L’union fait la force. Le talent aussi surtout lorsqu’il est multiplié par trois brillants artistes qui à force de se croiser on finit par s’accorder le temps d’une parenthèse « Ephémère ». «On a pris le temps » c’est justement le premier single du trio Grand Corps Malade, Ben Mazué et Gaël Faye. Une chanson poétique invitant au lâcher prise.

Grand corps malade - Gaël faye - Ben Mazué - on a pris le temps - éphémère -

Une déconnexion productive

Quatre victoires de la musique à leur actif, deux disques de platine et dernièrement même une certification diamant pour Grand Corps Malade. Un slameur qui après avoir partagé le micro avec quelques « Mesdames » mise à nouveau sur l’union mais cette fois entre potes aux univers complémentaires. À ses côtés pour ce nouveau projet les deux très belles plumes de Ben Mazué et Gaël Faye. Un trio « Ephémère » qui s’est enfermé au studio La Fabrique durant une semaine printanière avec la complicité de Mosimann et Guillaume Poncelet pour y créer et enregistrer au total sept morceaux. « En 2014 j’ai rencontré Gaël Faye lors d’une scène slam. En 2013 j’ai rencontré Ben Mazué lors d’un festival. On est devenus potes et chacun a développé ses projets. En avril dernier, on s’est enfermés ensemble pendant une semaine avec le défi de créer et d’enregistrer 7 morceaux » raconte l’interprète de « Mais je t’aime » à l’initiative de cet EP attendu ce 16 septembre. Premier extrait de cette bulle « intense et joyeuse » le single « On a pris le temps». Titre reflétant pleinement l’état d’esprit de cette collaboration qui pour une totale efficacité s’est mise au vert loin des plannings bien chargés de chacun. Une parenthèse de déconnexion au petit côté excitant, ouverte par cette chanson des plus berçante. « J’ai pris du temps pour mon métier, J’ai pris du temps pour mes chansons » débutent Ben et Gaël dans une ambiance épurée légère. Avant d’accorder leurs voix sur des choeurs doux et planant. « Et là, au milieu du monde, pour que la vie réponde, On a pris le temps, Et là, au milieu du monde, allonger les secondes, On a pris le temps » murmurent-ils. Laissant au public le temps de respirer entre deux couplets plus torrentueux rappelant le rythme effréné du quotidien. « J’ai pris rencard chez le docteur, chez le coiffeur, chez le véto, Hier j’ai éteint très tard, aujourd’hui je me suis levé tôt, J’ai pris ma douche, j’ai pris la mouche, j’ai pris la route, mes affaire, J’ai pris le train, le taxi, j’ai trop pris, j’ai pris cher » liste le slameur avant de reconnaître que « Mais c’est vrai, j’ai pas pris le temps depuis longtemps ». Un contraste retranscrit dans le clip de « On a pris le temps ». Une vidéo où défilent les rendez-vous professionnels, concerts et trajets entre deux scènes et croisement des uns et des autres. Une cadence ralentie par leur arrivée dans ce havre de paix en pleine nature. Un lieu coupé du monde qui les attendait « comme une feuille blanche » recouverte d’amitié qui vaut bien une petite pause cérébrale pour l’écouter.

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Des destins croisés

Trois artistes qui savent bien de quoi ils parlent. À commencer par Grand Corps Malade en pleine tournée des festivals depuis juin dernier et ce jusqu’au 9 septembre à Talence. Tandis qu’au même moment son premier film « La vie scolaire » tout juste mis en ligne sur Netflix trois ans après sa sortie en salles, connaît un deuxième succès. Un artiste attendu également au rayon librairie avec « Les correspondants » compilant de nombreuses lettres entre lui et Ben Mazué. Une fin d’année qui marquera aussi le redémarrage de sa tournée le 3 novembre à Bruxelles au Forest National avant un passage par les Zénith de Lille, Caen ou encore Montpellier. Une dernière ligne droite qui se clôturera en grande pompe dans l’enceinte de l’Accor Arena parisienne le 20 décembre 2022.

Même été studieux donc pour son acolyte de plume Ben Mazué qui lui aussi n’a cessé de fouler les scènes des festivals après une tournée marathon des Zéniths. Un spectacle qui sera capté lors de ses ultimes représentations les 29 et 30 septembre dans l’édifice de la salle Pleyel.

Mais aussi pour Gaël Faye qui a croisé à plusieurs reprises ses acolytes sur les routes entre deux shows brûlants. Avant de se remettre à l’élaboration d’un album successeur de sa trilogie botanique au complet depuis le 1er juillet jour de sortie du dernier volet «Mauve Jacaranda ».

Un emploi du temps bien rempli à deux semaines de la sortie donc d’« Éphémère ». Un mini-album disponible en édition spéciale avec un journal de bord imagé retraçant la naissance de cette idée un soir à son enregistrement en passant par les nombreux échanges en studio.

DROUIN ALICIA