Tout commence au cœur d’une forêt profonde du Morbihan. Le beau Malo (gendarme de son état) y copule fougueusement avec Alice, une sulfureuse rouquine. Fou d’amour pour sa maîtresse, il lui promet de quitter sa femme dès le lendemain afin de venir vivre à ses côtés. Les choses cependant vont prendre une toute autre tournure : entre un accident de voiture, un cadavre à dissimuler et des voisins mal intentionnés, le pauvre Malo va peu à peu basculer dans la folie…

Tels sont les seuls éléments de ce thriller théâtral que nous pouvons vous révéler. Il ne faut pas en dire d’avantage car toute la magie de la pièce est basée sur une intrigue que le public doit découvrir pas à pas. Malgré son titre intentionnellement angoissant, cette histoire de “Dame Blanche” tient d’avantage de l’enquête policière que du film d’horreur : ne vous attendez donc pas à une avalanche de meurtres crapuleux car dans cette aventure scénique, il n’y a pas de sang mais une foule d’événements qui se succèdent à toute allure !

Afin de garder cette tension palpable durant deux heures, l’ensemble des comédiens s’investissent totalement dans leurs rôles et ne laissent la place à aucun temps mort. Qu’il s’agisse de Malo et ses hallucinations, de la féline Alice, de la vieille sorcière, des gendarmes ou même de Victor le psychopathe, tous font preuve d’une endurance et d’une imagination étonnantes.

Malgré l’omniprésence de la faucheuse qui se profile jusque dans les rangs du public, on sent bien que les comédiens prennent autant de plaisir à nous faire rire qu’à nous effrayer. Evoluant dans un génialissime décor pivotant, ils bénéficient d’une profusion de gadgets et d’effets spéciaux qui comblent allègrement le manque de force du scénario : en plus des fumigènes traditionnels et des jeux de lumière, on apprécie particulièrement la statue mouvante, le lit à la verticale et les cadavres jetés du balcon ! Tandis que ces protagonistes déjantés nous promènent de la forêt au commissariat, le mystère de la Dame Blanche ne cesse de s’épaissir et d’électriser l’atmosphère…

Si certains enfants peuvent être un peu sensibles face aux morts-vivants qui les toisent ou au détraqué mental qui menace les femmes de  sa perceuse, il faut leur expliquer que l’ensemble des blagues de ce spectacle est à prendre au second degré : malgré les cris et les zombies traînant dans la salle, vous verrez que cette Dame Blanche, vous fera tout simplement frissonner… de rire !

La dame blancheLa Dame Blanche
Une pièce de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino
Avec : Sébastien AZZOPARDI, Alyzee COSTES, Marie-Bénédice ROY, Delphin LACROIX, Nicolas MARTINEZ, Cécile BEAUDOUX, Marguerite DABRIN, Joséphine RIOLI, Romain THOMAS, Mehdi VIGIER.

Théâtre de la Renaissance
20 boulevard Saint Martin – Paris 10e
Jusqu’au 6 mai 2017
Du mardi au samedi à 21h – Le samedi à 17h
Réservations : 0142081850
www.theatredelarenaissance.com

Photos © Elise Shechou

Florence Gopikian Yérémian est journaliste culturelle. Rédactrice auprès de Muséart, Paris Capitale, L’Oeil ou le BSC News, elle couvre l’actualité parisienne depuis plus de vingt ans. Historienne d’Art de formation (Paris Sorbonne & Harvard University), correspondante en Suisse et à Moscou, elle a progressivement étendu ses chroniques au septième art, à la musique et au monde du théâtre. Passionnée par la scène et la vie artistique, elle possède à son actif plus de 10000 articles et interviews.