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Musset - Alfred de Musset - Il faut qu'une porte soit ouverte - Lucernaire - - Comédie - Théâtre - Anne Sophie Liban - Matthias Droulers - Syma News - Rires - Syma Mobile - Florence Yérémian - # - #Musset - #Marquise #Comte - Paris

Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée” d’après Musset 

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Musset - Alfred de Musset - Il faut qu'une porte soit ouverte - Lucernaire - - Comédie - The?a?tre - Anne Sophie Liban - Matthias Droulers - Syma News - Rires - Syma Mobile - Florence Ye?re?mian - # - #Musset - #Marquise #Comte - ParisLa compagnie du Homard Bleu remet Alfred de Musset au goût du jour. À travers leur interprétation de la pièce “Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée“, Anne-Sophie Liban et Matthias Droulers réactualisent cet échange amoureux du XIXe siècle en le ponctuant ludiquement de hashtags et de chansons des années 80.

Le thème de cette comédie est fort simple et demeure intemporel : un Comte un peu étourdi fait la cour à une orgueilleuse Marquise qui prétend détester le badinage. Au fil des déclarations et des moqueries, le vrai visage des amants se dessine et laisse enfin place à l’amour…

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Un dialogue mondain sur fond de hashtags

Musset - Alfred de Musset - Il faut qu'une porte soit ouverte - Lucernaire - - Comédie - The?a?tre - Anne Sophie Liban - Matthias Droulers - Syma News - Rires - Syma Mobile - Florence Ye?re?mian - # - #Musset - #Marquise #Comte - ParisCette courte pièce de Musset ne possède ni la force ni le lyrisme d’On ne badine pas avec l’amour mais elle nous questionne avec humour sur la complexité des rapports entre les deux sexes. Légère, voire un peu creuse, elle s’articule autour d’un dialogue mondain qui évolue progressivement en une amusante joute verbale.

Comme les interprètes-metteurs en scène ont décidé de transposer cet échange romantique au XXIe siècle, la #Marquise est en mini jupe, son petit Salon a des allures de loft, son bal prend place dans une boite de nuit, quant au #Comte qui la courtise, il nous fait tout simplement songer à un hipster coiffé d’un drôle de bonnet.

Complices dans leurs dialogues et leur gestuelle, Anne-Sophie Liban et Matthias Droulers nous livrent un jeu allègre et fort dynamique : miaulant, roucoulant ou chantant à tue-tête, ces deux histrions transforment la scène du Lucernaire en un ring qui devient l’écrin chaotique de toutes leurs chamailleries.

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Le #Comte et la #Marquise

Musset - Alfred de Musset - Il faut qu'une porte soit ouverte - Lucernaire - - Comédie - The?a?tre - Anne Sophie Liban - Matthias Droulers - Syma News - Rires - Syma Mobile - Florence Ye?re?mian - # - #Musset - #Marquise #Comte - ParisFidèle au personnage de Musset, la Marquise se raille de son galant et refuse qu’il la complimente pour gagner ses faveurs. Féministe avant l’heure, elle n’aime pas se voir en objet de désir et critique les manipulations incessantes du sexe fort à l’égard de ses semblables. Malgré cet avant-gardisme, cette Marquise demeure d’une féminité à toute épreuve : vaniteuse, maniérée et pétrie d’hésitations, elle se contredit sans cesse et joue les orgueilleuses pour mieux se protéger de l’inconstance des hommes…

Face aux sautes d’humeur de cette romantique qui soupire en réalité après le mariage, le pauvre Comte perd son latin (et ses basquettes !). Transformé en larbin dévoué et adulateur, il cherche toutes les politesses possibles pour déclarer sa flamme à la Marquise mais se heurte, à chaque fois, à ses caprices de mondaine…

Musset - Alfred de Musset - Il faut qu'une porte soit ouverte - Lucernaire - - Comédie - The?a?tre - Anne Sophie Liban - Matthias Droulers - Syma News - Rires - Syma Mobile - Florence Ye?re?mian - # - #Musset - #Marquise #Comte - ParisDu point de vue de l’interprétation, l’on voudrait que Matthias Droulers – le Comte – s’offusque d’avantage face aux piques incessantes de sa dulcinée. L’on aimerait aussi qu’il soit plus éloquent dans son argumentation amoureuse: ce comédien maîtrise à ravir le burlesque et l’art de faire rire mais jouer Musset exige également un maintient et une élégance souple qui suppose un double jeu.

