Un envol au « 7ème » ciel . Aux manettes d’un nouveau Cabaret, Clara Morgane en voyage dans le temps sur les traces de l’évolution de la femme. Un spectacle mêlant danse, chant, acrobaties, effeuillages burlesque, humour et sororité, dont le charme a opéré ce samedi soir au Cube de Troyes . Live report.

Clara Morgane - Cabaret - 7ème -
© Drouin Alicia

Cinquante nuances de charme

Un plateau de petits fours salés et une bouteille de champagne local récolté sur la traditionnelle Côte des Bar. Le tout dressé sur une trentaine de tables disposées au plus près de la scène. Juste de quoi mettre l’eau à la bouche aux convives du jour. Au menu principal : un cabaret bien chaud servi en sept étapes. Sur scène sept femmes artistes dont la célèbre Clara Morgane autour de sept chansons et sept tableaux audacieux. Un live tout en plumes synthétiques et paillettes, décollant dans les nuages sur l’électrique « Et bleu ». Chanson aux cinquante nuances de femmes signée Pascal Obispo, hommage à des célèbres représentantes comme Simone Veil, Coco Chanel ou Marie-Antoinette. Une mise en valeur toute en finesse et sensualité. Au micro Clara Morgane debout sur une estrade, à la fois sexy et élégante dans un body noir échancré scintillant en pleine lumière. Une femme d’affaires mais aussi artiste libre et décomplexée poursuivant ses déhanchés sur une reprise disco-house du cultissime «Déshabillez-moi » de Juliette Gréco. Message on ne peut plus explicit propice à une séance glamour de dénudage pour elle et ses danseuses. Un show décomplexé et malicieux qui sait faire monter le désir avec classe et finesse à coup de numéros de tissu aérien et autres acrobaties. Un voyage sulfureux mais pas vulgaire qui pose ses costumes et accessoires tous les mardis à la Nouvelle « Eve » à Paris, entre deux escales dans le reste de la France. Dans sa valise d’autres reprises musicales dont « Comme un boomerang » de Serge Gainsbourg mélangé à une démonstration de pôle dance, « La parisienne » revendiquant le droit des femmes à disposer librement de leur corps mais aussi « I’m so excited » faisant durer le plaisir sur une chorégraphie des plus mutine. Sans oublier l’inédit « Mon étage » célébrant l’Amour véritable.

Clara Morgane - Cabaret - 7ème -
© Drouin Alicia

Aux armes citoyennes

Des numéros délicieusement féeriques laissant les femmes prendre le pouvoir. Une sororité au coeur de ce Cabaret au message féministe inclusif mais pas extrême. Combat d’ailleurs partagé avec humour et bienveillance par Martial Boboy dans le rôle de monsieur Loyal. Autre chef de rang qui entre deux bouchées musicales raconte l’histoire de la gente féminine tout en honorant sa « cheffe » sur talons hauts. Exercice qu’il réalise tout en dérision en prenant à parti les messieurs-dames dans la salle. Fidèle bras droit qui multiplie les échanges tout en en simplicité dans une ambiance bon enfant. Un sniper qui ne manque pas de répartie et rebondi bien à l’instinct sur les réactions des uns et des autres. Un ex candidat de « Nouvelle Star » n’hésitant pas même à pousser la chansonette muni d’une guitare en choeur avec le public. Si les hommes demeurent minoritaires, c’est au bras du danseur Yann-Alrick que Clara Morgane tire sa révérence. « Aujourd’hui on nous entend, on nous comprend, nous sommes battantes, nous sommes puissantes, fortes et indépendantes » scande-t-elle fière des évolutions de ce monde contemporain. « Aujourd’hui nous réalisons nos rêves, nos fantasmes, nos ambitions, alors à nous d’engager la trêve pour être meilleures que l’ancienne domination » poursuit-elle les yeux plein de rêves d’un futur fraternel avec «nos fils, nos pères, nos frères, nos maris et nos partenaires ».

DROUIN ALICIA