toujours l’accès à une loge respectable ou à des WC pour blancs !

À chacune des étapes, les difficultés augmentent et, face au racisme ambiant, Tony a du mal à comprendre le chemin de croix que s’inflige Shirley : pourquoi tenter le diable auprès de blancs qui ne voient en lui qu’un animal de foire alors qu’il a déjà gagné sa notoriété en Nouvelle Angleterre et le respect du public new-yorkais ?

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Un tandem complice et respectueux

Côte à côte, ou plutôt assis l’un derrière l’autre dans leur grande voiture bleue, Tony et Shirley vont donc partager de longues journées.

Le contraste entre ces deux hommes est savoureusement caustique : Tony Lip est, en effet, aussi rustre que Shirley est raffiné. Dans cette association improbable entre l’esprit et la force, il est émouvant de voir naître leur complicité car, au fil de la route, les deux compères apprennent à se connaître, à se respecter et ils cherchent même à s’améliorer mutuellement.

Il en va ainsi de Shirley qui tente d’inculquer à Tony une meilleure élocution et une certaine morale. En retour, l’italien décoince son patron en lui offrant ses réflexions très terre-à-terre et sa générosité méditerranéenne.

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Deux interprètes de haut-vol !

Green Book _ Viggo Mortensen- Mahershala Ali - Golden Globes - Movie - Film - Cinéma - USA - Bronx - Jazz - Shirley - Music _ Racisme - Musique - Se?gre?gation - Florence Yeremian - Syma News - Syma MobileC’est à Viggo Mortensen que revient le rôle de Tony Lip. L’interprète d’Aragorn (Le Seigneur des Anneaux) a ici perdu de sa superbe mais il cogne toujours aussi bien. Le ventre bedonnant et la virilité un peu pantouflarde, il incarne les pères de famille italiens avec toutes les responsabilités et l’honneur que cela implique. Derrière son apparente bravoure de rital issu du Bronx, le comédien laisse poindre de très beaux moments de lucidité ainsi qu’une grandeur d’âme. Tandis qu’il découvre pour la première fois la beauté de son propre pays, son personnage prend aussi conscience de la stupidité de ses concitoyens et décide de ne pas tomber dans leur xénophobie chronique.

Green Book _ Viggo Mortensen- Mahershala Ali - Golden Globes - Movie - Film - Cinéma - USA - Bronx - Jazz - Shirley - Music _ Racisme - Musique - Se?gre?gation - Florence Yeremian - Syma News - Syma MobileDe son côté, Mahershala Ali insuffle beaucoup de classe et d’élégance à la figure de Doc Shirley. La ligne fine et le costume impeccable, il impressionne de prime abord par son savoir et son assurance. Cependant, derrière ce flegme apparent, se cache un coeur blessé qui ne parvient pas à trouver sa place: écartelé entre des hommes noirs complètement asservis et des intellectuels blancs bourrés de préjugés racistes, il tente de réconcilier ses contemporains en leur prouvant que l’intelligence et la bonté de chacun ne  réside ni dans sa couleur ni dans sa race.

Humour et musique sont au programme

Pour souder ce magnifique tandem qui se complète si bien dans ses différences, l’humour est aussi de la partie. Les dialogues sont sans cesse ponctués de blagues et de fines saillies qui font progressivement disparaitre les jeux de pouvoir existant alors entre noirs et blancs et, inversement, entre maitre et chauffeur.

Soulignons enfin que la musique tient un rôle à part entière dans le film de Peter Farrely : tout le scénario est baigné de superbes mélodies. Entre les chansons d’Aretha Franklin, les pièces liturgiques, les jazz-sessions et les morceaux classiques, on ressort de la salle en se trémoussant façon Sixties !

Vous l’avez compris, Green Book est une partition ponctuée de finesse, d’intelligence et d’humanité. Ne la ratez pas !

