De l’espoir, le public en a plus que jamais besoin en cette période trouble prolongée. C’est justement ce qu’offre Yvan le Bolloc’h de retour en musique avec le single « Esperanza». Une bonne dose de joie et un appel à positiver et faire la fête. L’occasion pour nous de faire un plongeon dans l’univers gipsy de l’artiste. Entretien.

Yvan le Bolloc'h - Esperanza - Yvan le Bolloc'h et ma guitare

« Esperanza, c’est la beauté des petits riens et des gestes anodins »

Il est de ceux pour qui la musique est une histoire de partage. Une grande communion, une culture ancestrale aussi pour lui, proche de la communauté gitane. Ses influences : Gipsy Kings, La niña Pastori ou encore Sabor de Gracia. Sans oublier de se nourrir de la nouvelle génération avec Kendji Girac qu’il a croisé à plusieurs reprises. Un talent sensationnel sur lequel il ne tarit d’ailleurs pas d’éloges « Il est la meilleure chose qui soit arrivé aux gitans depuis les Gipsy Kings et l’invention de l’attache remorque » clame-t-il. Un style gitan qu’il revendique et cultive depuis ses débuts dans la chanson il y a 13 ans déjà. « Depuis ma rencontre avec les gitans, je n’ai eu de cesse de vouloir retrouver ces moments magiques pour les partager avec le plus grand nombre » confie la star dans un communiqué officiel. Un amour concrétisé avec la naissance de son groupe « Ma guitare s’appelle revient » dont le nom annonce la couleur. Une joyeuse troupe évoluant entre flamenco, rythmes dynamiques et solaires. À leur actif déjà plus de 350 concerts et un état d’esprit de liberté et insouciance communicatives. Un collectif évoluant depuis 2009 sous le nom de « Yvan le Bollo’ch et ma guitare » avec un second opus en 2009 puis un troisième il y a sept ans au succès confidentiel. Lucide mais toujours motivé à réunir et festoyer l’équipe est rentrée dans sa caravane « comme on entre en résistance » déclare avec humour le leader. L’idée : élaborer « un plan de bataille » pour sortir un quatrième album « à base de guitare en bois et de chanteur en or ».
De là est né « Esperanza », enregistré à Sérignan près de Béziers. Dix morceaux riches en influences. Un disque de rumba flamenca, plein de joie et comme son nom l’indique, d’espoir. Un projet financé par le public depuis la plateforme Ulule, qui sera dévoilé en Février 2021. Un opus lumineux dont les maîtres mots sont « la beauté des petits riens et des gestes anodins ». « L’appel de la musique gitane est irrésistible… Et si comme le dit la sagesse populaire: l’espoir fait vivre, alors « Esperanza » vous fera chanter » promet le finistérien.

Yvan le Bolloc'h - Esperanza - Yvan le Bolloc'h et ma guitare

« 210 secondes de joie simple »

Parole tenue à l’écoute de « Esperanza » premier single au titre éponyme. Un morceau symbolique à la résonance particulière dans ce contexte actuel. Encore plus quant on se penche sur l’histoire qui l’a inspiré. « Antony Ferrer a croisé un matin un vieux monsieur assis sur un caillou, seul, au bord d’une route » nous raconte Yvan le Bolloc’h. « Il s’est arrêté, a entamé la conversation avec lui. Il a vite compris que l’homme avait perdu sa femme et était complètement désemparé » se désole-t-il. De là l’homme au grand coeur a tendu la main à cet inconnu, lui a donné à manger, l’a aidé à retrouver une vie sociale et sa dignité. Une âme perdue désormais plus épanouie, que continue de croiser son sauveur lors des représentations des Choeurs de Guitares de Villeneuve les Béziers.
Un beau roman d’amitié, d’humanité aussi retranscrit dans cette chanson festive. Un hit solaire et dansant au refrain entêtant. Le tout porté par une interprétation percutante de Gaël Garcia. 210 secondes de joie simple, avec derrière un message d’amour et de fraternité. Des sentiments palpables au regard du clip de « Esperanza». Une vidéo où se reflètent partage et sourires. Un pas de plus vers la gitanerie si cher à Yvan et ses camarades.

Yvan le Bolloc'h - Yvan le Bolloc'h et ma guitare
© Romain Sanchez

« Ma guitare et moi on ne se quitte jamais »

Nombreux sont ceux pour qui Yvan le Bolloc’h n’est autre que Jean-Claude le collègue marrant de la mythique série « Caméra Café » mais l’artiste aux multiples casquettes est bien plus. Un acteur mais aussi chanteur et musicien confirmé. Un art qu’il a appréhendé petit à petit. « Je fais partie d’une génération qui a découvert la musique à l’école » raconte-t-il. Un élève attentif mais pas franchement fan de la flute à bec. Son instrument de prédilection : la guitare, qu’il a commencé à apprendre avec la complicité de son épouse chanteuse. Une six cordes choisie sur-mesure. « Ne jamais choisir un instrument sans l’avoir essayé » conseille-t-il.
D’abord un loisir, puis une passion devenue sèrieuse en 1985. Son déclic : une interview sur Europe 1 donnée aux Gipsy Kings alors qu’il était journaliste. « Les tutos sur la rumba n’existaient pas, et c’est un musicien de flamenco, JP Bruttman qui m’a éclairé et initié » nous confie-t-il. Avant d’approfondir ses connaissances en compagnie de gitans aguerris.
Désormais pour Yvan c’est un peu « jamais sans ma guitare ». Son double, qu’il admet ne « quitte jamais ». « Je reconnais qu’à chaque fois que je la sors de son étui, j’ai l’impression de réveiller la belle endormie » conclut-il.

Merci à Yvan le Bolloc’h

DROUIN ALICIA