Ressusciter la licence Senran Kagura (oubliée par son propriétaire Marvelous depuis des lustres) dans un nouveau Neptunia était une idée sacrément ambitieuse. Quand Compile Heart a annoncé ce crossover, on attendait donc un jeu plus ambitieux que le somme toute moyen Neptunia Virtual Stars de l’hiver dernier. Hélas, chez l’éditeur, il semble que l’on manque de tout.

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Le scénario réuni les deux licences dès le début : pas de clash entre les personnages, les principales héroïnes de Neptunia et de Senran Kagura s’allient rapidement pour faire face à un ennemi venu d’ailleurs. Pour coller à l’univers de Senran Kagura, l’univers de ce spin-off prend une inspiration médiévale japonaise, avec en particulier les grandes figures de Neptunia vêtues et équipées comme des ninjas.

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Comme toujours chez Tamsoft, l’aspect visuel est agréable

Graphiquement, Neptunia x Senran Kagura Ninja Wars paraît assez correct. Les personnages sont joliment modélisés et les animations des attaques comme des combos ne manquent pas d’inspiration. On a donc dix personnages assez intéressants à jouer, dont deux complètement originaux ce qui n’est pas négligeable.

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Les nouveaux persos sont un bon apport pour le titre.

Gô, une kunoichi inspirée du jeu Shinobi-dô, s’intègre particulièrement bien à cet univers inédit. Cela dit, on ne peut s’empêcher de penser qu’on aurait pu avoir davantage d’héroïnes jouables, surtout du côté Senran Kagura où on compte quand même pas moins d’une trentaine de personnages.

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L’animation est sympa mais la caméra capricieuse ne lui rend pas hommage.

Le design général est excellent : des nouveaux costumes assez splendides aux menus rappelant le Japon traditionnel, Compile Heart a travaillé le côté visuel, à l’exception des décors extrêmement quelconques. Très gros désagréments en revanche du côté de la caméra : celle-ci est très rigide, avec impossibilité de régler l’éloignement. Du coup, elle est souvent trop loin et le dynamisme de l’action s’en ressent.

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Quelques boss sont intéressants à affronter, mais ça reste rare.

L’action, c’est le problème majeur de ce titre globalement beaucoup trop facile. En un mot comme en cent, on s’ennuie! Les mouvements sont beaucoup trop lents, à un point que ça choquera n’importe quel vétéran de Senran Kagura. Pire, les ennemis végétatifs sont encore plus lents, peu nombreux en encore moins agressifs. Les différents niveaux sont une vrai besogne tant l’action est molle et les défis peu variés. Seul une poignée de boss dans la deuxième moitié du jeu sont suffisamment costauds pour procurer un semblant de plaisir de jeu. C’est trop peu, trop tard…

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Hormis quelques éclairs de génie, l’humour ne prend pas.

L’ultime déception (et peut-être la plus cruelle) est le manque de contenu annexe et la mise en valeur somme toute très timide de la rencontre entre les deux licences. Par exemple, les dialogues sont terriblement légers, en plus d’être ultra-courts et peu doublés. Il n’y a vraiment pas d’idées, en du coup, très peu ou pas d’humour. Cela va sans dire, cette lacune est absolument rédhibitoire pour Neptunia comme pour Senran Kagura. Pas de scène de transformation non plus, un élément pourtant iconiques dans le deux cas vu la chronologie de ces séries!

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Les artworks sont complètement bateau…

Enfin, les traditionnelles illustrations entre les grandes étapes de l’histoire ont tout simplement touché le fond : la dessinatrice principale de la série, Tsunako, signe peu d’artworks et les autres artistes ne lui arrivent clairement pas à la cheville. Le dessin est souvent très approximatif et surtout, banal. Pas de trait d’esprit, pas de touche sexy… la galerie d’images est sans intérêt.

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Que reste-t-il? Un mini-jeu, pas mauvais mais pas suffisant pour combler l’immense vide. Il s’agit de manier le gyroscope de la manette pour équilibre le personnage assis sur une pêche (!) et lui éviter de tomber dans l’eau. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais c’est monstrueusement difficile d’incliner la manette assez doucement pour gagner. Le mini-jeu demande beaucoup d’adresse dès le mode normal. C’est très fun mais trop limité au regard de l’ensemble du travail effectué par Compile Heart sur ce crossover pourtant attendu.

Neptunia Virtual Stars paraîtrait presque génial à côté de ce jeu mal conçu, et encore plus mal doté en contenu. Quinze à vingt heures seulement suffiront à en voir la fin, durée pendant laquelle, au final, on a pas vu grand-chose. Le sous-investissement chronique conduit à des résultats cette fois dramatiques : on ne s’amuse pas, on n’est pas étonné… parce que clairement personne n’a travaillé à divertir le joueur. Compile Heart à gâché une très bonne initiative et on ne peut que s’en désoler.

neptunia senran kagura PS4 jeu de rôles action japon ninja compile heart idea factory international jeu vidéoNeptunia x Senran Kagura Ninja Wars

Editeur/développeur : Tamsoft/Compile Heart
Genre : Jeu de rôles/action
Modes : Solo uniquement
Sortie France : 26 octobre 2021 
Machine(s) : PS4

 

Thomas Froehlicher est chroniqueur Japon & Gaming. Rédacteur pour plusieurs sites spécialisés dans le jeu vidéo, il intervient sur l'actualité vidéo-ludique depuis trois ans. Sa passion pour la culture japonaise, aussi bien classique que moderne, l'a poussé à en étudier la langue en parallèle de sa majeure en finance, puis à effectuer un semestre d'échange universitaire à Sophia University à Tokyo. Il est titulaire du Japanese Language Proficiency Test niveau 1 depuis 2012, et depuis ne jure que par les versions originales en japonais.