Remettre la funk au goût du jour en France, c’est le pari osé de Stan Rittner. Un chanteur, danseur et comédien encore plus complet depuis son passage à la « Star Academy ». Expérience qui l’a conforté dans son envie de faire le show sur des sonorités rétros. Entretien.

Stan - Star Academy

« Je sors grandi personnellement et artistiquement de la Star Academy. Je pense que c’était une étape clé de ma vie »

SYMA : Le grand public t’a découvert il y a quelques mois dans la « Star Academy », qu’est ce qui t’a poussé à y participer ?

Stan : De base je suis danseur, chanteur, comédien. J’avais eu l’idée de « The Voice » mais moi qui suis un artiste 360 je trouvais qu’il manquait certaines compétences qui m’animent. J’ai postulé et la production a retenu ma candidature.

Quelle formation as-tu suivi ?

J’ai fait une formation de comédie musicale avec pas mal de school édition qu’on jouait au Palace. J’ai aussi fait l’une des plus grandes école de danse la « Just Debout School », et pendant cette période j’ai fait beaucoup de projets en tant que danseur. En parallèle j’ai aussi fait des projets d’acting comme la doublure de Danny Brillant dans le film « La Bohème . La « Star Academy » était l’occasion pour moi de mettre le chant en avant.

Tu avais donc déjà pas mal d’acquis avant même ton premier cours à la « Star Ac» !

J’avais certes déjà un bagage mais ça serait mentir que de dire que je n’avais plus rien à apprendre. On en apprend toujours en tant qu’artiste et en tant qu’humain.
J’avais par exemple participé à des comédies musicales mais à la « Star Academy » on est le premier rôle de notre vie, la lumière est mise sur soi sans personne derrière. C’est complètement différent. Déjà le fait de ne pas avoir de téléphone permet d’être pleinement dans l’aventure, seul face à toi même et les autres candidats. Tu rencontres des artistes, c’est intense. Et l’enseignement est assez formateur, le fait d’analyser ses prestations après le prime…

Tu n’avais pas peur de l’aspect un peu plus « télé-réalité » ?

Je pense que même si c’est un télé-crochet filmé 24H/24 ce qui m’a plu c’est qu’on est des gens lambdas issus de milieux différents, des anonymes et tous là dans un seul et même but : celui de chanter. On n’était pas là pour faire le buzz, se crier dessus… C’était vraiment très naturel comme une petite colo avec ce même but de devenir chanteur. Au départ forcément tu arrives tu as 60 caméras dans la maison c’est un peu bizarre mais au bout d’un jour on oublie ça et on profite pleinement de l’aventure.

Quel bilan tires-tu de cette expérience ?

Que du positif, j’en sors grandis personnellement et artistiquement. Je pense que c’était une étape clé de ma vie qui m’a permis de savoir ce que je voulais ou non. Ça m’a permis de confirmer le fait que je voulais tout faire en même temps, chanter, danser et performer. Entre autre l’échange avec M Pokora m’a conforté dans cette direction. Je veux être un artiste un peu à l’Américaine.

Tu as dû recevoir pas mal de propositions à ta sortie, comment as-tu fait le tri ?

Forcément le fait d’avoir plus de visibilité et followers du jour au lendemain ça ouvre des portes mais il faut toujours faire attention. Je suis beaucoup mon instinct, donc si à la première poignée de main je ne le sens pas je remercie et je prends une autre direction. J’ai eu la chance de signer dans une agence de cinéma qui me permet de passer pas mal de castings.

Es-tu resté en contact avec certains camarades ? 

Bien sûr, je suis tous mes camarades dans ce qu’ils font je leur envoie des messages, on se soutient. On essaye de se voir quand on peut aussi, on se croise à des avants-premières… Je pense que c’est important, ça fait toujours plaisir de se sentir soutenu.

Stan - Qui tu es - Star Ac - Star Academy - funk -

« Mon projet : faire revenir la funk en France »

Vous en êtes tous plus ou moins au même stade avec la sortie d’un premier single. Le tient s’intitule « Qui tu es », comment est-il né ?

