Évènement. Ce soir M6 lance en prime-time un nouveau format intitulé « Qui veut être mon associé ? ». Au programme des entrepreneurs encore novices présentant leur création à cinq experts du monde de l’entreprise. Leur objectif les convaincre d’investir dans leur affaire. Un défi pour la chaîne que l’on a découvert en avant-première. Debrief

Qui veut être mon associé - M6 - Julien Courbet - QVEMA -jury

Notre avis : un format bienveillant et novateur

Attendez-vous à découvrir un programme emballant avec des projets malins, originaux et recherchés. Des innovations pour la plupart crées et présentées avec le coeur par des individus attachants aux histoires touchantes et concernantes. À l’image de Sarah, une jeune femme combattive là pour présenter sa marque de vêtement « Constant et Zoé » pour personnes à mobilité réduite. Une idée née durant son quotidien au contact de son frère Constant lourdement handicapé. Un beau projet de vie, utile et saisissant. Parmi les autres entrepreneurs, des personnalités attendrissantes, amusantes et toujours passionnées. Tous mettent du coeur à l’ouvrage et tentent de convaincre les différents investisseurs d’une manière ou d’une autre. Certains se montrant inventifs, donnant lieu à quelques moments amusants. Comme lors d’une démonstration de brosse à dents nouvelle génération testée par un des experts, qui a beaucoup fait rire ses camarades.

Un jury totalement investi dans son rôle qu’il prend très au sérieux, tout en prenant du plaisir à être là. De vrais experts du monde des affaires, qui pour info misent réellement à partir de leur portefeuille personnel. Des personnalités fortes, bien choisies, sympathiques et pleines de bonne volonté, chacun dans son style. On apprécie notamment la spontanéité et le bon vouloir de Catherine Barba.
Pour chacun, la bienveillance est primordiale. Ils n’hésitent pas à complimenter et encourager les différents entrepreneurs. Se permettant tout de même de temps à autre des petites remarques histoire d’apporter un peu de piment, mais jamais de méchanceté gratuite.

Un programme donc optimiste, sincère et novateur associé à une légère touche d’humour et surtout beaucoup d’humanité. Avec des projets audacieux et concernant qui donnent envie d’être soutenus et pourquoi pas même de se lancer dans l’aventure pour les plus inventifs et motivés. La preuve que l’entreprenariat peut être accessible à tous avec de la volonté et de l’obstination.
En tant que téléspectateurs on vibre pendant les différents entretiens, on se prend au jeu et au suspens en attendant de savoir si les membres du jury investissent ou non. On se projette aussi à acheter ou essayer tel ou tel produit. Pas de crainte, les échanges sont accessibles à tout public, on ne rentre pas trop dans la technique ou le financier.
De son côté, Julien Courbet de charge de détendre l’atmosphère. Dans un rôle d’intermédiaire (un peu comme Nikos dans « The Voice ») il est chargé d’accueillir les candidats puis recueille leurs impressions à chaud une fois l’entretien terminé.

En bref, « Qui veut être mon associé ?» est un programme créatif et authentique, à la fois touchant et divertissant. Un pari osé mais un pari réussi de traiter du monde du travail tout en reprenant des codes du divertissement. Il a su balayer nos à priori à son égard, nous qui étions un peu partagé sur le monde de l’entreprise à la télé depuis « The Apprentice » diffusé en 2015 qui n’a malheureusement pas convaincu le public, mais aussi face au succès confidentiel des émissions sur les inventions parfois diffusées par M6. Une agréable surprise donc et un risque de taille qui mérite d’être payant.

Qui veut être mon associé - M6 - Julien Courbet - QVEMA

Anecdotes de tournage

– C’est la première fois que l’on parle d’argent de manière concrète dans une émission télé en France.

– La durée d’un entretien est d’une heure. Un laps de temps durant lequel les entrepreneurs présentent leur projet et doivent convaincre les différents investisseurs d’adhérer à leur projet.

– Pendant le tournage Julien Courbet s’amusait à faire des paris avec l’équipe technique en essayant de deviner qui allait investir sur les différentes innovations

– Pour ceux qui seraient sceptiques, les différents investisseurs et entrepreneurs confirment qu’il y a bel et bien un suivi après le tournage. Les différents experts donnent de leur temps et continuent d’échanger avec leurs poulains que ce soit par mail, téléphone ou même lors de rendez-vous professionnels importants.

– L’argent investi permet la continuité des différents projets. Aucune somme ne va directement dans la poche des candidats. Généralement ils ont même besoin du double de ce qu’ils réclament pour permettre à leur projet d’aboutir.

– Si la saison 1 fonctionne bien, on pourrait retrouver certains entrepreneurs dans la saison 2 pour suivre l’évolution de leur projet.

Qui veut être mon associé - M6 - Julien Courbet - QVEMA

Interview Julien Courbet : « ce programme me rappelle mes débuts… »

Que vous évoque ce nouveau programme ?

« ça me rappelle mes débuts. Quand j’avais peur de prendre des risques. Jusqu’au jour ou Gérard Louvin m’a pris sous son aile et aidé à avoir un rendez-vous pour présenter mes idées à Etienne Mougeotte (ex vice-président du Groupe TF1) Il m’a fait gagner un temps fou. Il a été mon mentor.
Ça me fait penser aussi à « Pourquoi pas vous ? » ma première émission sur TF1, un magazine économique sur des chefs d’entreprises partis de rien qui ont monté un Empire. »

Pourquoi avoir accepté de l’animer ?

J’avais vu le programme dans sa version d’origine. Mais honnêtement je ne l’aurais pas fait si il avait été dans la version brute américaine qui est plus un combat de coqs dans la surenchère. Une fois l’entrepreneur parti ça tacle. À l’opposé ici les équipes ont réussi à faire dans la bienveillance.

En quoi est-il un pari risqué ?

Tout simplement parce qu’il parle du monde du travail et d’argent. C’est encore tabou en France. Je crois que malgré tout je ne suis pas si inquiet. Je pense sincèrement que la génération qui arrive les 18/25 va être intéressée et touchée. J’ai fait le test avec mon fils de 18 ans et ses copains en leur montrant la bande annonce. Ça a fonctionné. Ils m’ont même proposé des idées ! Ils ont l’envie de réussir. Le tour de force c’est d’avoir réussi à faire un format sur le monde du travail mais avec des codes du divertissement pour alléger tout cela.

Que retenez-vous de cette expérience ?

J’ai énormément appris en écoutant les remarques des investisseurs sur certains projets. En les entendant je me disais que c’était logique que telle ou telle idée n’aboutisse pas qu’il manquait des éléments pour être viable.

DROUIN ALICIA