Green Book – PDF SYMA News – Florence Ye?re?mian

 

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Sur les routes du Sud

Un film de Peter Farrelly

Avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini, Sebastian Maniscalco, Dimiter D. Marinov, P.J. Byrne

Sortie nationale : le 23 janvier 2019

 

Free Speech

Free Speech - Parler sans peur - Jupiter Film - Julian Assange - Tarquin Ramsay -Film - Democratie - Jude Law - Syma News - Florence Yeremian - Internet - Syma Mobile

Free Speech – Parler sans peur

Jupiter Films aime donner la parole aux artistes pertinents qui sont à l’écoute de l’actualité. Avec Free Speech, cette maison de production soutient la démarche cinématographique de Tarquin Ramsay, un jeune réalisateur anglais qui lance un débat assez “informel” sur la liberté d’expression.

Filmé comme un documentaire ponctué d’archives et d’interviews, ce long métrage livre une pléiade de témoignages destinés à éveiller nos consciences face aux manipulations médiatiques et étatiques. À travers des images d’activistes, de manifestants ou de personnalités telles que Jude Law ou Julian Assange, le réalisateur tente de secouer les nouvelles générations qui se laissent entièrement happer par le double jeu des politiciens et des réseaux sociaux.

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Tarquin Ramsay : un réalisateur audacieux

Free Speech est le premier film de Tarquin Ramsey. Armé de sa caméra et de son audace, ce réalisateur de 23 ans a débuté son enquête en 2012. Planté dans les rues de Londres, il a commencé à interviewer toute sorte de passants, puis a étendu ses questionnements vers d’autres frontières (Allemagne, France, Biélorussie …)

Emporté par l’ampleur de ses investigations, Tarquin est parti à la rencontre de protagonistes plus ciblés tels que des hackers, des lanceurs d’alertes, des journalistes, des ex-agents de la CIA, mais aussi des artistes censurés comme la troupe du Théâtre Libre de Minsk, maintes fois réprimée par le régime de Loukachenko.

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Par le biais de la compagnie du Théâtre Libre, Natalia Koliada mène une résistance artistique à la dictature biélorusse

À travers les réflexions spontanées de ces gens, le cinéaste a souhaité mettre en avant les failles de nos sociétés contemporaines censées être des “sociétés démocratiques” respectant la liberté et les opinions de chaque citoyen : selon Tarquin Ramsey, les droits de l’homme ne sont pas suffisamment enseignés au sein des écoles, les droits civiques deviennent de plus en plus limités, quant aux libertés fondamentales, elles sont définitivement tombées dans le domaine de la surveillance gouvernementale depuis les attentats du 11 septembre…

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Qu’en pensent Jude Law et Julian Assange ?

Afin d’appuyer son jugement, Tarquin a réussi a convaincre le charismatique Jude Law de prendre la parole. En tant qu’acteur et défenseur des arts, ce dernier argumente sans concession que rien ne doit limiter la liberté d’expression d’un individu.

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Dans une optique plus sociétale et plus approfondie, Julian Assange intervient également dans ce débat. Conscient du pouvoir d’Internet, le fondateur de Wikileaks souligne que la liberté d’expression ne peut avoir de sens que si elle peut se propager. Fort de son expérience personnelle, il encourage donc chacun à communiquer le plus possible afin d’être entendu à grande échelle.

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Le danger des nouvelles technologies

Se penchant enfin vers les nouvelles technologies, Tarquin Ramsay dénonce les dangers du Web et la mainmise des GAFAM. Par le biais de leurs réseaux et de leurs applications,  ces géants du Net bercent les internautes d’illusions : en leur octroyant le droit de communiquer librement sur Facebook, Twitter ou Instagram, ces firmes américaines s’autorisent sans complexe à s’approprier toutes les données de leurs utilisateurs pour les monnayer.

Parallèlement à cette critique des GAFAM, le cinéaste s’interroge aussi sur la surveillance des citoyens qui ne se contente plus d’être “physique”:  sous le prétexte de dangers et de menaces terroristes, les gouvernements abusent de leur pouvoir en s’immisçant dans les secrets de nos entités numériques.

Alors oui, les nouvelles technologies sont de toute evidence à double tranchants : elles nous permettent autant de communiquer que d’être espionnés. Mais comment faire pour que la sécurité d’un individu puisse s’accorder pleinement avec sa liberté ? Comment faire pour que l’opinion publique s’autorégule et demeure raisonnable sans l’intervention de lois ou de surveillance ???

Quelles solutions pour demain ?