Il en va de même pour Anne-Sophie Liban qui n’est pas assez hautaine pour une Marquise ni assez cruelle pour une veuve méprisant les faux-semblants. La jeune comédienne est très à l’aise dans ses escarpins mais son personnage doit être moins conciliant : dès le début de la pièce, l’on souhaiterait qu’elle soit plus froide, plus incisive afin de voir peu à peu son orgueil céder la place à de vrais sentiments.

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Musset au XXIe siècle ?

L’idée d’adapter Musset à notre époque est très judicieuse étant donnée l’universalité de son propos sur l’amour, néanmoins il ne suffit pas d’ajouter des iPod et du Niagara pour réussir une telle manœuvre …

Musset - Alfred de Musset - Il faut qu'une porte soit ouverte - Lucernaire - - Comédie - The?a?tre - Anne Sophie Liban - Matthias Droulers - Syma News - Rires - Syma Mobile - Florence Ye?re?mian - # - #Musset - #Marquise #Comte - ParisDéplacer un texte du XIXe siècle dans un décor contemporain est devenu chose courante mais il faut que cela fonctionne : en mélangeant la prose de Musset à un vocabulaire, une élocution et des gestes propres à notre époque, l’on perd ici toute sa distinction et son élégance. Ce n’est pas l’anachronisme scénique qui dérange mais le fait d’être entre deux époques sans vraiment en investir aucune : lorsque l’on choisi de conserver un texte classique, son interprétation demande plus de noblesse et plus d’insistance dans la diction. Si par contre l’on souhaite apporter un esprit contemporain à une pièce, cela nécessite de l’audace, une sensualité plus marquée et d’avantage de liberté. Tout est donc question de dosage et de juste maîtrise des deux registres !

Dans cette adaptation justement,  la “cool attitude” des protagonistes nuit à la beauté du texte et, inversement, l’aspect châtié et un peu désuet de ces dialogues comprime les acteurs dans une retenue qui paraît excessive pour notre siècle. Lorsqu’il passe de “Madame La Marquise” à la bande son de Game of Thrones, le spectateur ne parvient à s’identifier à aucune époque et il visionne la pièce comme il le ferait d’une comédie burlesque ! Cela est fort dommage car ce manque d’exigence et de parti pris ramène l’oeuvre de Musset au niveau d’un simple vaudeville !

Musset - Alfred de Musset - Il faut qu'une porte soit ouverte - Lucernaire - - Comédie - The?a?tre - Anne Sophie Liban - Matthias Droulers - Syma News - Rires - Syma Mobile - Florence Ye?re?mian - # - #Musset - #Marquise #Comte - ParisTout y est trop poussé, brusqué, confus également : le rythme n’est pas constant, il y a des phases excessivement lentes et d’autres survoltées ; il n’y a pas, non plus, cette ascension subtile et graduelle qui mènent les deux amoureux vers la demande en mariage tant attendue.

Certes, notre XXIe siècle est dans la précipitation et la déclaration par SMS mais au théâtre, il est encore possible de laisser une place aux subtilités et aux réflexions sous-jacentes qui fond la richesse d’un texte quelle que soit son époque…

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Que dire ? La thématique est bonne, les acteurs enthousiastes, la mise en scène ingénieuse… Peut-être faudrait il réécrire ce texte galant dans un langage plus actuel afin qu’il quitte la parodie et gagne en véracité ? À voir…

#Musset – PDF SYMA News – Florence Ye?re?mian

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D’Alfred de Musset

Mise en scène et interprétation : Anne-Sophie Liban et Matthias Droulers

Le Lucernaire
53, rue Notre-Dame-des-Champs
75006 Paris
Réservations : 0145445734

Jusqu’au 15 mai 2019

Tous les jours sauf le lundi

 

Avignon - Festival d'avignon - Le Off - Avignon off - theatre - syma news - florence yeremian

Le Comte et la Marquise seront présents au Festival Off d’Avignon jusqu’au 28 juillet 2019. RDV au Théâtre des Barriques à 21h55.

