Non Zara Larsson n’est pas une simple « Poster Girl ». C’est en tout cas ce qu’elle souhaite prouver à travers ce nouvel album. Une jolie blonde un brin fleur bleue, éveillant la jeune femme assurée se cachant derrière ce visage d’ange. Une personnalité et artiste intrépide qui n’a désormais plus peur de s’exprimer avec assurance, mais toujours avec fraîcheur et sa spontanéité. Un renouveau audacieux, venant se mêler à son style profondément pop et léger. Chronique musicale.

Zara Larsson - Poster Girl -

Pop et romances

Pas toujours évident de se grandir sous le feu des projecteurs, pourtant Zara Larsson semble sur la bonne voie. Une jeune artiste propulsée sur le devant de la scène à seulement 14 ans, promue en un temps éclair l’idole des jeunes. Une chanteuse remarquée avec le puissant « Uncover » devenu un tube dans toute l’Europe. Une blonde pétillante qui s’est fait connaître en partageant en musique son quotidien d’adolescente comme les autres. À commencer par ses rapports avec les garçons dont ses multiples séparations et réconciliations avec son petit ami de l’époque, Ludwig Kronstrand, membre d’un groupe de hip-hop suédois les « Hov1 ».
L’amour, un sentiment qui continue d’inspirer cette jeune adulte de 23 ans en pleine construction. Un thème exploré sous toutes ces facettes dans son second opus «Poster Girl ». « I need love » (« J’ai besoin d’amour ») clame-t-elle d’ailleurs au sein d’un hit plein de pep’s. Une demoiselle aussi fragile et attachante qui aime trouver du réconfort, en se lovant dans des bras rassurants. Des moments précieux et sincères décrits dans le planant « Need Someone » où elle assure pourtant pouvoir se passer d’un homme. Encore plus si celui-ci ne la considère pas à sa juste valeur comme c’est le cas dans le dansant « Right here ». Un titre adressé à ceux trop souvent happés par la luminosité de leur écran de téléphone portable au détriment de leur compagne. Une popstar assumée, jouant à fond la carte des hits entêtants et productions modernes. Enclenchant le mode séductrice sur l’insouciant « Love me land » chargé de démarrer l’album. Une piste dance vaporeuse qui devrait résonner dans les clubs dés leur réouverture. « Never thought I would love again. Here I am, lost in Love Me Land » comprenez « Je n’aurais jamais pensé aimer de nouveau, Et me voilà, perdue dans le pays de l’amour » lance-t-elle de manière enflammée. Faisant référence à son récent coup de coeur pour le mannequin Lamin Alexander Holmen, devenu son compagnon.

Zara Larsson - Poster Girl -

Une femme de pouvoir

Globalement positif et solaire, « Poster Girl » témoigne de l’envie de Zara Larsson de fédérer avec des hits frais et léger. Se servant de ses propres expériences pour faire danser les foules. Une demoiselle qui grandit au même rythme que son public, se détachant peu à peu de ses textes trop lisses et gentillets de ses débuts. Prouvant aussi que la pop est un très bon outil pour faire passer des messages sans en avoir l’air. Sa première volonté : montrer qu’elle n’est plus un bébé. Sans filtre et avec d’avantage de maturité, la demoiselle s’accorde d’ailleurs à parler séduction et plaisirs charnels. Une température qui grimpe d’un cran sur « Talk About Love » ventant les rencontres éphémères, en compagnie du rappeur Young Thug. Une artiste joueuse qui se révélait déjà plus sûre d’elle sur l’explosif « Wow ». Autre objectif : chasser la tourmente. Un sentiment qui semblait l’atteindre dans le tranquille « Ruin My Life ». Une ballade brumeuse emprunt de  regrets dévoilée il y a trois ans déjà.
Une amie fidèle qui garde toujours un œil attentif sur les siens, qu’elle met en garde contre les relations toxiques dans « Stick With You ». De l’amitié à l’amour il n’y a parfois qu’un pas. Un cap franchi dans le dynamique et solaire « FFF » signifiant « Fallait for a friend » (tomber amoureuse d’un ami).
Pour chasser ses idées noires la star a son petit secret : la musique disco. Un style réputé en Suède, son pays natal, popularisé par Abba. Un groupe à qui elle adresse un petit clin d’oeil musical avec le vitaminé « Look What You’ve Done » transformant en positif le moment de la rupture.Mais aussi moins naturel, le cannabis qu’elle avoue consommer en certaine quantité. Un attachement subtilement abordé dans «Poster Girl ».Une petite faiblesse qui n’entache en rien la femme forte que devient Zara Larsson jour après jour.
Une femme de pouvoir aussi qui profite de sa notoriété pour parler au nom de toutes les femmes, vulnérables et fortes. Des guerrières à qui elle a rendu hommage le 8 mars dernier lors d’un concert en ligne symbolique organisé à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Clôturant son album justement avec le féministe «What happens here », signe là de sa véritable émancipation qui ne fait que commencer.

En bref, avec « Poster Girl », Zara Larsson montre là tout le pouvoir de la musique pop. Prouvant que derrière ses photos sur papier glacé sa cache un coeur, mais aussi une femme d’esprit ne manquant pas d’ambition.

DROUIN ALICIA