Beaucoup de mouvements actifs réfléchissent à ces enjeux et ces abus de pouvoirs à l’exemple de la Quadrature du Net, la Love Police de Londres ou le collectif des Anonymous. Tous défendent haut et fort « la liberté d’expression » mais à quoi ressemblerait vraiment notre monde si elle était totale ?

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N’est-ce pas un peu idéaliste de croire que tous les citoyens sont des êtres censés qui ne vont ni abuser de leurs droits ni de leurs paroles ? Certes, une pleine liberté laisse rêveur mais ne nous leurrons pas : elle peut entrainer des discours haineux, radicaux, injurieux, violents, mensongers qui peuvent très vite se propager par les voies du Net et mener à des actes hautement plus traumatisants que la pleine conscience d’être sans cesse surveillés par Big Brother!

Alors que faire ? Enseigner à chaque citoyen dès l’enfance le sens critique, le respect d’autrui et la conscience du mal ? Mais n’est-ce-pas déjà ce qui est fait au sein des écoles ?

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Un regard de cinéaste à affuter

Avec Free Speech, Tarquin Ramsay met en images de multiples questionnements. Le film possède une belle volonté et son montage est fort bien fait mais il demeure trop généraliste pour avoir un réel impact sur les spectateurs.

Free Speech - Parler sans peur - Jupiter Film - Julian Assange - Tarquin Ramsay -Film - Democratie - Jude Law - Syma News - Florence Yeremian - Internet - Syma MobileL’approche de Tarquin est, en effet, excessivement désordonnée : il nous entraine sur trop de pistes en même temps et les traite avec une légèreté et une « cool attitude » qui ne conviennent pas vraiment à un sujet aussi important que la liberté d’expression.

Pour être incisif et convaincant, ce jeune réalisateur devrait travailler à la manière d’un journaliste d’investigation, avoir une ligne directrice plus précise, creuser de vraies pistes, trouver des réponses sérieuses, susciter des prises de positions de la part de ses interlocuteurs et surtout ne pas se contenter de répéter des évidences que tout le monde connait.

Son regard est éveillé et curieux, mais il demeure au stade du constat et possède une naiveté presque scolaire certainement due au jeune âge du cinéaste.

Nul doute qu’avec de la pratique, la maturité et un engagement authentique, Tarquin Ramsay parvienne à créer des films plus percutants et, peut-être, plus instructifs (A l’exemple des Nouveaux Loups du Web produit également par Jupiter Films). On l’attend au tournant !

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Free Speech - Parler sans peur - Jupiter Film - Julian Assange - Tarquin Ramsay -Film - Democratie - Jude Law - Syma News - Florence Yeremian - Internet - Syma MobileFree Speech – Parler sans peur
Un film de Tarquin Ramsay

Avec Julian Assange, Jude Law, John Kiriakou, Sarah Harrison, Diani et Niamh Barreto, Rop Gonggrijp, Jacob Appelbaum, Jérémie Zimmermann, Julia Farrington, Andy Müller Maguhn 

UK/Allemagne – 1h19

En salles actuellement – Liste des séances : cliquez

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Première Année

Premiere Annee - Film - Medecine - Etudes - Thomas Lilti - Lacoste - William Lebghil - P1 - PACES - Florence Yeremian - SYMA Mobile - SYMA News - Cinema - Movie

Première année

Antoine et Benjamin sont en première année de médecine. L’un est un bosseur pas vraiment brillant qui tente le concours pour la troisième fois, l’autre est un surdoué qui vit sur ses acquis sans trop se fatiguer. La rencontre de ces deux étudiants dans un contexte hyper compétitif va aboutir à une singulière amitié qui remettra en cause les perpectives d’avenir de chacun…

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Benjamin (William Lebghil) et Antoine (Vincent Lacoste) tentent le concours de première année de médecine

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Thomas Lilti : une trilogie sur le monde médical

Avec ce long métrage, Thomas Lilti nous offre le 3ème opus d’une trilogie dépareillée sur le monde de la médecine. Après Hippocrate (2014) et Médecin de campagne (2016), ce nouveau film décrypte en détail le laborieux parcours des P1 qui ne vivent que pour obtenir leur classement au concours de première année.