Photos ©Stanislas Liban

Pivot fait son show

Pivot - theatre - yeremian florence - syma news

Pivot fait son show au Lucernaire

Si vous n’avez jamais eu la chance d’assister au spectacle de Bernard Pivot, profitez-en : sa pièce fait escale pour une courte semaine au Théâtre du Lucernaire. Ciselée et inventive, elle met en scène un écrivain goncourisé qui réalise à la fin de sa vie à quel point il a dû lutter avec les mots. Happé par sa quête permanente de la figure de style, du bon mot ou de la meilleure tournure, cet homme s’est laissé dévorer par sa plume alors qu’il pensait en être le maître…

Bernard Pivot - Lucernaire - Théâtre - Paris - Mots - Littérature - Spectacle - Livre - Apostrophes - Bouillon de Culture - Au secours - Goncourt - Syma News - Syma Mobile - Florence Yérémian

Inspirée par le recueil de Bernard Pivot ( Au secours ! Les mots m’ont mangé ), cette charmante performance nous fait penser à une lecture partagée entre amis. Amusante coïncidence, lorsque l’on sait que pour la première au Lucernaire, la salle était quasiment « assiégée »  par les membres du Club des Cent dont Pivot fait partie ! 

Dans cette ambiance conviviale et face à ses Compagnons de Cocagne, Bernard s’est donc prêté à l’exercice du comédien avec une complicité et une aisance évidente ! Le regard presque farceur et la mine désinvolte, il a rendu hommage à la langue française à travers les multiples questionnements de son écrivain imaginaire : pourquoi ne suis-je pas né lettré ? Les gros mots font-ils grandir plus vite ? La langue de Molière est-elle misogyne ? Les auteurs, après tout, ne sont-ils pas les esclaves de leurs textes ? …

Bernard Pivot - Lucernaire - Théâtre - Paris - Mots - Littérature - Spectacle - Livre - Apostrophes - Bouillon de Culture - Au secours - Goncourt - Syma News - Syma Mobile - Florence Yérémian

Passant alternativement de son pupitre à un bureau couvert de livres, Pivot a taquiné d’Ormesson, imité avec tendresse Modiano et badigeonné nos oreilles avec les souvenirs gourmands de son enfance.

A mi-chemin entre la fiction et l’autobiographie, ce monologue plein d’esprit parle en priorité aux gens de lettres car il décrypte avec humour et respect leur terrible combat cérébral. Qu’ils soient novélistes, poètes, journalistes ou académiciens, tous portent en eux l’obsession du mot juste, la quête du synonyme ou la hantise de la page blanche qui va, évidemment, jusqu’à leur faire passer des nuits blanches…

Subtil et cocasse, Bernard Pivot sait fort bien de quoi il parle car, non seulement il a côtoyé tout au long de sa vie ces artistes du livre, mais il a, lui-même, griffonné un grand nombre de pages. Bien qu’il joue les modestes en ne prétendant pas au titre d’écrivain, il y a belle lurette qu’il fait partie de ce beau cercle ! Tour à tour, journaliste, critique littéraire ou « apostropheur », il repère les anacoluthes et les tapinoses comme personne, toise sans crainte la moindre faute d’orthographe et préside – excusez du peu – le prestigieux Prix Goncourt depuis 2014.

Certes, il est encore entouré par Le Robert, le Littré et Le Petit Larousse mais avec le temps ces trois compères ne sont restés à ses côtés que par pure camaraderie. 

Lorsque Bernard Pivot tire sa révérence sur la scène du Lucernaire, l’on se dit que sa bonne humeur et son ronronnement littéraire nous avaient bien manqués. La paupière broussailleuse et le cheveu cendré, il est un peu fatigué notre Pivot national, mais quel doux bonheur de l’entendre encore défendre la langue française de sa voix chaude et chuintante.

