Si l’on prend en compte Hatsune Miku Future Live sorti quasiment en même temps que le Playstation VR, Hatsune Miku VR est donc la deuxième incursion de la star digitale dans l’univers de la réalité virtuelle. Portage tardif d’un jeu Steam développé par Crypton Future Media lui-même (Crypton est la firme qui possède les droits du personnage), ce second jeu VR est-il à même de satisfaire les fans?
Le principe de jeu de Hatsune Miku VR exploite le mouvement et l’espace, et est donc très différent du gameplay de la série Project Diva sur Playstation 4 et Playstation Vita. Ce ne sont pas des notes symbolisés par des boutons qui apparaissent à l’écran, mais des anneaux de couleur. Les boutons ne sont pas exploités dans le jeu de Crypton : les anneaux arrivent vers vous et il faut diriger le pointeur de manière à ce qu’il rentre dans les cercles. Cela peut être fait de deux manières : soit avec les sticks analogiques de la manette dualshock, soit en préparant deux PS Move, cette petite baguette électronique initialement développée pour concurrencer la Wiimote de Nintendo il y a une dizaine d’années. Cette dernière option est peut-être plus fun, mais fatalement aussi beaucoup plus chère.
Un jouabilité pas très précise…
Toujours est-il que quelque soit la méthode, la jouabilité est bien moins précise qu’avec les boutons Playstation traditionnels. La fans de Project Diva pourraient être un peu perdus… Le fait est que le gameplay est décorrélé du rythme, ce qui est très perturbant quand on sait que Hatsune Miku a fait toute sa carrière vidéoludique dans des jeux où les notes sont millimétrées. Ce n’est pas très abordable, et il n’y a pas de mode facile. Soit on s’accroche à fond pour progresser, soit on ne s’amuse pas du tout. Il n’y a pas de progressivité et les tutoriels sont notoirement insuffisants.
Même si on n’y arrive pas, Hatsune Miku VR propose quand même un mode Music Video, qui est en fait une série de mini-concerts en réalité virtuelle, avec l’ordre des morceaux au choix. Miku effectue des chorégraphies différentes pour chaque musique, et la gestuelle est plutôt recherchée. La résolution de l’image en VR apparaît un rien faible, mais l’animation tient le coup : les couettes de la chanteuse profitent d’une physique assez convaincante (malgré quelques bugs de collision quand même). A noter qu’il y a huit angles de caméra différents, ce qui est plutôt sympa.
… et un contenu tronqué
Côté contenu, Hatsune Miku VR propose dix chansons, ce qui fait un peu juste en dépit du prix réduit (25€ uniquement en téléchargement sur le Playstation Store). On retrouve de bons morceaux comme Senbonzakura et surtout l’excellent Ghost Rule, au rythme endiablé. Pour agrandir la playlist, il faut malheureusement casser sa tirelire pour deux DLC de cinq musiques chaque, tarifés 12€. L’ensemble coûte donc 49€ pour 20 musiques, ce qui paraît vraiment cher même s’il y a de très bonnes pistes comme Nijigen Fever et Teo. Enfin, on regrette terriblement l’absence de costumes variés pour le personnage : il n’y a le choix qu’entre Miku classique v.4 et Snow Miku.
Pas vraiment renversant à la fois sur le gameplay et le contenu, Hatsune Miku VR fait un peu figure d’os à ronger pour les possesseurs de PS4 pendant que la Switch reçoit le nouveau Project Diva. Crypton se moque des joueurs Playstation avec ce titre très insuffisant, qui du reste n’apporte pas grand chose comparé à Hatsune Miku Future Live. On déconseille donc cet épisode qui est en plus un véritable cheval de Troie de DLC. Les possesseurs de PS4 peuvent tranquillement continuer à jouer à Project Diva Future Tone et Project Diva X.
Hatsune Miku VR
Editeur : Degica Games
Développeur : Crypton Future Media
Genre : Rythme
Modes : Solo uniquement
Sortie en France : 5 décembre 2019
Machine : Playstation 4 (Playstation VR obligatoire)