Afin de mettre en scène ce marathon d’étudiants, le réalisateur a choisi un tandem d’acteurs fort sympathiques : Vincent Lacoste et William Lebghil. Déjà complices dans le film de Félix Moati (Deux fils), on les retrouve avec plaisir dans leurs nouveaux rôles : Vincent se glisse avec beaucoup de justesse dans le profil taciturne et inquiet d’Antoine, quant à William, il insuffle un bel humanisme et une profonde lucidité au personnage de Benjamin.

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Le réalisateur Thomas Lilti dans un des amphis de la Fac de médecine

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Une amitié entre P1 ?

Tout au long du film, l’on assiste à la naissance de leur amitié mais aussi à l’émergence d’une rivalité sous-jacente. De natures foncièrement opposées, l’on sent bien qu’Antoine et Benjamin slaloment entre une admiration réciproque et une jalousie sinueuse qui ne demande qu’à faire imploser leur relation.

Grâce à leur interprétation souple et réaliste, Vincent Lacoste et William Lebghil parviennent à nous convaincre de cette amitié pourtant peu probable au sein d’un milieu aussi compétitif que la médecine. En effet, leur complicité en tant que comédiens  bouscule avec véracité les différences que leurs protagonistes présentent à l’écran tant du point de vue de l’apprentissage que du niveau social.

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Révision sous les toits de Paris

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Un scénario compte à rebours

Le scénario observe une ligne directrice très simple car il accompagne Antoine et Benjamin dans toutes les étapes de la PACES (Première Année Commune des Etudes de Santé). À l’exemple d’un compte à rebours vers le concours, on suit les deux camarades dans leurs révisions, leurs cours de chimie organique, leurs QCM sans oublier leurs micro-siestes pour tenir le coup.

Cet aspect “reportage” sur le milieu étudiant retire un peu d’émotion au film mais il souligne avec réalisme les contraintes psychiques et le stress que subissent les étudiants en médecine : entre les tonnes de polycopiés à ingurgiter, le manque de sommeil et la compétition permanente, ces jeunes gens mènent une vie qui conduit souvent au burnout, à la dépression, voire à l’abandon.

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Faut-il vraiment atteindre le burn out pour devenir médecin ?

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La PACES : une boucherie pédagogique ?

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Vincent Lacoste

Bien que le film comporte quelques anachronismes (dont les vœux publics des élèves admis post-concours), l’atmosphère de cette première année de médecine est plutôt bien traduite par Thomas Lilti. Comme il le dit lui-même : la PACES est une « boucherie pédagogique » dont seulement 300 élèves sur 2000 ressortent vivants. En nous présentant avec simplicité cette réalité, il emmène le spectateur à s’interroger – une fois de plus ! – sur l’efficacité du système scolaire français et des études supérieures.

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William Lebghil

Le constat de Thomas Lilti est dans la logique des choses : ces étudiants ont trop de tension, trop de compétition, et pourtant lorsque l’on y réfléchit, n’est ce pas uniquement lorsque nous sommes sous pression que nous atteignons le meilleur de nous-mêmes ?

Ce que le réalisateur aurait également du préciser dans ce long métrage, c’est que les perdants de ce concours quittent pour la plupart la France afin de retenter leur chance en Europe au sein d’universités payantes ! Une fois leurs diplômes acquis – moyennant finances – ils reviennent travailler au sein de l’Hexagone.

En prenant du recul sur ce point précis, l’on se dit qu’en ne sélectionnant que 300 élèves par an, l’état français fait ses comptes avec une logique cartésienne : il conçoit de demeurer un « état providence » mais n’épaule que les meilleurs étudiants. Ceux qui manquent de compétence ou n’ont pas fourni assez d’efforts sont libres d’aller se former ailleurs…

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Le parcours de ces deux étudiants entraine les spectateurs dans le quartier du Panthéon et de la Bibliothèque Sainte Geneviève.

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Première Année est un bon film tout à fait dans l’air du temps mais comme il se concentre uniquement sur le milieu très particulier de la PACES, il risque de ne parler qu’aux spectateurs déjà coutumiers des études de médecine. Les autres capteront néanmoins l’obsession des P1 à être classés et ils pourront apprécier la géographie urbaine de ces étudiants qui passent leurs journées entre la bibliothèque Sainte Geneviève, les amphis de Descartes, le centre d’examens de Villepinte et les minuscules chambres de bonnes de la capitale.

