Pépite en vue. Nouvelle venue sur le devant de la scène, c’est ravie et enthousiaste que M A Y nous a accordé la première interview de sa carrière. Une artiste complète aussi bien auteur-compositeur qu’interprète et même musicienne. Avançant sereinement telle une chrysalide prête à éclore de son cocon. Le tout sous le regard avisé et bienveillant de sa soeur ainée Amel Bent. Rencontre.

M A Y - été 18 - soeur Amel Bent

« Pour le moment je suis encore dans mon cocon, fleuri, dans mon petit monde intérieur »

La musique, une histoire de famille pour Mélissa 27 ans rebaptisée M A Y. Une référence à son mois de naissance, à sa personnalité solaire et aux bonnes ondes qu’elle dégage. L’idée notamment de faire écho « au printemps, à la naissance et au retour de la nature » c’est en tout cas ce que déclare vouloir faire passer cette grande poétique, qui y voyait initialement aussi l’opportunité de camoufler sa grande timidité. « C’était plus simple de me créer un personnage pour m’affirmer ».
Camouflée dans son cocon depuis de longues année la demoiselle se sent enfin prête à y sortir progressivement et à nous y faire rentrer. « Pour le moment je suis encore dans mon cocon, fleuri, dans mon petit monde intérieur. Et j’invite ceux qui le veulent bien à y entrer, et j’espère pouvoir de plus en plus m’ouvrir en leur compagnie » atteste-t-elle. C’est d’ailleurs sous une couche de cellophane et de fleurs qu’on la retrouve sur la pochette de son premier single fraîchement sorti. Un cap emblématique dans une carrière permettant de se dévoiler au grand jour. Une douceur emprunt de nostalgie intitulée «Un été 18 ». « C’est la date ou j’ai écrit cette chanson, qui à la base n’avait pas de titre. Au départ j’ai simplement griffonné la date et la saison, et puis c’est resté » nous raconte-t-elle se reconnaissant très dans la symbolique. Une chanson d’amour intime et profonde sur laquelle elle nous envoute de sa voix fluette et berçante.
De quoi donner la couleur de son premier EP attendu cet hiver. « Tout cet EP est très intime, très personnel, et je pense qu’il n’y a pas plus sincère pour se présenter aux gens » promet-elle en annonçant quelque chose de simple et épuré musicalement. Au total quatre titres, chacun avec leur identité propre mais dans l’essence même du premier. « Ils sont tous dans des thèmes un peu intime et dans l’instrumentalisation on retrouve ça, même si certains sont plus dansants, un peu plus joyeux » précise M A Y.

Patrick Bruel - Ce soir on sort

« Patrick Bruel est venu me dire qu’il adorait ma chanson »

Une artiste donc en pleine éclosion qui avance à pas de loup. Elle qui a tenu à clôturer ses études de communication après quatre ans de droit pour « assurer ses arrières ». « Je sais qu’il y a plein de gens passionnés et hyper talentueux qui ne vivent pas de la musique» reconnaît-elle prouvant que en plus d’avoir de la voix elle garde bel et bien la tête sur les épaules.
Une sage décision qui ne l’a pas empêché de cultiver et approfondir sa passion pour la musique. Entre deux cahiers, la jeune femme a appris à jouer d’un instrument mais aussi à se développer artistiquement à travers la composition. « Je ne suis pas tombée dans la facilité » confie-t-elle, reconnaissant avoir pourtant été tentée  par une participation à un télé-crochet dans sa jeunesse. Une idée rapidement écartée sur les conseils de sa sœur issue de ce milieu. « Elle ne voulait pas que j’atteigne le succès sans le côté passion » explique-t-elle « Je pense qu’elle a vu que ce n’était pas pour moi » poursuit-elle, précisant que malgré tout elle ne l’y a pas empêché. « Désormais c’est moi qui n’en ressent plus le besoin. Je me sens prête de me lancer comme ça, d’aller vers les gens, sans passer par la case écran » développe-t-elle avec aplomb.
Une confiance gagnée au fur et à mesure par beaucoup de travail, mais aussi quelques étapes clés. Son stage en communication pour « The Voice » où elle a pu découvrir l’envers du décor du métier.
Mais aussi la première partie de la tournée des casinos Barrière d’Amel Bent en 2015. Une grande sœur conquise à l’écoute de ses premières compositions personnelles. «Elle m’a dit qu’elle adorait et m’a proposé de partir avec elle » raconte-t-elle. Une véritable « thérapie de timidité » pour elle. « Toute ma timidité au moment ou le rideau s’est ouvert a disparu. Je ne pensais plus à rien, juste à chanter » se souvient-elle de son tout premier live. De là s’est crée son premier déclic « Quand je suis montée sur la première fois sur scène je me suis dit waouw c’est ça que j’ai envie de faire ! » s’enthousiaste-t-elle.
Plus incroyable encore sa rencontre avec Patrick Bruel à l’hiver 2018 après un show des Enfoirés qui l’a conforté dans son choix. « Tous les soirs après le concerts les artistes font des bœufs. Amel a lancé l’idée que je chante devant tout le monde » explique-t-elle. «J’étais en mode tachycardie, j’avais tout sauf envie de chanter face au gratin de la chanson française » se remémore-t-elle au sujet de cet instant digne d’un « The Voice puissance 10 ».
Mais hors de question de se dégonfler. Une chanson plus tard, l’interprète de « Casser la voix » était sous le charme. « Il est venu me dire qu’il adorait ma chanson » se rappelle MA Y. « Je n’ai pas réalisé sur le moment, je suis très terre à terre je pensais que c’était un peu des paroles en l’air, surtout venant de la part d’un artiste aussi immense » ajoute-t-elle. Une belle histoire qui s’est poursuivie 5 mois plus tard. « Patrick Bruel m’a recontacté en me disant qu’il n’arrivait pas à s’enlever ma chanson de la tête, c’était juste dingue ! » s’exclame-t-elle. De là elle lui a confié son hit « La tête à l’envers » remixé sauce reggae sur la réédition de l’ opus du chanteur « Ce soir on sort ». Une sacrée prouesse pour un jeune talent, conservée dans un coin de sa tête. Une motivation supplémentaire à se lancer « Je me suis dit il ne manque plus qu’à croire en toi-même » ponctue-t-elle.