Bernard Pivot – Au secours ! Les mots m’ont mange? – PDF SYMA News – Florence Ye?re?mian

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Bernard Pivot - Lucernaire - Théâtre - Paris - Mots - Littérature - Spectacle - Livre - Apostrophes - Bouillon de Culture - Au secours - Goncourt - Syma News - Syma Mobile - Florence YérémianBernard Pivot : Au secours ! Les mots m’ont mangé
Mise en scène : Jean-Paul Bazziconi
Création lumière : Thomas Chelot
Production : SEA ART – Jean-Luc Grandrie

Théâtre du Lucernaire
53, rue Notre-Dame-des-Champs – Paris 6e 
Réservations : 0145445734
www.lucernaire.fr

Du 29 mai au 3 juin 2018
Du mardi au samedi à 20h
Le dimanche à 17h

© Photos – Philippe Yvonnet

Sept courtes pièces de Courteline

L'affaire Courteline - Vaudeville - Lucernaire - Paris - Feydeau - Labiche - Bertrand Mounier - Isabelle de Botton - Etienne Launay - Philippe Perrussel - Coq Héron - Théâtre - Comédie

L’Affaire Courteline

« Amusez-vous ! » Telle est la devise de cet allègre spectacle mettant en scène sept courtes pièces de Courteline. Contemporain d’Eugene Labiche mais surtout de Feydeau, Georges Courteline fait partie des grands maîtres du vaudeville français. Tournant au ridicule l’hypocrisie des bourgeois et le monde étriqué des petits fonctionnaires, cet auteur satyrique a composé de nombreuses nouvelles et une multitudes de pièces en un acte.

Courteline :  croqueur des moeurs de son temps ! 

L'affaire Courteline - Vaudeville - Lucernaire - Paris - Feydeau - Labiche - Bertrand Mounier - Isabelle de Botton - Etienne Launay - Philippe Perrussel - Coq Héron - Théâtre - Comédie
Etienne Launay et Isabelle de Botton

La compagnie de la Boîte aux Lettres – que nous avons déjà croisée la saison dernière dans Le jeu de l’amour et du hasard a sélectionné quelques saynètes pour tenter de les remettre au goût du jour.

Durant une heure vingt, six comédiens fort inspirés se régalent donc à interpréter une singulière galerie de portraits signés Courteline. Parmi ces clichés de la fin du XIXe siècle se distinguent un administrateur alcoolique houspillé par son directeur, une mère autoritaire et son fils un peu gauche, un vieux couple qui ne cesse de se chamailler, des maris trompés à la pelle ainsi que toute une palette de bourgeoises guindées et infidèles pestant à foison après leurs pauvres bonnes.

Une troupe vaudevillesque !

L'affaire Courteline - Vaudeville - Lucernaire - Paris - Feydeau - Labiche - Bertrand Mounier - Isabelle de Botton - Etienne Launay - Philippe Perrussel - Coq Héron - Théâtre - Comédie
François Nambot

Dans cette adaptation de Bertrand Mounier, les scènes sont inégales, parfois chaotiques, un brin absurdes mais toujours fantaisistes et pleines d’entrain. Avec Courteline, il faut savoir que l’on frôle sans cesse l’excès et la caricature : les comédiens rient fort, ils ont l’ironie gouailleuse, le geste vif et n’ont jamais peur de faire des grimaces. Dans cette nouvelle version, ils chantent également et on les voit intervertir leurs roles aussi rapidement que sur un ring.

