Parmi les favoris de l’Eurovision 2021, Barbara Pravi continue de vendre ses mérites auprès du public. Une artiste poursuivant les présentations à travers l’EP « Les prières ». Un projet lumineux, fait maison, en harmonie avec l’univers et la personnalité de cette chanteuse sensible et gracieuse. Chronique musicale.

Barbara Pravi - Les prières - Prière au printemps -

Quiétude et simplicité

À deux mois du grand jour de la cérémonie de l’Eurovision 2021, notre représentante française met sur pause sa pression le temps de l’EP « Les prières ». Une parenthèse sereine et apaisante au cours de laquelle Barbara Pravi ouvre en toute quiétude les portes de son lieu de méditation. Un jardin lumineux en pleine nature. Un élément qu’elle honore sobrement à travers 6 chants à texte, épurés et imbibés d’amour, d’espoir et de tendresse. À commencer par « Prière à l’éphémère » à la résonance quasi religieuse. « Apprends de l’éphémère où se cache la beauté » clame-t-elle de sa voix éraillée. Une ode à la joie et à la renaissance. Un clin d’oeil subtil aussi à ce nouveau printemps qu’elle a démarré il y a peu en se frottant aux yeux du grand public grâce au concours « Eurovision France ». Une étape concluante pour celle qui des années auparavant peinait à se frayer un chemin pour faire entendre sa voix. Celle d’une artiste hors des codes traditionnels, à la fois rétro et moderne qui s’est accrochée à ses inspirations tout en restant fidèle à son image. Des espérances qui défilent lentement en deuxième piste,« Prières aux rêves ». Une douce complainte enchantée et passionnelle où le chanteuse se révèle un brin sensuelle. Une carte qu’elle joue aussi avec élégance sur le lumineux et optimiste « Prière pour tant de chose » bercé par des choeurs. Une femme charismatique et majestueuse qui confie prendre son envol à la nuit tombée dans le poétique « Prières aux oiseaux » sur fond de guitare acoustique. Avant de réchauffer les esprits sous les rayons lumineux et chaleureux de «Prière au soleil ». Un astre qui l’aide à s’épanouir et à éclore un peu plus de son cocon. Tels les bourgeons qui s’ouvrent ou les papillons qui se libèrent de leur chrysalide à l’arrivée des beaux jours. Une saison des amours qui achève ce mini-album en phase avec « Prière au printemps » clôturé par une démonstration de sa voix d’enfant de l’époque. Un ultime clin d’oeil à ce nouveau cycle de vie qu’elle aborde sans nuage à l’horizon.

Barbara Pravi - Les prières - Prière au printemps -

Evasion en toute éloquence

À travers cet EP, Barbara Pravi réveille aussi son goût d’indépendance. Une facette qu’elle décrit elle-même sur ses réseaux sociaux comme sa propre vision de « la liberté et la force ». Une artiste qui n’a pas peur de briser les codes classiques de l’industrie pour rester fidèle à qui elle est. Gravissant une nouvelle étape affranchissante avec ce projet réalisé seule de A à Z. Enregistrement depuis un logiciel lambdas, sélection des choeurs, un dispositif entièrement fait de sa voix et de ses mains, jusqu’à dessiner sa pochette à la main. Une démarche qui fait sa fierté et prouve à tous qu’avec de la persévérance rien n’est impossible.
Un disque féminin pour toutes les battantes du quotidien. Des mères, des filles, des sœurs, des épouses à qui elle a pensé en programmant la sortie de son projet le 8 mars dernier, journée internationale des droits des femmes. Une date symbolique faisant écho à la cause féministe que défend l’interprète de « Voilà ». Une conquérante fidèle qui a pour habitude depuis 2018 de prendre le micro pour célébrer ce rendez-vous annuel. Une militante pour qui le changement des mentalités peut se faire avec douceur, et pourquoi pas en musique comme elle semble le faire si bien jusqu’à présent.

DROUIN ALICIA