Une dernière remarque : Ou sont passés les bizuts et les fameuses soirées universitaires qui ponctuent aussi la première année ? …

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Premiere Annee - Film - Medecine - Etudes - Thomas Lilti - Lacoste - William Lebghil - P1 - PACES - Florence Yeremian - SYMA Mobile - SYMA News - Cinema - Movie Première année

Film de Thomas Lilti

Avec Vincent Lacoste, William Lebghil, Michel Lerousseau, Darina Al Joundi, Beniit Di Marco, Graziella Delerm, Guillaume Clérice, Alexandre Blazy, Noémie Silvania

1h32 – France 2018

Sortie le 12 septembre 2018

Photos : © Denis Manin

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Premie?re Anne?e – PDF SYMA News – Florence Ye?re?mian

 

 

 

Le cercle littéraire de Guernesey

Le cercle littéraire de Guernesey - Film - Guernsey - Mike Newell - Syma News - WW2 - war- Syma Mobile - Florence Yérémian - Lily James - Romance - Amour - Love - liebe - Michiel Huisman

Le cercle littéraire de Guernesey

L’action débute en 1941 sous l’Occupation. Une petite troupe d’amis festoie sur l’île de Guernesey en cachette de l’assaillant allemand. Le temps d’un repas, ces bons vivants tentent de retrouver le peu d’humanité que leur laisse encore cette maudite guerre.

Cinq ans plus tard, une écrivaine nommée Juliet Ashton reçoit justement un courrier de Guernesey. L’un de ses habitants, un certain Dawsey Adams la convie à son “Cercle littéraire de la tourte aux épluchures de pommes de terre” . Intriguée par cette invitation, Miss Ashton laisse son éditeur en plan et s’envole spontanément pour l’île. Espérant y dénicher l’inspiration de son prochain livre, elle va se retrouver, sans le vouloir, au cœur d’un secret oublié… 

Une ode à la camaraderie 

Ce film signé Mike Newell (4 mariages et un enterrement) peut se percevoir comme une ode à l’amitié et la camaraderie. À travers le personnage d’une écrivaine en quête de son identité, le réalisateur s’amuse aussi à broder une belle histoire d’amour et de sacrifices. 

Pour ce faire, il immerge son héroïne, Mademoiselle Ashton (Lily James), au cœur d’un cercle d’amis peu conventionnels : l’on y croise un séduisant porcher (Michiel Huisman), une vieille dame pleine de mélancolie (Penelope Wilton), l’inventeur de la tourte aux épluchures de patates (Tom Courtenay), sans oublier Isola (Katherine Parkinson), la bohème du village qui apporte autant de gin que d’exotisme à cette singulière galerie.

En côtoyant tous ces personnages, la jeune Miss Ashton va non seulement faire resurgir leurs souvenirs de guerre mais aussi se découvrir elle-même

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Un questionnement sur le libre-arbitre

Malgré le titre plein d’humour de ce long métrage (Le Cercle Littéraire de la Tourte aux Epluchures de pommes de terre), ne soyez pas en quête de rires ou de grands auteurs : bien que sympathique, ce cercle guernesiais n’a absolument rien à voir avec celui des Poètes Disparus ! En effet, dans cette aventure insulaire, nulle trace d’insouciance; tout est, au contraire, bercé de mystère, de deuil et de retenue.

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Lily James en belle ingénue

A travers le parcours de l’héroïne et de ses rencontres, le réalisateur met en avant le thème de l’engagement et du libre arbitre. A l’exemple de Miss Ashton, il incite chacun  d’entre nous à faire ses propres choix. 

Mike Newell souligne également l’importance du pouvoir des livres sur les gens : à la fois refuge et instrument de voyage, la lecture peut, effectivement, sauver les hommes de leurs peurs, leurs doutes ou leur solitude. 

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Trop de complaisance…

Ces idées sont belles et porteuses, et pourtant elles ne parviennent pas à nous convaincre car elles sont présentées avec trop de complaisance : en plaçant les gentils d’un côté et les méchants de l’autre, ce film plein de bonnes intentions s’enlise dans la caricature. 