L'affaire Courteline - Vaudeville - Lucernaire - Paris - Feydeau - Labiche - Bertrand Mounier - Isabelle de Botton - Etienne Launay - Philippe Perrussel - Coq Héron - Théâtre - Comédie
Salomé Villiers

Parmi ces joyeux drilles l’on remarque la force tranquille et l’oeil rieur de Philippe Perrussel, la moue infantile et la diction insistante de Bertrand Mounier, l’élégance timide de Pierre Ellie qui joue les poltrons et les maris cocus, sans oublier l’air penaud mais adorable d’Etienne Launay (qui vient, par ailleurs, de mettre en scène au Lucernaire une pièce d’Harold Pinter : le Monte-Plats). Côté donzelles, la comédienne Isabelle de Botton mène la danse avec son inégalable autodérision : jouant paillardement les ivrognes ou les bonnes, elle entraîne dans son sillage la jeune Salomé Villiers qui interprète sans distinction les épouses volages en bas-résilles ou les maîtresses de maison en lavallière

Même si le spectacle part parfois dans tous les sens, l’on aime assez cette succession désordonnée de saynètes à l’humour vieillot et moqueur. Certes le verbe de Courteline est un peu désuet, les blagues ne sont plus aussi percutantes qu’à l’époque, mais c’est justement ce qui fait son charme : qui nous parle encore de « galapiat » ou de « saligaud » en date aujourd’hui ? Personne !

Si cette écriture caustique et pittoresque vous inspire, allez donc vous acoquiner au Lucernaire. Vous y retrouverez la philosophie légère et débridée d’un auteur qui a trop vite disparu des scènes théâtrales : Georges Courteline.

 

L'affaire Courteline - Vaudeville - Lucernaire - Paris - Feydeau - Labiche - Bertrand Mounier - Isabelle de Botton - Etienne Launay - Philippe Perrussel - Coq Héron - Théâtre - ComédieL’affaire Courteline 
Sept pièces courtes de Georges Courteline
Mise en scène : Bertrand Mounier
Collaboration artistique : François Nambot
Avec Isabelle de Botton, Salomé Villiers ou Raphaëlle Lemann, Étienne Launay, Pierre Hélie, Philippe Perrussel, Bertrand Mounier ou François Nambot

Théâtre du Lucernaire
53, rue Notre-Dame-des Champs
Paris 6e
Réservation : 0145445734
http://www.lucernaire.fr

Jusqu’au 6 mai 2018
Du mardi au samedi à 19h
Le dimanche à 16h

L’Affaire Courteline – Article SYMA News – Florence Yeremian

Photos ©Franck Harscouët

Le Monte-Plats

Le Monte-Plats -Harold Pinter - Lucernaire - Soumission - libre-arbitre - Théâtre - Etienne Launay - The Dumb Waiter - Paris - Simon Larvaron - Benjamin Kühn - image2
Le Monte-Plats -Harold Pinter - Lucernaire - Soumission - libre-arbitre - Théâtre - Etienne Launay - The Dumb Waiter - Paris - Simon Larvaron - Benjamin Kühn - image2

Le Monte-plats : une pièce d’Harold Pinter

Gus et Ben sont deux tueurs à gages planqués dans un sous-sol. Assis sur un lit de camp, ils attendent les ordres de leur prochaine mission. Tandis que les heures passent, Gus commence à se poser des questions… Trop de questions… Lui, qui était un si bon exécutant jusqu’à présent, s’interroge sur sa profession et finit par chercher le sens de son existence. Agacé par le comportement de son acolyte, Ben veut le faire taire mais c’est mal connaître l’insistance de Gus. Tandis que la tension monte entre les deux tueurs, un message inattendu atterrit devant eux par l’intermédiaire d’un monte-plats…

Une critique du système societal et de la soumission humaine

Derrière un sujet apparemment anodin, la pièce d’Harold Pinter met en avant la sottise et l’asservissement trop souvent consentant de ses semblables. À travers les personnages caricaturaux de Gus et Ben, l’auteur britannique nous interroge subtilement sur notre rapport hiérarchique au monde extérieur : qui a le droit de nous donner des ordres ? Devons-nous les exécuter les yeux fermés en fonction d’un système sociétal prédéfini ? Mais dans ce cas, qu’en est-il de notre libre arbitre ?

