Après la danse à haut niveau, des rôles phares dans des comédies musicales à succès,mais aussi des apparitions dans plusieurs films, Golan Yosef ouvre désormais les portes de son univers musical avec « Free ». Entretien avec un artiste aux multiples facettes tourné vers la lumière.

Golan Yousef - Free - danseur - Girl you're free - clip -

« Je pense que le métier de danseur est sous-apprécié »

SYMA : Tu as débuté en tant que danseur, comment est née cette passion ?

Golan : Ça a toujours été en moi depuis très jeune j’étais hyperactif, assez intelligent mais pas scolaire. Je bougeais trop, j’avais besoin de me canaliser. J’étais fan de Michaël Jackson, je l’imitais, je chantonnais beaucoup aussi. Donc ça a été une évidence

Elle a été immédiatement bien perçue par tes proches ?

Même très bien, mieux que moi même au départ. Je voulais continuer ma vie normale jouer, sortir donc je me rebellais un peu mais ma mère m’a toujours encouragé et poussé à continuer là dedans car elle voyait que j’étais bon là dedans.

Tu t’es nourris de toutes ces expériences de comédies musicales et d’apparition dans des films niveau humainement et artistique ?

Oui et surtout dans la danse depuis l’âge de 10 ans à l’école d’Amsterdam. L’expérience et la discipline, tout ça se garde et peut se traduire dans un projet. Les comédies musicales ont parfait ma technique vocale mais m’ont aussi montré les choses que j’ai moins envie de représenter comme des chansons plus démonstratives. Je propose quelque chose de plus intime même si ça n’empêche par de faire quelque chose de plus chanté à l’avenir.

Qu’est ce que tu préfères dans la danse, sa rigueur ou le côté créatif ?

La danse m’a apporté de la rigueur et de la discipline moi qui n’étais pas le meilleur à l’école. Puis j’ai beaucoup travaillé et je me suis dit que je pouvais devenir danseur donc j’y ai mis plus d’efforts. Mais sinon je préfère la créativité et cette liberté qu’on a sur scène, ce lâché prise total. Une façon de s’exprimer, se relâcher et oublier tous ses soucis. Quand on est en pleine performance on oublie tout.

À un moment donné tu as arrêté la danse, tu étais en phase de remise en cause ?

Je n’ai jamais complètement arrêté mais j’ai mis sur pause car je m’y suis beaucoup investi et la situation de danseur, je pense que c’est un métier sous apprécié, c’est souvent les derniers à être payés. J’avais envie d’autre chose, de reprendre du coaching de chant, faire du théâtre. J’ai suivi cela et malgré tout avec ce projet d’EP la danse revient à moi.

Golan Yosef - Free -
© Laura Gilli

« Pour moi un clip ce n’est pas juste des images, c’est vraiment traduire ce qu’on entend »

Cela fait plusieurs années que tu es dans le milieu artistique, cette fois tu te sens enfin prêt à livrer ton propre univers ?

J’en parlais avec un ami musicien, et pour moi un album ou un EP est un peu comme une photo où l’on fixe un moment précis qui déjà appartient au passé et donne envie d’évoluer. Je suis de nature très perfectionniste, c’est pour ça que j’ai mis plus de temps à sortir cet EP. La preuve que je me sens enfin prêt. Si on se lance c’est qu’on le sent. Ça prend du temps de faire les choses bien et de rester fidèle à soi. Il y a plein de décisions à prendre aussi, le visuel, l’écriture.

Justement on ressent tout un univers visuel autour de cet EP, c’est une manière d’allier tes différents talents ?

Pour moi un clip c’est pas juste des images, c’est vraiment traduire ce qu’on entend. D’où l’importance d’une pochette aussi.. celle de mon premier single a été prise dans un parc naturel, j’y ai pris cette femme en photo. Et pour l’EP c’est issu d’une belle rencontre avec Laura avec qui on a pris quelques clichés dans Paris. J’aime ce genre de rencontre qui met sur la bonne voie.
Dans le clip de « Girl your free » on voit que je mets en avant les performances féminines et les femmes. C’est aussi un peu volontaire de sous-produire un peu la chanson et le clip et de me mettre sur l’arrière plan. Pour pouvoir avoir une évolution par la suite et avoir une performance. Si je donne tout directement le public risque de se questionner. Je compte bien mettre plus de danse par la suite. Et l’intégrer pleinement dans le projet, pas juste une chorégraphie.

