Mars est un mois important dans l’industrie du jeux vidéo pour un raison qui n’est pas toujours connue du grand public : c’est ce mois-là que se finit l’année fiscale au Japon, et pour d’autres grands éditeurs d’ailleurs. Les sociétés sortent donc toutes leurs grosses productions, et les joueurs sont souvent gâtés.

Capcom pleure de joie

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Que de bonnes nouvelles pour Dante

S’il y a un éditeur de jeux vidéo qui a le sourire en ce début d’année 2019, c’est bien Capcom. Avec les deux millions de ventes de Devil May Cry 5, salué en plus par la presse avec 90% de recommandations sur OpenCritic, l’éditeur japonais en est à son troisième succès mondial d’affilée après Monster Hunter World (presque 13 millions de ventes) et Resident Evil 2 remake (3 millions de ventes). Après une longue traversée du désert marquée par l’échec de la licence Lost Planet et le succès d’estime de Street Fighter V, la marque retrouve ses lettres de noblesse en cette fin de génération.

Ubisoft divise pour mieux régner

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L’univers post-apocalyptique de The Division fait encore une fois recette

Mais tout génial qu’il est, Devil May Cry 5 n’a rien pu faire face à The Division 2, la suite très attendue du jeu d’Ubisoft mêlant jeu de tir et jeu de rôles. Le jeu de Capcom triomphe au Japon avec plus de 175’000 exemplaires écoulés, soit plus que The Division 2, mais ce dernier reste impérial en occident. Le jeu d’Ubisoft s’adjuge la première place des ventes en Allemagne et dans l’immense marché états-unien. Mieux encore, The Division 2 s’installe directement en seconde place des jeux les plus vendus de l’année outre-Atlantique, alors qu’il n’avait que deux semaines de commercialisation! L’autre succès américain de mars s’appelle MLB The Show 2019 : sport national oblige, la simulation de base-ball de Sony cartonne toujours autant.

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Sekiro n’est pas à la portée du premier venu, mais le monde entier relève le défi!

Entre les deux, Activision tire son épingle du jeu avec Sekiro Shadows Die Twice, un jeu d’action hyper-difficile qui a pour théâtre le Japon féodal. Pour ce titre, l’américain s’est associé aux experts incontestés de l’action-RPG : les japonais de From Software, qui n’en finissent pas de recevoir des louanges depuis les Dark Souls et Bloodborne. La polémique qui enfle autour de sa difficulté profite au jeu : deux millions d’exemplaires vendus en seulement dix jours, dont plus de 300’000 au Japon. Le succès est sans appel et prouve une nouvelle fois que les joueurs veulent des expériences ardues et non qu’on leur mâche le travail !

Luffy n’y arrive plus

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One Piece World Seeker était-il l’épisode de trop?

One Piece World Seeker a beaucoup moins bien marché : moins de 100’000 exemplaires vendus au Japon, une présence faible dans les tops européens mais surtout absence totale dans les meilleures ventes aux Etats-Unis, où il avait d’ailleurs été censuré. Probablement les consommateurs se sont-ils lassés après tant de jeux de la licence sortis ces dernières années, et alors que Jump Force vient tout juste d’arriver. Catastrophe pour Nippon Ichi Software avec Destiny Connect : l’éditeur avait visé un public plus jeune avec ce jeu de rôles au design très cartoon, mais a au final rassemblé moins de 3’000 intéressés…

Thomas Froehlicher est chroniqueur Japon & Gaming. Rédacteur pour plusieurs sites spécialisés dans le jeu vidéo, il intervient sur l'actualité vidéo-ludique depuis trois ans. Sa passion pour la culture japonaise, aussi bien classique que moderne, l'a poussé à en étudier la langue en parallèle de sa majeure en finance, puis à effectuer un semestre d'échange universitaire à Sophia University à Tokyo. Il est titulaire du Japanese Language Proficiency Test niveau 1 depuis 2012, et depuis ne jure que par les versions originales en japonais.