En choisissant de mettre en scène Le Monte-plats, Étienne Launay adopte la même démarche que Pinter : il souhaite, bien sur, nous offrir une belle parenthèse scénique mais il veut surtout nous inviter à prendre du recul sur nos relations avec la société et précisément avec l’autorité. L’être humain a, hélas, la mauvaise habitude de se soumette aux ordres que ce soit par peur, par naïveté ou par facilité. Face à de tels comportements, le théâtre demeure, sans aucun doute, l’un des moyens les plus élégants pour éveiller notre conscience et nous faire réagir : vous même, justement, savez-vous si vous êtes maître ou victime de votre quotidien  ?

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Mathias Minne (Gus 2) et Bob Levasseur (Ben 2)

Une mise en scène très originale signée Etienne Launay

Afin de rendre ce questionnement intéressant, Étienne Launay ne s’est pas contenté de reprendre le texte de Pinter, il a créé une excellente mise en scène qui compense le manque d’intrigue de la pièce. Il y a, en effet, peu d’action et trop de bavardages dans le Monte-Plats de Pinter et si l’on voit cette œuvre en se contentant d’un premier degré d’analyse, elle peut sembler creuse, voire insipide. Pour lui donner une dimension supplémentaire, Étienne Launay a eu une approche très originale de sa direction d’acteurs : séparant son plateau en deux, il a dédoublé le tandem de Gus et Ben et a placé ses quatre interprètes en miroir. Le spectateur fait ainsi face à deux duos d’acteurs qui jouent la même pièce sans se voir mais en se répondant. Cette mise en écho est géniale car elle oblige notre regard et notre esprit à faire des allers-retours qui nous déstabilisent autant qu’ils nous amusent.

Le Monte-Plats -Harold Pinter - Lucernaire - Soumission - libre-arbitre - Théâtre - Etienne Launay - The Dumb Waiter - Paris - Simon Larvaron - Benjamin Kühn - Britain
Simon Larvaron (Gus 1) et Benjamin Kühn (Ben 1)

Un quadrige de tueurs à gages

De surcroît les quatre comédiens apportent une belle cohésion à leurs rôles : Ben est simultanément interprété par Benjamin Kühn (qui joue la carte du nerveux en chemise rouge) et Bob Levasseur (qui opte d’avantage pour le cliché comique du caïd bedonnant avec son flingue en bandoulière). Quant à la figure un peu simplette de Gus, elle prend les beaux traits névrosés de Simon Larvaron et gagne en autodérision grace à Mathias Minne. Emballés dans leurs joggings et affublés de petites moustaches, ces deux larrons ne tiennent pas une minute en place. Jacassant sans cesse, ils apportent autant d’humour que de doutes à cette drôle d’histoire qui se tend et se détend au rythme d’un monte-plats. Jusqu’au coup final…

Florence Gopikian Yérémian –.florence.yeremian@symanews.fr

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D’après « The Dumb Waiter » d’Harold Pinter
Mise en scène : Étienne Launay assisté de Pierre-Louis Laugérias
Avec la Compagnie de la Boite aux lettres : Benjamin Kühn, Bob Levasseur, Simon Larvaron et Mathias Minne
Musique : Adrian Edeline
Lumières : Kevin Hermen
Traduction : Hitch Hooper, Anatole De Bodinat et Alexis Victor

Théâtre Le Lucernaire
53, rue Notre-Dame-des-Champs – Paris 6e
Réservation : 0145445734
www.lucernaire.fr

Jusqu’au 20 mai 2018
Du mardi au samedi à 18h30
Le dimanche à 15h

Rencontre avec l’équipe artistique le vendredi 13 avril 2018 à l’issue de la représentation

Photos : © Mayliss Ghora

Jack l’éventreur est de retour !

