Les fans de Slimane sont au paradis. Chanteur qui trois ans après avoir enfilé son costume d’ange de l’amour, reprend le micro pour livrer ses vieux démons sur « Mieux que moi ». Un single symbolique aux airs de mea culpa, des plus bouleversant.
Sortie de l’ombre
Déjà quasi dix ans qu’il est en pleine lumière. Mais c’est de sa récente période sombre que Slimane s’est inspiré pour son grand retour sous le feu des projecteurs. Un artiste en pleine cacophonie médiatique et judiciaire depuis la révélation d’accusations d’harcèlement et agression sexuelle de deux techniciens de sa tournée. Une actu brûlante qui s’est finalement éteinte sur une amende de 10 000 euros dont 3000 avec sursis pour « harcèlement commis par le biais d’un support numérique ou électronique ». Si il n’a jamais vraiment pris la parole sur cette affaire, Slimane a décidé de sortir enfin du silence de la façon dont il sait mieux le faire, en musique. Qui plus est lors d’un jour symbolique, son 36ème anniversaire célébré le 13 octobre dernier. Jour où il a annoncé une surprise à son public, la sortie de « Mieux que moi » via quelques mots a cappella. Single déballé en intégralité ce vendredi. « C’est vrai que je vivais comme si je n’avais plus rien à perdre, Toujours les mêmes erreurs et puis la même rengaine, Toujours les mêmes peurs que j’étouffais dans la nuit, S’il te plait pourvu qu’il pleuve pour que je puisse rester dans mon lit » couche-t-il sur le papier sur fond d’une douce instru au piano. Un homme debout en pleine reconstruction levant les yeux vers le ciel en quête de paix avec lui-même et pardon avec les autres. « Oh mon dieu dis moi ce que je fais là, Trop souvent je me demande pourquoi moi, Oh j’espère mon dieu que tu me pardonneras, Ce monde est fou mon dieu mais tu le sais mieux que moi » se confesse-t-il sous forme de prière bâti autour de ses peurs et luttes intérieures. Des paroles poignantes et sincèrescomposées dans la douleur. Un artiste extériorisant ses vieux démons et blessures profondes avec beaucoup d’émotion et sincérité. Se révélant plus vulnérable que jamais, tout en prouvant que malgré les épreuves il a su rester le même avec ses forces et failles. Une chanson à coeur ouvert sonnant comme un véritable mea culpa rythmé à la fois d’excuses, d’incompréhension et doutes persistants. Le tout solidement accordée à une mélodie sobre et interprétation intense empreint de fragilité et puissance.
La vie en gris
Un single sonnant l’heure des retrouvailles avec le public. Des fans sans rancune palpitant toujours autant à l’écoute de l’univers singulier de Slimane mariant paroles poétiques, douces instrus et interprétations magistrales. Une alliance restée la même dans les meilleurs comme dans les pires moments de sa carrière. Un artiste chantant toutes les nuances de l’amour, et surtout la plus sombre colorant entre autre les déchirants « Adieu » ou « J’en suis là » extrait de l’album « Solune ». « J’aime la mélancolie de ce monde qui se meurt lentement, J’aime raconter mes peines mais ne pense pas que je sois faible, Quand je suis à terre, je relève la tête » confiait-il sur le titre éponyme. Nom né de la contraction du soleil et de la lune. Astres que Slimane a d’ailleurs encré en lui en référence à son côté sombre, sa sensibilité et son passé mais aussi à sa capacité à se tourner vers un futur bien plus radieux. Un « Enfant de la lune » qui on l’espère continuera à viser les étoiles et bercer son spleen à travers un nouvel album. Et qui pour rappel, sera en résidence exceptionnelle à la Salle Pleyel à Paris du 14 mai au 3 juin 2026. Série de dix concerts qui se remplit à vive allure, certaines dates affichant déjà « complet » depuis la mise en vente des billets.
DROUIN ALICIA