Yakari le film arrive au cinéma !

Le 12 aout prochain, le plus célèbre des petits indiens s’invite au cinéma ! Vous l’avez compris : Yakari, l’enfant sioux qui a fait rêver des générations d’enfants part à la conquête du grand écran. Inspiré par la BD de Derib et Job, Xavier Giacometti – qui a déjà réalisé les 5 saisons de la série TV – revient avec un très beau long-métrage familial autour de la genèse de Yakari. Rencontre.

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Lisiez-vous Yakari durant votre enfance ?

Je crois que la première fois que j’ai lu Yakari, c’était assis par terre, dans une bibliothèque municipale de ma ville. Les bibliothèques font un travail formidable pour sensibiliser les jeunes à la lecture. Quand j’étais enfant, je revenais à la maison avec des sacs pleins de livres, très lourds.

A l’époque, je lisais toutes les BD mais Yakari avait une place à part avec ses pages aérées. Cette saga était un éveil au monde, une initiation à la grande aventure de la vie. De par sa narration réaliste et cinématographique, cette œuvre invitait aussi les enfants à d’autres lectures plus matures de la BD franco-belge.

Qu’est-ce qui vous plait dans le personnage de Yakari ?

C’est une âme pure et désintéressée dont les actes sont motivés par une générosité sans faille. Yakari n’attend rien de ses échanges avec les autres, si ce n’est l’amitié. Ce n’est pas un super-héros : il se trompe, il subit des échecs, il doute. Pour un enfant de son âge, il jouit d’une incroyable liberté.

L’univers de Yakari me séduit également car il est réaliste, avec des règles, des devoirs simples et légitimes. Sa relation aux autres est basée sur le respect ; ce respect est d’ailleurs le fondement de son amitié avec son cheval Petit-Tonnerre mais il guide aussi ses échanges avec les adultes. Il n’y a pas de condescendance dans l’œuvre de Derib et Job : les adultes respectent les plus petits, sans jamais les infantiliser, ni leur faire la morale. Dans Yakari, on trouve un équilibre parfait entre aventure, humanisme et comédie. Il y a également une dimension onirique et merveilleuse car pour les Sioux, les rêves sont une affaire sérieuse qui a des conséquences sur la réalité. Comme dit le personnage Roc-Tranquille : « La sagesse vient des rêves. » C’est pour cela que notre film commence justement par un songe…

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Avant le film qui doit sortir en aout prochain, vous avez réalisé toute la série animée de Yakari 

Tout à fait. Lorsque l’on m’a proposé d’adapter le livre au petit écran, j’avais déjà réalisé d’autres séries. Connaissant l’œuvre merveilleuse de Derib et Job, j’ai d’abord été inquiet. Je me suis demandé si mon équipe et moi-même nous serions capables d’animer correctement les chevaux. Même chose pour les animaux à deux ou quatre pattes. Il fallait de surcroit les rendre attachants. Cela nous a demandé beaucoup de préparation. Je me rappellerai toujours cette première rencontre avec les deux auteurs où nous leur avons présenté nos premiers tests d’animation sur Petit-Tonnerre. Ils ont validé et, à ce moment-là, on a pu démarrer la série. Le succès a été tel que nous avons fait 5 saisons et plus de 150 épisodes !

A présent c’est un long-métrage que vous nous proposez. Avez-vous eu davantage de libertés par rapport à la série ?

Tout à fait. La production nous a donné les moyens de faire un très beau film : on est allé beaucoup plus loin dans la qualité ; on a eu plus de temps pour chaque image, chaque son. L’ambition des producteurs et la mienne étaient grandes sur ce projet : nous sommes repartis d’une feuille blanche, sans rien garder de la série, si ce n’est une expérience et une volonté de nous surpasser. Tous les personnages, les décors et les objets ont donc été entièrement repensés et re-designés.

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Dans votre film, vous nous ramenez à la genèse du personnage, est-ce une façon de présenter Yakari à un nouveau public ?

Bien sûr ! La difficulté a été de pouvoir séduire la nouvelle génération tout en surprenant les fans. A travers la genèse de ce petit héros, il fallait apporter une dimension cinématographique, un aspect à la fois grandiose et intime. Pour cela, nous avons utilisé tous les moyens offerts par le cinéma afin d’amplifier l’émotion, les grands espaces, l’aventure, l’amitié, la comédie.  L’exercice a été très complexe mais les auteurs, Derib et Job, qui ont bien sûr vu le film ont été conquis. J’espère qu’il en sera de même pour le public.

Vous avez choisi un style d’animation qui semble être à la jonction entre 2D et 3D, pouvez-vous nous en dire davantage ?

Techniquement, l’animation du film Yakari est en 3D et les décors sont majoritairement en 2 dimensions. Notre volonté était de rendre hommage à l’œuvre de Derib et Job. Pour cela, nous avons enrichi la 2D avec les possibilités de la 3D tels que la spatialisation, la souplesse de caméra et le respect des modèles. Nous avons cependant évité la « gesticulation » et les mouvements intempestifs propres à la 3D afin de ne pas perturber la narration. Nous voulions une extrême lisibilité, un soin des cadrages et de la lumière, également de vrais fixes qui accentuent l’intensité d’une attitude. Ces choix artistiques ont renforcé l’aspect 2D et l’ont rendu plus réaliste.

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Qu’aimeriez vous que les enfants retiennent de ce film ? Quelles sont les valeurs qui y sont prônées ?

Notre film est l’histoire d’un enfant qui se bat pour une amitié aussi forte qu’une histoire d’amour. Dans mon scénario, je tenais à mettre la notion de respect au centre de cette quête. Pas de consentement, pas d’amitié sans respect mutuel. Ces valeurs sont en filigrane dans l’œuvre géniale de Derib et Job, il fallait que ce soit le ciment du film. Yakari veut l’impossible : être l’ami de Petit-Tonnerre, un mustang libre comme le vent qui file sur la prairie. Ce dernier ne deviendra pas « son cheval », mais son ami, à condition que le petit homme respecte sa liberté.
Si, au-delà d’une belle aventure, les enfants retiennent ce message de respect envers les autres et envers la nature, notre travail aura été utile.

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Un film de Xavier Giacometti et Toby Genkel

Sortie en salles : le 12 aout 2020

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Célia Soumet est étudiante au Conservatoire Libre du Cinéma Français (CLCF de Paris). Née à Casablanca, elle y a suivi son cursus scolaire et musical avant de venir s’installer en France. Après un premier diplôme en Lettres Modernes à la Sorbonne, elle s’est orientée vers le 7e Art. Passionnée de musique, de cinéma, de jeu vidéo et d’anime, elle fait aujourd’hui partie des jeunes chroniqueurs culturels de SYMA News.