Avec beaucoup de grand noms annoncés et un salon qui retrouvait ses dimensions d’avant COVID, le Tokyo Game Show en 2023 avait de quoi faire saliver les amoureux du jeu vidéo. Petit tour et impression de l’édition du renouveau.

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Le stand SquareEnix a vu du monde.

Annoncé comme étant jouable à la dernière minute par SquareEnix, Final Fantasy VII Rebirth était dans toutes les têtes à l’ouverture du Tokyo Game Show. Et ça, SquareEnix en avait conscience car pour cette exclusivité mondiale de la première démo jouable de son titre phare, l’éditeur avait prévu pas moins de 100 PS5 sur son stand entièrement consacrées à la suite de son célèbre remake. Le résultat est plus que positifs pour les visiteurs en ces journées professionnelles, puisqu’il ne fallait jamais plus d’une petite demi-heure pour accéder à la manette.

SquareEnix survole le Tokyo Game Show

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Et ceci était fort bienvenu, car la démo, en deux parties, était riche en enseignements sur les nouveautés à venir pour ce triple A monstrueusement attendu par les fans de jeux de rôles japonais. S’y essayer plusieurs n’était pas de trop pour l’analyser au maximum. Le première partie, la plus facile pour se mettre en jambe, met en scène Cloud et Sephiroth dans le flashback de Nibelheim. La démo confirme alors une surprise de taille : Sephiroth est jouable dans Final Fantasy VII Rebirth, alors que ce n’était pas le cas dans le jeu PSOne d’origine. Le gameplay de ce dernier est exceptionnel et procure le même sentiment d’exaltation que quand il est apparu dans Dissidia à l’époque.

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La région de Junon est déjà à couper le souffle.

L’autre moitié de la démo nous amenait au pied de la ville de Junon. Les chocobos étaient disponibles, ainsi qu’une ferme pour changer leurs accessoires (selle, etc.). Le boss de la basse-ville de Junon était aussi teigneux que l’original sur PlayStation, montrant une fois de plus la parfaite recréation du jeu. Rouge XIII était jouable, mais son gameplay est un peu confus, ce qui le rend très imprécis. En revanche, les attaques combinées entre deux personnages font merveille et ajoute en variété comme en spectaculaire. L’aspect combat s’annonce tout à fait grandiose.

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La promotion pour Ys X sur le chemin du TGS était conséquente.

Après une telle claque, le reste du salon est forcément moins impressionnant. Ys X Nordics fait néanmoins son petit effet. Toujours logé dans le stand Konami (qui lui-même n’avait pas grand chose à montrer cette année), Falcom distribuait une nouvelle fois des thermos aux festivaliers venus jouer. On va pouvoir commencer une collection…

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A la lumière de cette démo, Ys X Nordics peut s’appuyer sur un très bon gameplay. Que ce soit Adol ou son alliée de circonstance Carja, on sent bien l’impact des coups pour ce nouvel action-RPG de la firme. Les techniques de combat utilisées par les héros sont puissantes et inventives. Ici aussi Adol et Carja peuvent unir leurs forces dans des attaques duo très colorées. Cela suffira-t-il à justifier le manque de personnages jouables dans ce volet? En effet, aucun autre compagnon ne devrait venir garnir l’équipe de Ys X. Un choix sans nul doute contestable.

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La partie navigation est ridiculement laide.

Pire encore est le très gros recul sur les graphismes : les décors sont simplistes, les grottes et autres montagnes très impersonnelles. On a l’impression que le level designer est parti en année sabbatique. L’avenir proche nous dira si Falcom assure sur l’essentiel, Ys X Nordics sortant dans les boutiques nippones juste après le TGS.

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Joli mais rien d’excitant à l’intérieur.

Le stand de KoeiTecmo était d’une opulence que ne justifiait pas forcément son contenu. Et pour cause, il n’y avait qu’un seul jeu jouable. La statue grandeur nature de Musashi a beau trôner magnifiquement à l’entrée, ça nous fait pas oublier qu’elle est reléguée au rang de personnage secondaire dans Fate Samurai Remnant. En effet, le seul jeu de l’éditeur pour cette fin année tire un trait sur l’héritage de Fate Extella pour mettre sur le devant de la scène un samurai du nom de Iori et son Servant Saber, un fringant jeune homme qui annonce clairement la couleur quand à l’orientation de ce volet. Il n’y a plus de liberté de choix des personnages comme dans Extella et c’est très regrettable.

Sega et son énorme line-up

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Sega avait encore cette année un très beau stand aux couleurs de Sonic Superstars et de Persona 3 Reloaded. Il comprenait une scène sur laquelle se jouaient de fréquents spectacles de danse, même si la régie avait mis le son un peu fort.

Persona 3 Reload, qui montrait son beau collector PS5, était très difficilement accessible. Mais malgré une heure voire une heure et demie d’attente annoncé, quarante minutes de patience auront suffit pour jouer au remake très désiré d’Atlus.

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Persona 3 Reload aurait mérité à être plus dépaysant dans son gameplay.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Persona 3 Reload fait beaucoup penser à Persona 5 une fois la manette en main. Les faiblesses élémentaires fonctionnent exactement pareil, tout comme le one more qui permet à un personnage de jouer une seconde fois par tour.