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Une romance trop prévisible

Il en va de même pour les sentiments des principaux protagonistes : la romance qui s’installe dès le début entre l’élégante Miss Ashton et le brave éleveur de porcs, Dawsey Adams, est d’une mièvrerie exaspérante ! L’on conçoit que l’auteur se soit inspiré des romans à l’eau de rose des Soeurs Brontë mais l’on ne comprend pas où s’est égarée la passion de ces deux êtres : s’ils sont amoureux, où sont passés leurs désirs ? Qu’en est-il de la volupté des interdits où tout simplement de la mise en scène de leur complicité ? 

Du commencement à la fin de l’histoire, tout n’est que clichés et affectation, au point que le spectateur finit vraiment par s’ennuyer. 

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Michiel Huisman dans le rôle du porcher

La comédienne Lily James n’est pas mauvaise mais sa candeur naturelle aurait suffit pour un tel rôle ! En insistant sur son excessive gentillesse et sa puérilité, le réalisateur la transforme en véritable bécasse. Il en va de même pour le Michiel Huisman (Game of Thrones) métamorphosé en campagnard chaste et naïf…  Son profil de brave porcher est si poussé qu’il en devient ridicule.

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Matthew Goode en séduisant éditeur

Fort heureusement, l’acteur Matthew Goode (A Single Man) sauve la mise en incarnant un éditeur truffé d’élégance : intello, gay et séduisant, ce personnage charismatique est, sans aucun doute, le plus intéressant de toute cette aventure. Quel dommage qu’on le voit si peu ! 

 

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Le Cercle littéraire de Guernesey ? Un film bien trop prévisible qui se perd dans un sentimentalisme exacerbé…

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Le cercle litte?raire de Guernesey - Film - Guernsey - Mike Newell - Syma News - WW2 - war- Syma Mobile - Florence Ye?re?mian - Lily James - Romance - Amour - Love - liebe - Michiel HuismanLe cercle littéraire de Guernesey
(The Guernsey Literary And Potato Peel Pie Society)

Un film de Mike Newell
D’après le roman de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

Avec Lily James, Michiel Huisman, Glen Powell, Jessica Brown Findlay, Katherine Parkinson, Matthew Goode, Tom Courtenay et Pénélope Wilton

Sortie le 13 juin 2018

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Laissez-nous La Clef !

Cinéma La Clef
Cinéma La Clef - Film - Fermeture - Paris __ Art et essai - movie - films

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Laissez-nous La Clef ! – Rectificatif du 16 avril 2018

Info de dernière minute : le collectif des salariés de La Clef tente de rouvrir un dialogue avec le Comité d’entreprise de la salle afin de sauver ce lieu historique. L’espoir de ne pas “mettre La Clef sous la porte” repose en partie sur un soutien financier. Une campagne de crowdfunding a été ouverte :

https://www.wejustice.com/causes/sauvons-le-cinema-la-clef

 

Fermeture de La Clef – Article du 14 avril 2018

La Clef - Ciné - Cinéma - Film - Films - Movie - Paris - Art et Essai - ProjectionEncore une petite salle de projection parisienne qui disparait : Le Cinéma La Clef du Ve arrondissement va fermer ses portes ce dimanche 15 avril et nous le regrettons amèrement.

Malgré le collectif de salariés et de spectateurs qui se sont mobilisés, ce complexe d’art et d‘essai n’a pu trouver un accord avec le propriétaire de ses murs…

Après 24597 séances et 150 festivals cinématographiques, la Clef tire donc sa révérence en projetant l’un de ses plus beaux succès signé Jérôme Soubeyrand : Ceci est mon corps.

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La Clef - Ceci est mon coprs - Paris - Cine?ma - Film - FilmsCeci est mon corps : ultime séance !

Le Dimanche 15 avril 2018 à 20h
Cinéma la Clef
34 rue Daubenton – Paris 5e

http://www.cinemalaclef.fr/evenements/ceci-est-mon-corps-3/#.WtHNRtNubs9

Pour plus d’info sur le collectif : laisseznouslaclef@gmail.com

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Fermeture de La Clef – PDF SYMA News – Florence Ye?re?mian

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