Ce fut un Tokyo Game Show relativement peu riche en nouveautés qui s’est ouvert en septembre dernier au centre des expositions de Makuhari Messe. C’est bien simple : sans Capcom et les éditeurs chinois, il n’y avait quasiment rien d’inédit.
Rendez-vous donc tout de suite chez l’éditeur de Resident Evil pour jouer au neuvième opus, prévus sur nos consoles et PC le 27 février prochain. Il faut prendre un ticket de réservation de créneau et les places sont chères.
Alors qu’on ne savait guère à quoi s’attendre après les cinématiques d’annonce, Resident Evil Requiem est finalement un épisode très classique. Classique mais efficace : ambiance lugubre, énigmes, créatures imposantes… Requiem s’inscrit dans la lignée de Resident Evil Village. L’héroïne Grace se réveille dans un vieil hôpital lugubre à moitié plongé dans l’obscurité. La progression dans la démo n’est pas évidente, les indices étant bien cachés, sans mentionner les monstres géants dont on se demande bien comment les battre avec un briquet… A priori assez exigeant mais graphiquement pas renversant, Resident Evil Requiem permet déjà de choisir entre vue à la première ou la troisième personne. Tout le monde devrait pouvoir s’en satisfaire.
Capcom domine les TGS 2025
Mais la claque du salon est bien Pragmata du même développeur. Dans ce jeu d’action et de science-fiction prévu sur PS5, Xbox Series et PC en 2026, Capcom met en scène un duo improbable formé d’un combattant en combinaison spatiale, Hugh, et d’une androïde ayant les traits d’une fillette haute comme trois pommes, Diana. Très amusant et très humain à la fois, ce couple étrange parcourt une base lunaire pleine de robots hostiles qu’il faut envoyer à la casse. C’est là que Pragmata émerveille particulièrement puisque Hugh et Diana sont contrôlables en même temps dans un gameplay qui innove franchement par rapport à la tradition des jeux de tir à la troisième personne.
Le joueur peut tirer avec Hugh mais par défaut, les robots blindés ne prennent aucun dégât. Une partie de la manette est ainsi réservée à Diana qui, accrochée au dos de Hugh, va pirater les ennemis via un mini-puzzle à la droite de l’écran. Les adversaires robotiques sont alors affaiblis et Hugh peut atteindre leurs points faibles. Mais la vraie force de ce gameplay réside dans le fait que tout cela est exécuté en temps réel et en même temps! Les combats sont donc très intenses et très stimulants. Un très gros candidat au titre de jeu de l’année 2026.

Toujours pas sorti, le free to play de Hotta Studios, Neverness to Everness, était de retour au salon avec une nouvelle démo plus ouverte. Plus qu’une démo en réalité, car le visiteur était lâché dans le monde ouvert complet à ce stade du développement. L’occasion de visiter un peu le cadre 100% urbain de ce GTA-like au style animé. On pouvait faire venir de rutilants modèles de voiture et parcourir la ville très au-dessus de limitations de vitesse. La carte à l’air assez grande, contenant pas mal de points d’interactions comme des donjons, une boutique de divination, des supérettes… A noter qu’il y a une jauge de criminalité (on peut voler des objets) même si le système n’a pas l’air encore très cohérent.
On avait accès à plus de personnages mais le casting est inégal, tant dans le design que dans le gameplay. L’action manque encore un peu de nervosité et il y a peu de personnages vraiment convaincants sur tous les plans. Le personnage principal féminin est de bonne facture, et Hotori était la plus impressionnante. On relève encore d’assez nombreux problèmes de caméra avec des angles qui gênent l’action. NTE a des bases intéressantes pour divertir, il faut maintenant qu’il les consolide d’ici le lancement sur smartphones, PS5 et PC.
Retour un peu fumeux pour le Professeur Layton dans Professor Layton and the New World of Steam. La courte démo montre un visual novel qui n’a pas changé d’un iota hormis ses graphismes 3D un peu plus fins. On progresse toujours d’écran fixe en écran fixe tout en résolvant les énigmes cachées dans le décor. Seulement voilà, la narration est molle, la musique ultra plate et pire, les énoncés des premières énigmes sont flous voire inexacts. Ce manque de renouvellement refroidit sensiblement l’enthousiasme vis-à-vis de ce nouvel épisode, quand bien il est même attendu depuis longtemps sur Switch et maintenant Switch 2.
La palme du stand qui en met plein la vue revient cette année à Electronic Arts pour Battlefield 6. L’éditeur a reproduit une zone de guerre avec hélico et char d’assaut presque grandeur nature, avec en plus de la fumée pour faire encore plus authentique. L’intérêt d’y faire la queue était plutôt limité : Battlefield 6 a déjà eu deux week-ends de version beta en août. Plus généralement, de grosses sociétés comme Sega ou SquareEnix ne présentaient que remakes, remasters ou portages, soit des line-up peu ambitieux et certainement pas attrayants.
N’oubliez pas les indés!
Heureusement les développeurs indépendants étaient venus en nombre : les stands indés allaient du hall principal jusque dans les couloirs tellement il y avait d’exposants! Parmi tous ceux-là, nous retenons There is no Plan B, un visual novel Coréen très inspiré d’Ace Attorney. Dans ce jeu d’enquête policière, le joueur incarne une détective dont le nom de code est «B», dans un futur d’anticipation ultra-connecté.
Comme dans la série de Capcom, le joueur rassemble des indices sur la scène de crime, parle aux témoins, et finalement se confronte au suspect en choisissant les meilleures preuves pour le déstabiliser. Mais le plus impressionnant dans There is no Plan B, c‘est son rendu graphique qui reproduit fidèlement le style animé classique des années 90-2000. Le résultat est absolument magnifique et les fans de visual novels doivent absolument y jeter un œil sur Steam.
Après un aperçu plutôt décevant l’an dernier, les développeurs d’Arknights Endfield ont compris qu’ils allaient dans le mauvais sens et ont livré une démo complètement transformée en 2025. Toujours magnifique, tant dans les décors que dans les personnages finement modélisés, le futur free to play de Gryphline change totalement son gameplay : on exécute maintenant des combos fluides et énergiques, et ont enchaîne les compétences beaucoup plus facilement avec R1, à la manière d’un Dragon Quest Heroes.
C’est infiniment plus fun à jouer que l’an dernier, la copie a été bien revue et le développeur Hypergrygh fait vraiment amende honorable. La démo était vraiment scriptée donc peu de liberté, mais d’un autre côté la mise en scène était exceptionnelle. L’aspect narratif a l’air pris au sérieux. Au Tokyo Game Show, Arknights Endfield avait le bon goût de laisser le choix du personnage principal masculin ou féminin, quand certains concurrents directs ne respectent pas ce choix légitime du joueur. Bref, la confiance revient dans Arknights Endfield en amont de sa sortie, toujours indéterminée sur smartphones, PS5 et PC.
263’101 personnes ont arpenté les allées du Tokyo Game Show en 2025. Une petite baisse de 4% par rapport au pic de l’an dernier, majoritairement imputable au grand public, mois nombreux samedi et dimanche. Les exposants et les journalistes étaient eux beaucoup plus mobilisés : 107’000 contre 87’000 en 2024. C’est évident tout bénéfice pour les organisateurs qui ont enfin décidé de passer à cinq jours de salon pour la prochaine édition. Le prochain salon se tiendra du jeudi 17 au lundi 21 septembre 2026.