Le 12 mars dernier, Emmanuel Macron prenait pour la première fois la parole à propos de la crise sanitaire émergente. Un an plus tard, Helmut Fritz se saisit de son micro pour exprimer sa propre vision de la situation à travers le hit « PTNDCVD (Mask Song) ». Un artiste épuisé de voir la culture sur pause, et homme remonté contre l’absurdité et la tristesse de notre quotidien actuel.
Manque de liberté et second degré
Toujours privé de sorties culturelles ou de moment convivial en terrasse autour d’un bon cocktail, Helmut Fritz commence à trouver le temps long. Un chanteur qui pour s’occuper continue de faire parler son personnage extravagant. Un rôle, réveillé durant le premier confinement au son d’un remix version 2020 de son célèbre tube « ça m’énerve ». « Je m’ennuyais ferme et j’avais envie d’énergie positive » nous confiait-il il y a quelques mois au cours d’une interview. Un trublion haut en couleur, déchainé qui pète une nouvelle fois les plombs sur « PTNDCVD (Mask Song) ». Lisez entre les lignes « Putain de Covid ». Un virus qui a considérablement revu nos habitudes de vie. À commencer par imposer le port du masque quasi partout auquel il s’attaque. Un bout de tissu qui d’après l’interprète « parasite le dialogue ». Un rempart brouillant les ondes de son dernier hit en date. Une courte piste électro, construite autour d’un beat effréné signé Mosimann. Derrière sa protection buccale, la star débite quelques paroles qui demeurent volontairement inaudibles. Sa manière à lui de pointer du doigt le désagrément de cette nouvelle obligation vestimentaire.
Avec pour accentuer sa démarche un clip délurant et captivant. Une ballade sur son terrain de jeu favoris : la rue. En totale panoplie de camouflante, Helmut Fritz s’octroie un passage devant différents lieux affichant hélas toujours porte close. Avançant au fil de ses envies on le retrouve à enflammer une piste de danse déserte, ou en pleine dégustation d’un énorme pot de pop corn pour compenser son manque de cinéma. Avant de finir par une danse des signes en pleine foret avec une poignée de camarades. Toujours avec beaucoup de dérision.
Pour une réflexion collective
Sans prononcer un seul mot, Helmut Fritz parvient à communiquer son état d’esprit. Apportant quelques précisions sur son raisonnement sur ses réseaux sociaux. «Bien sûr, il faut se protéger. On ne se marre pas quand on parle de réanimation » débute-t-il avec sérieux. « Mais avec un taux de survie de plus de 99 %, pourquoi a-t-on l’impression de vivre dans une mauvaise série Netflix depuis 1 an ? » se questionne-t-il, avant de se pencher sur son manque de perspective à l’heure où il se rêve « remanger du pop corn en chialant devant un bon film sur un écran de 500m2, déguster un Sprtiz en terrasse, retourner au théâtre… » bref « respirer pour pouvoir recharger les batteries ».
Il l’atteste, loin de lui pourtant l’idée d’appeler « à la révolution ». Simplement de souligner « au plus juste l’absurde tristesse de notre quotidien actuel » et avant tout de « pousser à la réflexion ».
Une démarche ultra-motivée et libre, à son niveau d’acteur culturel pour tous ses confrères et spectateurs en peine qui n’ont qu’une hâte : troquer la consommation virtuelle contre de véritables retrouvailles humaines.
DROUIN ALICIA