Amel Bent - soeur M A Y

« Amel Bent est ma sœur, je l’assume et j’en suis fière»

Croire en soi, un point capital pour réussir, et c’est encore mieux quand on a quelqu’un sur qui compter. Parmi ses soutiens inéluctables, sa sœur, Amel Bent. Une seconde maman qui avec ses 8 ans d’écart l’a presque élevée. « J’ai toujours envie de la rendre fière » clame la jeune femme pleine d’admiration quant elle évoque ce lien . « Son regard est très très important. Chez nous on est très famille. J’aime comme tout le monde que mes proches soient fiers de moi » raconte-t-elle, absolument pas embarrassée d’aborder son ainée.
« On m’aurait demandé il y a 10 ans si ça me gênait j’aurais répondu peut être un peu oui,. Ça a été difficile d’être dans l’ombre de la grande sœur. Aujourd’hui je suis tellement épanouie, notre relation est mature, je suis tellement fière d’elle et vice versa » reconnaît-elle. Espérant tout de même avec le temps être présentée et reconnue autrement que pour ça. « Ça serait la victoire, mais je suis tellement fière de ma sœur que ça me fait plaisir, puis c’est une chance pour moi. Je pense que ce ne sont pas tous les jeunes artistes qui ont la chance d’avoir le soutien d’une grande sœur qui a cette exposition, donc je suis plutôt reconnaissante » revendique-t-elle. « Ma sœur en la matière artistique c’est quand même mon modèle, je l’ai toujours regardé avec de grands yeux et je suis tellement fière de son parcours » clame-t-elle fièrement.
Un exemple, une conseillère aussi avec qui il lui arrive d’échanger sur ses textes et qui l’a même accompagné lors de ses premiers enregistrements en studio pour lui faire partager son expérience, mais qui reste avant tout un soutien familial plus que professionnel. « Elle a mis un point d’honneur à ce que je sois indépendante » souligne-t-elle « Je me suis construit mon réseau totalement seule et c’était vraiment un challenge pour moi » insiste-t-elle.
Se révélant hésitante quant à un éventuel futur duo entre elles. « Je ne sais pas, j’ai du mal à l’imaginer » répond-t-elle en riant soulignant leur différence musicale, bien que les deux jeunes femmes aient déjà partagé le micro en 2011 sur le titre « Tu fermes les yeux » figurant sur « Délit mineur » quatrième album d’Amel Bent. « Peut-être qu’on aura l’occasion de le rechanter ensemble, parce qu’on ne l’a jamais chanté en live » évoque la jeune artiste.
Une chanteuse donc débrouillarde qui s’assume, s’affirme pour le plus grand bonheur de sa sœur qui a tenu à la féliciter publiquement sur son compte Instagram pour la sortie de son premier single. « Quand elle dit ouvertement devant tout le monde qu’elle est fière de moi, je suis super contente. Je demande rien de plus » s’émeut M A Y ravie aussi de l’accueil du public à son égard. Une jeune artiste donc comblée, qui ne pouvait pas rêver mieux pour le démarrage de sa carrière.

Merci à M A Y pour ses confidences !

Pour suivre son parcours, rendez-vous sur YOUTUBE / INSTAGRAM

DROUIN ALICIA