Miss Lawson entourée de Bram Stocker et Arthur Conan Doyle
Le Cercle de Whitechapel
Miss Lawson entourée de Bram Stocker et Arthur Conan Doyle

Londres 1888 –  Jack l’éventreur vient de frapper : en moins d’une semaine, deux corps de femmes ont été découverts dans les bas fonds de Whitechapel ! Pour tenter de retrouver ce meurtrier sans visage, Sir Herbert Greville a convié trois des plus grands esprits de son temps : Arthur Conan Doyle, Bram Stocker et George Bernard Shaw. Accompagnés d’une certaine Mary Lawson, ces gentlemen vont constituer un cercle secret et mener à bien l’une des enquêtes les plus complexes de l’ère victorienne…

Mise en scène par Jean-Laurent Silvi, cette fiction policière est un petit bijou théâtral : allègre et superbement ficelée, elle offre à la fois une belle énigme à résoudre et une palette d’acteurs impressionnants. 

Les fans de Sherlock Holmes seront ravis d’avoir devant eux son illustre créateur: Arthur Conan Doyle en personne ! Interprété avec décontraction par Ludovic Laroche, le romancier écossais passe son temps à cogiter sous son bowler et nous entraîne avec beaucoup d’aisance dans ses divagations policières.

Le Cercle de Whitechapel
Une enquête pas si élémentaire pour Conan Doyle et ses acolytes

À ses côtés Jérôme Paquatte prête son exubérance au romancier Bram Stocker qui n’a pas encore engendré le personnage de Dracula et se profile pour l’instant comme le directeur d’un prestigieux théâtre londonien. À la fois burlesque et généreux, ce comédien apporte beaucoup d’humour à la pièce et détend merveilleusement l’atmosphère.

Le Cercle de Whitechapel
Un quatuor qui va vous menez pas à pas sur les traces de Jack l’Eventreur

Troisième larron de cette fine équipe, George Bernard Shaw octroie à l’enquête sa précision de chroniqueur mais aussi sa mauvaise foi d’irlandais. Incarné par Nicolas Saint-Georges, ce protagoniste nous irrite par son aigreur autant qu’il nous amuse par son bel esprit.

Face à ce trio de têtes bien pensantes, la chirurgienne Miss Lawson (Stéphanie Bassibey, très convaincante et pleine d’entrain) fait honneur au beau sexe: alternativement Dame de Coeur ou de Pique, cette new-yorkaise émancipée parvient à séduire ses confrères britanniques en maniant aussi bien le charme, l’épée ou le scalpel. 

Réunis par un certain Sir Herbert Greville (interprété avec beaucoup de flegme et d’élégance par Pierre-Arnaud Juin), ce quatuor hétéroclite va tout mettre en oeuvre pour faire concurrence à Scotland Yard. Submergeant les spectateurs de théories et de suppositions, ils vont durant près de deux heures élaborer toutes sortes de plans afin de nous faire découvrir le vrai visage de Jack l’éventreur.

Le Cercle de Whitechapel
La fine équipe du Cercle de Whitechapel – Miss Lawson, Sir Greville, Conan Doyle, Bram Stocker et George Bernard Shaw

De part son rythme, son humour cocasse et sa fibre très British, Le Cercle de Whitechapel est sans aucun doute l’une des meilleures pièces de cette nouvelle année ! Bravo à Julien Lefebvre pour son scénario fantasque et mystérieux. Bravo aux acteurs pour leur panache, leur mémoire et leur bonne humeur. Et bravo à Jean-Laurent Silvi pour cette mise en scène qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière minute…

En un mot : FA-BU-LEUX ! 

Le Cercle de Whitechapel
De Julien Lefebvre 
Mise en scène : Jean-Laurent Silvi
Avec la compagnie du Renard Argenté :  Stéphanie Bassibey, Pierre-Arnaud Juin, Ludovic Laroche, Jérôme Paquatte et Nicolas Saint-Georges 
Décor : Margaux van den plas et CorentinRichard
Lumières : Eric Milleville
Musiques : Hervé Devolder 
Et de très beaux costumes « British » signés Axel Boursier !
Lucernaire
53, rue Notre-Dame-des-Champs
75005 Paris
Réservations : 0145445734
www.lucernaire.fr

 

Jusqu’au 15 avril 2018
Du mardi au samedi à 21h 
Le dimanche à 18h
La pièce dure 1h45 et elle est pour tout public 
Photos : ©  “L’instant d’un regard”

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