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Visuellement pourtant, le troisième volet se distingue de son prédécesseur. L’ambiance est plus grave et plus lourde. Les personnages se tirent par exemple dessus, comme dans un geste de suicide, à chaque fois qu’ils utilisent la magie. Bonne surprise, la modélisation des personnages est très supérieure à celle de Persona 5. La beauté de l’ensemble, pas évidente en regardant les captures d’écran, est flagrante en ayant le jeu devant les yeux. Les donjons en revanche auraient besoin d’un petit lifting tant le level design est pénible au bout de cinq minutes. Rendez-vous les 2 février sur Xbox, PlayStation et PC pour (re)découvrir ce Persona dans les meilleures conditions.

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Chez BandaiNamco, c’était également la fête avec Tekken 8, récemment confirmé pour une sortie le 26 juillet janvier 2024 sur PlaySation, Xbox et PC.

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Synduality Echo of Ada était jouable en première mondiale mais pour le coup, l’éditeur aurait peut-être dû repousser cette première démo. En jeu, Synduality est ennuyeux à mourir. Le monde ouvert est archi-vide et les combats catastrophiques au possible. Il n’y a rien d’autre à faire que récolter du minerai, sans même l’ombre d’un début de scénario. S’y rajoutent des affrontements atrocement pénibles, notamment à cause un chargeur nettement trop petit et d’un blindage trop léger.

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Le monde de Synduality Echo of Ada était étonnamment vide.

Il faut se soigner tout le temps, mais même là le kit de réparation met cinq ou six secondes à retaper le mecha. Autant dire que quand on est encerclés par des mercenaires, un peu plus futés que les monstres, il n’y a aucune chance d’en ressortir en une seule pièce. Pire encore, le jeu saccade violemment et souvent alors qu’il tournait sur PC. Et en général, des salons tels que le TGS n’alignent pas des unités centrales de supermarché. Bref, à ce stade, Synduality Echo of Ada est un immense îlot de frustration qui n’est absolument pas prêt à affronter le marché. Le développeurs du jeu devraient plus s’inspirer du très bon animé de la même licence, Synduality Noir.

Petits éditeurs et indés à l’honneur

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Gunvolt Records Chronicle était la bonne surprise chez les petits éditeurs.

Mais le Tokyo Game Show accueille les grands comme les petits éditeurs. Des sociétés plus modestes étaient de la partie, en particlier Inti Creates venu avec dans ses bagages une démo de son titre récemment annoncé, Gunvolt Records Chronicle.

Avec ce jeu de rythme, le développeur nippon tranche avec ses traditionnels jeux d’action 2D, genre d’origine de la série Gunvolt. Inti Creates entend ici proposer quelque chose de vraiment neuf puisque ces sont les héroïnes de la série, habituellement au second plan, qui sont les actrices principales de ce spin-off. Certes, la modélisation 3D n’est pas fantastique, mais les jeux du genre ne sont plus tellement légion de nos jours.

Le principe est similaire à n’importe quel jeu de rythme, à savoir appuyer sur la bonne touche au moment ou la note arrive en bas de l’écran. C’est tout à fait agréable à jouer, surtout que quatre modes de difficultés sont prévus. Hormis peut-être le choix étrange des arc de cercles. La réalisation de ce type mouvement est confuse et particulièrement mal adaptée au genre.

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Forte présence des indés encore une fois à Tokyo.

Les indépendants étaient en force dans ce Tokyo Games Show 2023, particulièrement ceux du label Kôdansha. L’éditeur habituellement dans le business papier fait une incursion dans le numérique avec son propre programme de soutien aux développeurs individuels. Urimo est l’un d’eux et présentait Kono Battle wa Ato de Yarimasu (littéralement, “je ferai ce combat plus tard”), un jeu de rôle au tour par tour un design funky dans lequels des streameuses de l’extrême doivent sceller des cassettes maudites. Un univers déjanté qui promet.

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L’autre indépendant à avoir retenu notre attention est Nonuple Nine. Ce thriller à suspense en développement depuis près de dix ans dispose déjà d’une démo (payante) sur les sites de dôjins nippons. dans le sillage de la mort suspecte d’une employé de laboratoire, le joueur se retrouve enfermé dans le dit laboratoire, avec à sa seule disposition un drone.

On guide alors une jeune fille amnésique visiblement rescapée d’expériences douteuses dans un 32e étage qui se répète à l’infini. L’ambiance est très inquiétante, quoique contrebalancée par un humour un peu trop présent dans les dialogues. Le gameplay est de type point and click à la manière des vieux jeux d’aventure sur PC, et bien que les animations soient rigolotes, le déroulement est un peu trop lent et les conversations trop longues pour être narrativement efficace à ce stade.

Thomas Froehlicher est chroniqueur Japon & Gaming. Rédacteur pour plusieurs sites spécialisés dans le jeu vidéo, il intervient sur l'actualité vidéo-ludique depuis trois ans. Sa passion pour la culture japonaise, aussi bien classique que moderne, l'a poussé à en étudier la langue en parallèle de sa majeure en finance, puis à effectuer un semestre d'échange universitaire à Sophia University à Tokyo. Il est titulaire du Japanese Language Proficiency Test niveau 1 depuis 2012, et depuis ne jure que par les versions originales en japonais.