Réunir des amis artistes le temps d’une soirée alliant chant et danse Marie-Agnès Gillot l’a fait ce lundi dans l’auditorium de la Seine Musicale à Boulogne Billancourt lors d’un concert d’exception intitulé « Danse-la, chante là », au profit des Restos du coeur. Christophe Willem, Amel Bent ou encore Carla Bruni ont répondu présents à l’appel de ce grand nom dans l’univers de la danse poursuivant sa route avec passion. L’artiste a choisi de se livrer en mouvements et en musique sur son parcours.
Délicatesse et volupté
« J’envisage cette soirée comme une ode à la liberté ». Un souhait cher à Marie-Agnès Gillot à l’origine de cet évènement exceptionnel. Sa volonté : « dérouler devant (nous) le film de (sa) vie à travers des chansons qui (la) touchent ».
Pour y parvenir la danseuse a convié une poignée d’artistes en sélectionnant elle-même parmi leurs morceaux ceux l’ayant la plus concernée et accompagnée au cours de son existence.De quoi offrir de grands moments de poésie et délicatesse.
Ouverture du bal avec Carla Bruni et sa voix à la fois douce et légèrement éraillée. Une délicate entrée en matière au son de ses tubes « Amoureuse » et « Quelqu’un m’a dit » version acoustique. Une interprétation épurée sublimée par la grâce et la rigueur de l’ex ballerine. Le tout dans une atmosphère a la fois tamisée et pétillante à l’image de la sphère géante centrale habillée de larges rideaux pailletés.
Même poésie et ambiance intimiste avec la chanteuse Dani et sa voix rauque choisie pour ses titres « Vive l’enfance » sur les premières années de la vie ou encore « Rouge rose » évoquant la transformation vers l’âge adulte. Mais aussi son mythique « Comme un boomerang » réorchestré pour le plus grand plaisir de tous.
Christophe Willem réputé pour sa puissance vocale et sa force d’interprétation a une nouvelle fois confirmé son talent nous proposant une prestation bluffante et captivante portée par les ballades « Jacques a dit » et « Le chagrin » mais aussi le solaire « Sunny » symbole de l’énergie de l’ancienne danseuse d’opéra.
Authenticité et émotions
Une soirée placée sous le signe de l’authenticité jonglant entre les émotions. Romain Brau, révélation de la comédie « Les crevettes pailletés » sur l’univers homosexuel, nous a offert un moment solaire et léger dans son costume de chanteuse féminine en robe moulante et talons. Reprenant avec joie et sensualité le mythique « Emmène moi danser ce soir » mais aussi « Le plus belle pour aller danser » de Sylvie Vartan à qui le titre « Danse la chante la » a été emprunté en intitulé de la soirée.
Autre jeune prodige, Charlie Voodoo issu de la troupe Le Cabaret qui a épaté l’ensemble du public avec ses talents de pianiste. Un musicien complètement habité à la fois amusant et entraînant, très à l’aise théâtralement et derrière son clavier.
De son côté Jenifer est apparue rayonnante avec sa nouvelle coupe de cheveux et son costume à paillettes nous faisant danser avec son hit « Je danse » collant parfaitement à la peau de Marie-Agnès Gillot. Même énergie durant l’indémodable « Ma Philosophie » d’Amel Bent repris en choeur par le public debout pour l’occasion.
Des moments de joie intercalés par d’autres plus poignants. A l’image du tableau de Jenifer sur son magnifique « Mourir dans tes yeux » agrémenté d’une danse contemporaine scéniquement riche et son interprétation sur « Les choses simples » mais sans Slimane pourtant présent également.
Il a suffit à 3 minutes à l’interprète de « Paname », pour nous offrir une interprétation magistrale et charismatique de « A fleur de toi ». A chaque reprise de cette chanson le conteur d’histoire arrive à se réinventer.
Amel Bent elle, signe sans doute la prestation phare de la soirée avec « A mes filles » extrait de son dernier album. Un morceau sélectionné comme une évidence par Marie-Agnès Gillot qui a choisi de le danser avec son fils. Un instant très émouvant.
Cerise sur le gâteau, la venue surprise de Mc Solaar et du grand Florent Pagny qui a clôturé la soirée avec son succès unificateur « Savoir Aimer ».
En bref Marie-Agnès Gillot et les artistes présents nous ont offert une soirée d’exception, alliant poésie et authenticité, magnifié par l’architecture et la résonance de l’auditorium. Un concert pour la bonne cause en attendant les tant attendues représentations de la troupe au grand complet des Enfoirés.
DROUIN ALICIA
