Poursuivre son engagement, c’est l’une des missions que s’est donnée M6 pour cette nouvelle saison. Une promesse pour le moment tenue avec la diffusion hier soir d’une soirée spéciale consacrée à la trisomie 21. Une programmation évènementielle lancée par le téléfilm « Apprendre à t’aimer » réunissant Ary Abittan et Julie de Bona. Une fiction poignante et pleine de vie. Debrief.

Apprendre à t'aimer - M6
© Adé Adjou / M6

Synopsis

Franck et Cécile forment un couple aimant. Deux jeunes adultes plein de rêves, bousculés par l’arrivée de leur premier enfant. Une petite fille décelée trisomique à la naissance. Une épreuve qui va chambouler toute la petite famille, qui va devoir l’accepter et apprivoiser un autre quotidien. Une vie effrénée, rythmée par de multiples rendez-vous, auxquels s’ajoutent le regard des autres. Une fiction inspirée d’histoires vraies.

Apprendre à t'aimer - M6

Différence et acceptation

C’est un sujet encore trop peu abordé dans les Médias : la trisomie 21. Un syndrome mis en lumière dans le téléfilm « Apprendre à t’aimer ». Une fiction traitant du sujet du handicap sous un angle différent, en se focalisant d’avantage sur l’entourage que sur la fillette atteinte de trisomie 21.
Un récit percutant s’ouvrant sur sa naissance. S’en suivent alors plusieurs phases pour les parents, qui vont réagir différemment. D’un côté il y a le rejet du père, préférant dans un premier temps s’effacer face à son impuissance. De l’autre la tristesse de la mère, puis sa volonté à s’accrocher pour faire évoluer sa fille. Avec beaucoup d’authenticité, le téléfilm ose aborder les périodes douloureuses et parfois sombres auxquelles font face ces parents brisés. Prouvant là qu’aimer un enfant différent s’apprend avec le temps, se scelle et n’est pas forcément inné. Un cheminement long à traverser pour pouvoir faire le deuil de l’enfant rêvé. De quoi mettre leur couple en péril.
À leurs côtés aussi leurs proches et amis, acceptant plus ou moins bien la situation. Mais aussi les regards extérieurs et paroles blessantes d’ignorants.
Des personnages traduisant là totalement, les à priori qui persistent dans la société sur le handicap. Non la trisomie n’est pas une maladie, mais bien une anomalie génétique qui ne se guérit pas. Un message important rappelé au cours de ces 2 épisodes. Mentionnant aussi l’importance d’un suivi médical régulier et souvent très lourd. Des rendez-vous hospitaliers ou encore chez le kiné montrés prouvant là l’implication et l’énergie nécessaires pour s’occuper d’un enfant souffrant de trisomie 21.

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Une leçon de vie bouleversante

Derrière cette histoire fascinante se cache une immense leçon de vie. Une invitation à apprendre à aller au-delà des préjugés et de faire disparaître ces étiquettes qui collent à la peau des êtres pas comme les autres. Des différences pourtant qui peuvent les faire briller encore plus fort, et qui les aident à communiquer leur joie et force de vivre autours d’eux. La petite Sarah en est la preuve. Une fillette souriante, câline, qui progresse au jour le jour. Une motivation pour sa mère, incarnée par Julie de Bona, si touchante et convaincante. Plus qu’un rôle de plus à son actif, une véritable expérience qui l’a poussé dans ses retranchements en l’emmenant dans un univers qu’elle ne connaissait pas. Avec beaucoup d’intelligence émotionnelle, elle communique là sa grande générosité et sa complicité avec la petite actrice. Une symbiose émouvante et sincère.
Même constat au décryptage de la performance d’Ary Abittan, pourvu en conjoint maladroit. Un rôle à contre-emploi loin de ses multiples comédies, qui ne semble pas déstabiliser la star. Un artiste juste dans l’interprétation, livrant là une autre facette de sa personnalité. Plus sérieux, mais pas moins bouleversant.
Chacun de leur côté, et à leur rythme ils puisent dans leur force pour livrer une véritable bataille aux côtés de leur enfant, réussissant même à partager de véritables moments de bonheur. Non tout n’est pas sombre lorsque l’on a un enfant handicapé. Oui c’est difficile, pesant même parfois, mais c’est une richesse qui motive à se dépasser.
Un beau message pour le public, boulversé tout au long du téléfilm, mais aussi pour les familles concernées, touchées par tant de soutien, y voyant aussi là une note d’espoir.

Apprendre à t'aimer - M6

L’audience

Beau succès pour « Apprendre à t’aimer » diffusé hier soir sur M6 qui a réuni environ 3,7 millions de téléspectateurs, pour 17,2 % de part de marché. De quoi classer la chaîne sur la deuxième marche du podium, derrière TF1 et sa retransmission du match de foot France-Croatie.
Un score prouvant l’intérêt du public pour la différence, auquel s’ajoute de très bons retours sur les réseaux sociaux. Un sans faute.

DROUIN ALICIA