L’idée c’était d’abord de montrer aux labels qui j’étais et de quoi j’étais capable. Je me suis entouré de personnes comme Otta avec qui j’ai co-écrit ce titre mais aussi Jérémy Chapon que j’avais rencontré sur l’enregistrement de l’album de la « Star Ac » et j’ai exposé mon projet : faire revenir la funk en France. Il m’a dit que c’était osé mais était partant. Il a surtout vu que j’étais motivé et persuasif. J’ai réussi à réunir une vraie équipe un peu au culot. On a crée quelque chose d’assez rétro en travaillant vraiment à l’ancienne. Toute la partie musicale est faite à l’analogique avec des vieux synthés et boîtes à rythme des années 80, ça donne un côté très groovy. L’ordinateur était seulement là pour enregistrer le tout, ce qui fait qu’on a un son très à l’ancienne authentique.

Et pour le clip, c’est un clin d’oeil à ta formation de danseur ?

Pareil pour le clip on est resté dans le même esprit on a tourné avec des vieilles caméras, la pochette avec un vieil objectif. On est resté authentique de A à Z c’est ce qui fait la force de toute le projet. Pour l’anecdote, la mèche qui tombe à la Elvis c’est un clin d’oeil à la « Star Academy » parce que lors du premier prime j’ai chanté Jacques Dutronc « Les play boys » et j’étais coiffé comme ça.

Il y a une vraie influence funk, ça n’est pas commun en France !

Je pense réellement qu’on est dans une ère rétro, que ça revient c’est cyclique. Que ce soit niveau mode ou musicale. Je pense qu’il faut oser faire de la funk pop. Beaucoup m’ont dit que c’était audacieux parce que ça pouvait vite être ringard mais pour le moment j’ai des retours positifs qui me disent que je l’ai fait élégamment. Je pense qu’on peut très bien mélanger ce style funk américain avec nos textes à la française, c’était vraiment mon but de faire ce crossover. On l’a bien fait dans les années 80 avec Chagrins d’amour, ça se faisait très bien. Donc je pense que c’est intéressant de faire revenir ce style.

Stan - Qui tu es - Star Ac - Star Academy - funk -

« Je pense réellement qu’il y a cette nostalgie de vouloir changer d’ère musicale »

On dit souvent que c’était mieux avant, c’est ton avis dans le domaine de la musique ?

Je pense qu’avec le côté informatique on perd la beauté de créer de la musique par nos mains. Je pense qu’en 10-15 ans on a perdu cette beauté des mélodies à travers la pop on a beaucoup de sonorités simples, efficaces qui marchent vites. Mais c’est important de rééduquer un peu les oreilles à des choses un peu plus complexes qu’on écoutait à l’époque. Je ne dis pas que je veux faire que de l’ancien, je pense qu’on peut faire quelque chose de moderne en s’inspirant des sonorités dansantes de l’époque. Il faut oser mélanger les styles. Jongler entre le rap parlé et le fait de raconter une histoire.

Des artistes comme Clara Luciani ou Juliette Armanet font revenir le disco sur le devant de la scène. Tu sens que le public est nostalgique de cette époque années 70-80 ?

Je pense réellement qu’il y a cette nostalgie de vouloir changer d’ère musicale et ramener quelque chose. Clairement mon titre est là dedans dans des synthés très électroniques. Mon but c’est que les parents des jeunes tiltent dessus et se remémorent des classiques de leur jeunesse. Mais aussi que les jeunes s’identifient, découvrent des sonorités moins mises en avant. Vraiment que toutes les générations soient réunies.

Quels sont les artistes qui t’inspirent ?

Bruno Mars, Jimmy Recoil Elton John, Elvis Presley vraiment des artistes de toutes les époques. Et en même temps Justin Timberlake, Michael Jackson, David Bowie pour leur côté très artistique et les personnages qu’ils ont réussi à créer.

Et tes projets à venir ?

Je pense que j’ai réussi mon pari de faire revenir la funk en France vu les premiers retours. Maintenant je vais continuer de pousser la chose dans cette direction avec la préparation d’un EP pour l’année prochaine, sans me presser. Je suis en indépendant pour le moment après il y a des discussions en cours pour pourquoi pas m’associer avec des gens et ouvrir un label pop funk. Il y a des choses qui arrivent, je ne sais pas trop où ça va me mener. Pour le moment je laisse les vacances passer pour réfléchir et savoir vers où me diriger.

Merci à Stan

Stan Rittner - Qui tu es - funk

Single « Qui tu es » disponible

 

Un shot groovy authentique et dansant. Un projet rétro élégant, complet tant dans le son que dans l’image.

 

 

 

 

DROUIN ALICIA