Un peu comme Sia ?

Un peu comme SIA oui mais en étant moi même cette petite fille qui danse. Je suis en pleine réflexion pour éviter ce côté classique de chanteur qui chante et danse, ou avec les danseurs derrière. Trouver quelque chose de plus original.

Golan Yosef - Free -

« Je continue dans le sens de cette quête vers moi-même »

Ton EP « Free » fait office d’émancipation ?

Quelque part oui. Ça n’étais à la base pas forcément voulu, je me laisse aller quand je crée, toujours avec le coeur. Quand on s’ouvre et montre son univers, c’est quelque chose d’assez intime, ça se transforme en vraie ouverture envers mon public. Je sens déjà une vraie différence de connexion avec eux, j’ai ce côté réservé même en étant ouvert et avec ce projet je m’ouvre d’avantage.

On peut dire que maintenant tu es parvenu à cette quête de toi-même ?

Oui et je continue dans le sens de cette quête. À force de prendre des décisions et d’avancer on se rend compte de plein de choses sur soi. C’est déjà ce que je faisais personnellement à travers divers ateliers théâtres, méditation. Et tout ça je le traduis dans mes textes et mélodies.

C’est un projet entièrement autofinancé, c’est aussi une manière d’être entièrement libre au niveau de la création ?

Oui et non (rires) dans le sens où on a la liberté de faire ce que l’on veut mais en même temps on peut manquer de budget. Là encore je prends du temps pour cela, faire la promotion de mes projets. Mais je rêve de cette petite équipe avec qui travailler. On peut se sentir un peu seul, mais c’est une étape pour se construire, s’améliorer. Je le vois dans une lumière positive et j’essaye de viser toujours plus loin.

L’ambiance sonore est plutôt acoustique et authentique ! D’où te viens cette passion pour la guitare ?

C’était un peu mon amie de tous les jours, celle avec qui j’ai quitté la maison à l’âge de 17 ans pour danser à Barcelone loin de mes proches. J’avais mon cahier, ma guitare et peu de sous mais je vois cette époque d’un bon œil, c’est là ou je me suis construis, j’ai rencontré plein de personnes, voyagé. C’est une évidence pour le moment de la mettre en avant et le côté chaleureux aussi même si j’ai aussi une facette plus dure. Je pense que cette époque me pousse à proposer des choses positives pour remonter le moral des gens plutôt que de jouer sur le côté anxiogène.

Tu écoutes des artistes dans cet univers ?

Plein d’artistes m’inspirent, mais je ne vais pas flasher sur un seul. J’ai commencé par Patrick Bruel, les Beatles, Paul Simons. Je ne parlais même pas le français que je chantonnais le texte (rires). Charlie Winston, M.. ce que j’aime c’est sa façon de faire, son style unique le fait d’être vraiment lui. Julien Doré aussi, j’aime le fait de faire beaucoup. Le visuel d’Angèle aussi je le trouve très bien fait, malin.

La plupart des titres sont en anglais, tu as plus de facilité à t’exprimer dans cette langue ?

Ça a été une évidence. C’est la première langue dans laquelle je chante, j’écris plus facilement. J’aime aussi beaucoup le français, j’ai plus de recule puisque ce n’est pas ma langue d’origine. Pour moi dans chaque langue il y a une culture un vécu et ça s’entend. Je parle 5 langues et je sens vraiment une identité différente dans chacune.

Toi qui es habitué à être sur scène mais entouré, tu te sentirais de te retrouver seul devant un public pour interpréter tes propres chansons ?

J’ai fait mon premier concert en live streaming il y a quelques jours, c’était magnifique. Ce dialogue ce partage sur scène et quand je lâche la guitare, de pouvoir bouger, m’exprimer aussi en mouvement. Je me sens trop bien là dedans. Et pour mon tout premier concert de janvier 2020, j’étais dans le cript d’une Eglise à Père Lachaise, c’était très intime avec quelques invités du milieu aussi, des amis du Pays-Bas. Ça m’a vraiment fait chaud au coeur. J’étais seul avec ma guitare et un looper, j’étais très stressé mais une fois la première note je me suis senti trop bien.

Merci à Golan Yosef

DROUIN ALICIA

Golan Yosef - Free -

 

 

EP « Free » disponible