Ce n’était qu’un « Au revoir » des frères. Après quasi deux ans d’absence Bigflo et Oli reviennent mettre un « Sacré Bordel » munis de leur flow retentissant. Un célèbre duo de toulousains hissant fièrement le drapeau tricolore avec cette déclaration politique à la France en pleine contexte de crise identitaire.

Bigflo et oli - sacré bordel -

Aux amours citoyens

À quelques jours du passage dans les isoloirs, Bigflo et Oli votent pour un peuple uni autour de son pays et ce malgré le « Sacré Bordel » laissé par la crise identitaire frappant l’Hexagone. « Pourquoi je suis mal à l’aise devant mon propre drapeau ? Pourquoi j’le vois brandis uniquement à l’étranger ou chez les fachos ? » déplorent-ils dés les premières secondes de leur nouveau single. Un hymne national de circonstances faisant écho aux vifs débats tournant en boucle depuis le début de la campagne présidentielle. Une chanson voulue « forte de sens et importante » plutôt que légère et entêtante comme savent si bien le faire habituellement les interprètes de « Dommage ». Un nouvel exercice plus engagé qui semble réussir aux deux rappeurs réussissant à nous tenir en haleine durant près de cinq minutes d’un discours captivant totalement criant de vérité. Des artistes se mettant dans la peau de citoyens colères remplis de doutes mais malgré tout patriotes fiers des valeurs francophones. Une relation complexe et ambivalente résumée à coup d’agiles punchlines criantes de vérité. « J’aime la France, comme une tante avec qui j’suis pas toujours d’accord, qui fait trop peu d’efforts, Mais pour qui je chialerai toutes les larmes de mon corps à sa mort » clament-ils et ce malgré le poids des impôts et autres bavures policières. « Voir ailleurs, prendre du recul, essayer de couper la poire en deux, Quand on part en Inde, on se sent Français, quand on revient, on se sent chanceux » nuancent-ils avant de vouer leur éternel reconnaissance aux aides sociales de « Celui qui paye pour moi à la pharmacie, qui m’emmenait gratuit voir la mer en coloc ». Des jeunes invitant leur génération à passer outre les erreurs du passé pour s’unir et trouver la paix et ce qu’importe les origines de chacun. « Mon padre vit en français mais rêve en espagnol, est-ce que c’est grave ? » interrogent-ils sur cette ode à la tolérance célébrant la liberté de mixité et cette culture commune qui nous rassemble. « Tout c’qui est sûr, c’est qu’j’suis Français, que mes grands-parents ne l’étaient pas, Mais c’qui compte, c’est plutôt l’arrivée ou la ligne de départ ? » poursuivent-ils le coeur coloré aussi des drapeaux argentins et algériens. Un appel au vivre-ensemble plein de sagesse préférant se concentrer sur « tout c’qu’on a en commun » et nous fédère plutôt qu’attente « les Coupes du Monde ou les attentats » pour s’aimer.

Bigflo et oli - sacré bordel -

Meeting sauvage

Un beau programme que Bigflo et Oli ont déjà commencé à tracter aux quatre coins de le France depuis un cube de verre. Un QG de campagne sous forme de studio d’enregistrement improvisé sur la célèbre place du Capitole, en passant par la place de la République parisienne ou encore plus surprenant aux cols montagneux des Pyrénées. Un meeting sauvage d’une semaine qui leur a permis de retrouver le public mais aussi de réaliser le clip de « Sacré Bordel ». « Ce clip a été vraiment une galère titanesque à mettre en place » avouent-ils remerciant tous les passants qui ont participé à cette expérience unique. Une foule de curieux attirés par cette immense cage de verre insonorisée où étaient enfermés les deux frères, un canapé rouge, des plantes et une table de mixage. Du précieux matériel avec lequel ils finissent leur nouvel album. « L’album est bientôt fini. Merci d’être encore là. Vous nous avez manqué » conclut-il leur vidéo prêt à reprendre leur ascension là où ils l’avaient laissé.

DROUIN ALICIA