Il est l’un des chanteurs préférés des français. Un conte de fée que raconte Patrick Bruel à chaque concert de son « Tour 2024 ». Un artiste aux 1001 tubes feuilletant son histoire et celle de la société avec émotion et énergie sur fond de décor fantastique. Live report.

Patrick bruel - tour 2024 - Le cube troyes
© Drouin Alicia

Un voyage temporel

Il n’aura pas attendu dix ans pour remonter les marches du Cube de Troyes. Tout juste la moitié pour se retrouver même heure, même endroit, face au même public, ou presque. Des fidèles de la première « Encore une fois » en délire bien qu’un peu plus sages qu’à ses débuts retentissants. Mais aussi des nouvelles générations allant de trentenaires bercés par ses classiques, à de très jeunes enfants, en passant par des ados initiés par leurs parents et grands parents. Des ainés replongeant dans la ferveur de la « Bruelmania » dés les premières notes de « Bouge » célébrant son trentième anniversaire. « Faut qu’tu bouges… et j’vais bouger avec toi » scande l’artiste en ce début de show face à ces milliers de convives déjà debout en mouvement. Un choeur à l’unissons dés la première phrase de l’intemporel « Alors regarde ». Des voix et visages projetés sur grands écrans animés de textes, images et jeux de lumières ajoutant au plaisir auditif un spectacle visuel éblouissant. Une nuit « plein d’étoiles » mais surtout tubes dont le solaire « Au café des délices ». Un doux parfum d’Orient ramenant Patrick Bruel « aux soirées de fêtes » tunisiennes, ainsi qu’à ses origines juives algériennes. Un enfant du monde rêvant d’une paix universelle dans le fraternel « Pourquoi ne pas y croire » hommage aux victimes du conflit israélo-palestinien. Un artiste engagé combattant la guerre mais aussi le harcèlement scolaireMaux d’enfants »), ainsi que la destruction environnemental et autres dérives de la société au sein du percutant « On en parle ». Titre symbolique donnant son nom à ce «Tour 2024 ». Un live ancré dans l’actualité déroulant par la même occasion le film de sa vie qui s’écrit depuis bientôt 65 ans. « Pas eu le temps de regarder passer ma vie, Ni de bien comprendre où mes vingt ans sont partis » se désole le chanteur dans le mélancolique « Pas eu le temps ». Avant de poursuivre son voyage temporel avec l’intime « Je reviens » évoquant son retour en Algérie en compagnie de sa mère. Parmi ses souvenirs précieux, « L’appart » de sa jeunesse reconstitué dans le décor lors d’une session acoustique. Autre titre moins populaire ressorti des cartons, « Panne de mélancolie » faisant référence à l’une de ses premières peines de coeur. Epreuve qui lui a également inspiré l’ironique « Marre de cette nana là », chanson qui a fait décoller sa carrière.

Patrick Bruel - Tour 2024 - le cube troyes -
© Drouin Alicia

Une symphonie de tubes

Parmi ses dernières productions, « Origami » avec le talentueux Ycare qui est lui aussi en tournée. « Je n’allais quand même pas le mettre dans ma valise » s’amuse-t-il. Un duo interprété finalement en collégiale avec les spectateurs toujours aussi incollables sur les paroles. Tout comme celles de l’historique « Mon amant de Saint-Jean » transformant la salle en bal dansant. Un artiste valsant durant plus de deux heures entre ses nombreux tubes. Que ce soit l’indémodable « Place des grands hommes » ou « J’m’attendais pas à toi ». Capable de faire des pirouettes entre les émotions et ambiances jusqu’à surprendre avec sa propre version de « Tu m’oublieras » de Larusso. Avant de continuer de tourner les pages de son histoire avec « L’instit » hommage au corps enseignant soulignant l’importance de l’éducation. Un chanteur passant des bancs de l’école au tabouret d’un piano installé au milieu de la salle. Avec pour première partition le passionnel « J’te l’dis quand même » accordé ce soir là encore de dizaine de « Je t’aime ». Un amour éternel entre lui et ses fans éblouis par tant de proximité ainsi que les flashs rendant un peu plus magique son interprétation magistrale de « Qui a le droit ». Un grand final à s’en « Casser la voix » et le corps que ni le public ni Patrick Bruel n’auront ménagé. Un artiste qui bien qu’ayant «(Je l’ai) fait cent fois » les scènes de France, compte bien continuer à chanter passionnément main dans la main avec ses fidèles.

DROUIN ALICIA