Trois ans après le retentissant « La grenade », Clara Luciani fait exploser son « Coeur » sur un deuxième album personnel relatant ses états d’âme sentimentaux. Tantôt fleur bleue, tantôt femme forte la star s’ouvre et croque ce monde d’après confinement à pleines dents. Se mouvant avec classe au rythme d’arrangements pop disco. Chronique musicale.

Clara Luciani - Coeur - Amour toujours -

À la folie, passionnément

« Quoi de plus intéressant que l’histoire du coeur quand elle est vraie ? Il s’agit de la faire vraie, voilà le difficile » écrivait Geroges Sand. Une citation partagée par Clara Luciani sur ses réseaux sociaux qui résume parfaitement l’état d’esprit dans lequel elle a élaboré «Coeur ». Un album palpitant et romantique livré avec engagement et mélancolie. L’amour, c’est justement le thème central de cet opus déclinant ce sentiment si intense qui peut être vécu de tant de façons. À commencer par la passion dévorante des premiers jours envers l’être aimé décrit comme unique au sein de la déclaration « Tout le monde (sauf toi) ». En passant par l’ivresse qui s’effeuille dans l’ironique « Amour toujours » pointant du doigt les relations volages. Un voyage enivrant autour de cet organe vital et des émotions qui en découlent comme la sensibilité. Une sensation que connaît bien cette hyperesthésique assumée qui voit désormais la vie en bleu électrique sur sa pochette de disque. Si le mot « Coeur » n’y figure pas il apparaît pourtant dans les paroles des 11 chansons. Un nom commun que la chanteuse trouve esthétique à écrire, en totale admiration devant ce « o » et ce « e » entremêlés élégamment mais aussi pour sa simplicité de prononciation. Un mot trouvant sa place en première position dans la setlist pour pointer du doigt les violences conjugales. « L’amour ne cogne que le coeur, Et ne laisse jamais personne, Te faire croire le contraire » avertit-elle de son timbre voluptueux et identifiable sur un air accrocheur ambiance disco-funk. Poursuivant la mise en garde passionnelle à travers « Le chanteur » où elle y raconte son admiration pour un artiste et ses regrets de s’être laissée aveuglée par ce « Bandit » qui a braqué son coeur. Mais c’est sans dramatiser qu’elle relate l’épreuve post-rupture sur « Le reste ». Avant de jouer un peu plus tard au couple en recherche de sensations avec son complice Julien Doré sur « Sad & Slow ». Deux êtres connectés, en totale harmonie au rythme des micros pulsations de cette délicate complainte avant que la fièvre ne s’estompe.

Clara Luciani - Coeur - Respire encore -

Une heureuse délivrance

Une élégante valse des sentiments qui se poursuit sur le dancefloor sous lumière et scintillements des boules à facettes. Une liberté retrouvée que savoure Clara Luciani bien décidée à célébrer pleinement cette phase de déconfinement. Rattrapant le temps perdu durant cette période similaire selon elle à une relation toxique avec « Respire encore ». Un hymne fédérateur et funky teinté de sonorités néo-disco. Un univers à la Claude François moderne lié à une pop chic et choc. Une belle prise de risque de la part de la chanteuse qui ne tombe pas dans la facilité de ne faire que des hits seulement radiophoniques. Jouant habilement des sonorités pour mieux se démarquer. Une grande audacieuse désormais plus affirmée. « Me revoilà, tout comme avant mais en adulte » clame-t-elle avec assurance sur « La place ». Glissant au passage un subtil pied de nez pourvue de sa guitare, aux bourreaux de sa jeunesse qui la pointait du doigt pour sa taille et son physique sur « J’sais pas plaire ». Une femme plus sereine, en phase avec ses envies refermant ce nouveau chapitre par un « Au revoir ». Une gracieuse révérence résonnant telle un adieu d’amourette de vacances s’éloignant lentement sur le chemin du retour, laissant derrière lui un petit pincement au coeur.

DROUIN ALICIA