Il fait parti de ces artistes qui aiment fédérer avec des titres frais et lumineux. Un état d’esprit léger que Tibz conserve même en temps de reconfinement, et compte bien poursuivre de communiquer. Entretien avec cet interprète optimiste et auteur-compositeur passionné.

Tibz - interview

« Si un artiste ne fait plus rien il meurt »

« Ce manque de live est terrible, atroce, horrible » quand il s’agit d’aborder la situation actuelle déchirante pour le monde du spectacle Tibz ne manque pas de mots. «Des potes à moi sont dans le manque total, n’ont aucun revenus » se désole-t-il avec solidarité. Sa seule envie retrouver ces instants qui l’animent tant. « C’est quelque chose que j’aime profondément, je suis plus un artiste de live que de studio » affirme-t-il appuyant sur la véracité de tels moments et la magie de la connexion qui s’y crée avec le public. « C’est ce qui nous rend vivant » clame ce grand enthousiaste.
« Un retour sur scène, à la vie normale » c’est tout ce qu’il espère profondément. Cultivant pour l’heure son lien avec ses fidèles mais à sa façon à lui. Si de nombreux artistes ont fait le choix de s’inspirer du confinement pour écrire des textes poignants, Tibz a préféré rester fidèle à lui-même en offrant un peu d’évasion. À commencer par le hit entêtant « Et toi » en compagnie de ses camardes Léonie. « C’était vraiment quelque chose de sympa à faire ! » s’enchante-t-il. Un couplet écrit entre deux couchers de soleil qu’il se faisait une joie de partager aux internautes durant le confinement depuis sa Dordogne natale. « Si un artiste ne fait plus rien il meurt » soutient-il et ce qu’importe sa forme d’expression. « Je pense que les gens ont aimé ce rendez-vous » se réjouit-il, ayant pu savourer sa passion pour la nature tout en étant connecté. « C’est quelque chose que je ne fais pas trop en temps normal » avoue-t-il préférant explorer les rivières et espaces au grand air plutôt que de passer des heures sur le web. Un mode de consommation trop rapide, pas assez humain qu’il déplore. « Pour moi la période est délicate depuis 10 ans, il y a un manque d’amour global… tout va trop vite, on ne se parle pas, on a trop la tête dans nos écrans… se mettre autour d’une table ça se perd » regrette-t-il avec l’envie d’avantage se poser. Une sérénité qu’il retrouve à chaque retour dans sa Région loin de la frénésie urbaine. Prendre des pauses oui, mais que son public se rassure hors de question pour lui de stopper un jour la musique et ce quoi qu’il arrive. « Même sans les deux bras je serai capable d’apprendre le piano avec les pieds » promet-il.

Tibz - Au revoir -

« J’aime bien les hymnes très fédérateurs »

« L’envie de partager avec le plus grand nombre » c’est ce qui habite aussi ce grand passionné musical. Un moteur qui lui donne envie de se lever chaque matin et qui l’a poussé à s’accrocher depuis l’élaboration de ses premières compositions à l’âge de 15 ans. Une vocation développée 6 ans plus tôt à l’l’acquisition de sa première guitare offerte par son père. « Depuis tout petit je sais que je veux faire ça » assure-t-il désormais âgé de 27 ans.
Un jeune talent lancé il y a cinq ans déjà avec son premier single « On n’est pas bien là ?» après avoir décroché un contrat avec la plateforme participative My Major Company.
À son actif depuis des tubes comme « Nation » ou dernier en date « Au revoir ».
« J’aime bien les hymnes très fédérateurs, de super-héros, qui donnent le sourire» confirme-t-il « J’aime parler du soleil, de la nature, de l’amour entre les gens » poursuit-il. Des thèmes authentiques et optimistes qui l’inspirent au même titre que sa vie personnelle parfois bien rythmée. « Je vis à 100 à l’heure quand je suis à Paris, il m’arrive toujours plein de trucs ». Le choc de la découverte de la ville ou encore ses déboires sentimentaux, tout un tas de rebondissements qu’il immortalise avec son dictaphone qu’il ne le quitte jamais. Des sujets au coeur de son deuxième album qu’il espère dévoilé au premier trimestre 2021. Un disque qu’il promet « dans la même veine que le précédent » mais avec « quelques ballades plus assumées en piano et guitare voix » mais avec « quelques textes un peu plus sombre, mais toujours avec une énergie assez solaire ». Le tout dans un univers éclectique à la fois « très solaire, très pop, pop folk, un peu reggae aussi » bref un condensé de tout ce qu’il sait faire. Son but que «tout le monde s’y retrouve ».

Tibz - Au revoir - clip

« J’aimerai beaucoup écrire pour Kendji »

Pas seulement un chanteur en pleine ascension, Tibz est aussi un auteur-compositeur averti. Dans son catalogue déjà des collaborations de premier choix. A l’instar du hit «Les choses simples » issu du dernier album de Jenifer, qu’il a co-composé avec Slimane. « On ne s’attendait pas du tout à un tel tube » certifie-t-il « On l’a fait en 20 minutes, dans une chambre d’hôtel lors d’une promo » raconte-t-il. « On ne s’y attend jamais trop à faire un morceau qui devient un tube, c’est à chaque fois une belle surprise » s’exclame-t-il.
Une histoire répétitive pour le jeune périgourdin à l’origine aussi de « À côté de toi » hymne 2020 des Enfoirés écrit en association avec Sylvain Duthu leader de Boulevard Des Airs. « À la base on écrivait des chansons pour moi et à la fin de cette session on a mis le titre de côté » nous confie-t-il. Le début d’une belle amitié avec les membres du groupe qui l’ont même invité à revisiter le hit sur leur prochain album « Loin des yeux » attendu prochainement.
Ecrire en tandem, un exercice qui semble réussir à Tibz et qui lui plaît beaucoup. « J’écris rarement seul » admet-il « C’est un autre exercice, je me mets dans ma bulle, j’écris mon histoire, il faut que ça soit fluide » détaille-t-il. Tandis que pour lui être à plusieurs « est plus simple ». « C’est un ping-pong permanent. On va dans une même direction mais à deux pattes différentes, on partage ». Une méthode qu’il assure « plus rapide et plus fluide » surtout quand entourés des bons associés « Des chouettes personnes » pour les équipes de ce chanteur préférant être entouré pour écrire et composer que seul. Son prochain objectif il nous le confesse, « J’aimerai beaucoup écrire pour Kendji ». Un artiste sur lequel il ne tarit pas d’éloges « Il est quand même LE représentant de la musique gipsy en France » affirme-t-il transporté par la communauté gitane. « J’aime leur rapport à la musique, la fête » avoue-t-il reconnaissant avoir ce même rapport en y voyant en n’importe quel moment une bonne occasion de prendre sa guitare et chanter. «J’aimerai vraiment lui faire une belle chanson gipsy » le message est passé.
Un auteur-compositeur donc ambitieux et qui a de l’avenir, mais aussi un interprète qui n’a pas fini de fédérer. Inutile de lui demander pour quel talent il préfère être reconnu, pour lui c’est un peu comme choisir entre son père et sa mère. « J’aime quand on dit j’aime les chansons de Tibz et celles qu’il écrit pour les autres » conclut-il portant fièrement cette double-casquette qu’il arrive à concilier à merveille.

Merci à Tibz !

DROUIN ALICIA