Le foot féminin à la côte. Après « Comme des garçons » sorti en 2018 consacré à la création de la première équipe féminine française, au tour de « Une Belle Equipe » de mettre en lumière une discipline de plus en plus populaire. Une comédie légère, dans l’air du temps.

Le synopsis

Composer une équipe de foot féminine avec les habitantes de sa petite ville. Telle est la mission de Marco (Kad Merad) pour palier à l’absence de ses joueurs, suspendus des suites d’une bagarre générale. Un défi de taille pour ce grand passionné, ancienne vedette qui a fait les grandes heures de du SPAC, situé dans le Nord de la France. Et surtout son ultime solution pour sauver ce petit club amateur si cher à son coeur.

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Une drôle d’équipe

Surfer sur les clichés pour mieux les dénoncer. Une tendance nette qui se dégage de ce long-métrage divertissant et dynamique. Une comédie feel-good rythmée entre autre par une succession d’innombrables stéréotypes volontairement grossis. À l’image de « Qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu ? » se jouant des à priori sur les différentes origines et religions.
Une stratégie très efficace. On se rit du cliché de l’homme désemparé à l’idée de devoir gérer seul maison et enfants pendant que son épouse prend enfin du temps pour elle. Quant un autre est un jaloux maladif. Et que dire des multiples gags parfois hilarants d’Alban Ivanov dans la peau de Mimil, un gars un peu simplet qui a toujours un train de retard. Ou du sénior du film, papy (André Wilms) un joyeux retraité débrouillard et farceur.
Même réaction amusante à l’écoute des discussions entre ces demoiselles dans les vestiaires, ou lors d’une après-midi un peu trop arrosée. En tant que femme on pourrait y trouver mêmes des similitudes avec nos moments entre copines.
Des joueuses qui ne passent pas inaperçues avec leurs personnalités hautes en couleur. Catherine Guérin (Laure Calamy) qui passe de l’épouse modèle à une femme affranchie qui en fait voir de toutes les couleurs à son mari président du club totalement réfractaire à ce nouveau projet. Un adversaire d’ailleurs près à tout pour le faire capoter. Mais aussi Cindy (Manika Auxire) petite amie de Mimil, aussi ingénue que lui mais avec un caractère bien trempé. À leurs côtés il y a Sandra (Sabrina Ouazani) ex-espoir du ballon rond, déterminée et attachante. Tout comme Léa (Myra Tyliann), fille de Marco, à l’origine de cette idée d’équipe nouvelle génération. Une adolescente audacieuse et téméraire du haut de ses 17 ans.
Des sacrés phénomènes donc. Mais aussi des sportives motivées et impliquées prêtes à tout donner pour tenir tête à leurs adversaire masculins mais surtout réussir à récolter le précieux point manquant au club pour pouvoir perdurer. Des vraies représentantes du girl-power !
En bref une véritable comédie familiale dans laquelle on y retrouve tous les codes adéquates.
De la caricature aux multiples rebondissements parfois improbables. Un joyeux remue-ménage et une manière habile de pointer du doigts un problème d’égalité encore trop présent. Mais surtout, de faire passer aux spectateurs un moment délassant et déconnectant. Avec en prime une belle leçon de vie.

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Un casting efficace

Si le film fonctionne autant c’est aussi grâce à son affiche de qualité. Un casting convaincant porté par de multiples acteurs talentueux et persuasifs.
À commencer par Kad Merad, qui porte l’histoire d’une main de maître. Habitué à amuser le public, on le retrouve ici aussi sous une autre facette, plus touchante.
Quant à Alban Ivanov, aidé par sa propre folie il sert grandement la cause de son personnage qu’il incarne totalement.
Deux humoristes qui affichent une belle complicité.
Côté révélation, on salue la performance de Myra Tyliann (repérée dans « Plus Belle La Vie » dans le rôle d’Alison), véritable tornade pétillante, pleine de fraîcheur.
De son côté, Sabrina Ouazani qui a déjà fait ses preuves dans de nombreux longs-métrages, se montre ici persuasive tant dans son jeu d’actrice qu’avec ses talents de joueuse de foot. La jeune femme épate par sa technique, profitant de l’occasion pour se servir de ses gestes acquis durant son adolescence, période durant laquelle elle a souvent tapé le ballon rond par hobbies.
Quant aux autres actrices novices en la matière, elles ont longuement travaillé aux côtés de véritables footballeuses pour paraître plus professionnelles que nature sur le terrain. Un entraînement payant qui offre aux spectateurs un beau spectacle avec des images de matchs crédibles et bien réalisées.
De quoi se laisser entraîner par l’histoire, bien que le scénario de base soit encore peu plausible, les hommes et les femmes jouant séparément au foot dès l’âge de 15 ans, à l’exception de quelques dérogations.
« Une belle équipe » donc sur tous les points, signée Mohamed Hamidi ( à qui l’on doit aussi « La Vache » et dernièrement « Jusqu’ici tout va bien »).

DROUIN ALICIA