Plus d’un million de disques vendus et 20 ans de riffs effrénés pour Shaka Ponk. Un groupe sur le point de débrancher les guitares au cours d’un ultime album ainsi qu’une tournée d’adieu. Avec pour échauffer les foules l’explosif « Dad’Algorythm ».

Shaka Ponk - Dad Algorythm - the final fucked up tour -

La grande libération

Du rock à l’engagement pour l’écologie. C’est le grand écart que s’apprête à faire les Shaka Ponk. Un groupe à l’origine du collectif The Freaks « Les Marginaux » réunissant une soixantaine de personnalités (comme Nolwenn Leroy, Zazie ou M) mobilisés pour la protection de l’environnement. « Grâce au public, Shaka Ponk est devenu notre vie, et cette vie nous a nourris. Nous voulons maintenant la nourrir en retour » confiaient la bande de Goz leur célèbre mascotte singe. Avec l’objectif de s’investir pleinement dans leur nouveau projet et d’autres actions « utiles et en phase avec les enjeux de notre époque : vivre et agir pour le vivant ». Le premier extrait « Tout le monde danse » révélé en avril dernier annonçait d’emblée la couleur de leur nouvel engagement. Un hit détonant où Samaha Sam et ses drôles de garçons se soulèvent contre un monde et une France sous tension. Un hymne symbolique à forte résonance sociétale et politique.
Une ambiance explosive signant leur retour à un grand méchant rock à l’ancienne. À l’instar de leur nouveau single « Dad’ Algorythm » rythmé de riffs au laser et beat surpuissant sans superflue, en plus d’un solo de guitare ultra fulminant d’Eddie Van Halen. Et une invitation à l’émancipation face aux algorithmes qui nous entourent et conditionnent nos vies. Faire trembler les cordes pour briser les chaînes, le clip très soigné transmet très bien le message. Une vidéo tournée dans les couloirs abandonnés de l’usine Saint-Louis à Marseille. Un scénario post-apocalyptique qui met en scène un zombie aux membres décharnés et aux yeux vides entamant une danse désarticulée. Entraîné par la musique du groupe, il se métamorphose peu à peu en une jeune femme. Une créature incarnée par la danseuse Sonia Bel Hadj Brahim qui se libère sur une chorégraphie de plus en plus fluide et puissante. Un personnage métaphorique retranscrivant l’idée de se libérer des schémas imposés par notre société pour retrouver son individualité.

Shaka Ponk - Dad Algorythm - the final fucked up tour -

« Extinction de l’espèce »

Un univers qui fait le bonheur des fans de la première heure de Shaka Ponk. Un petit lot de consolation avant leur salut final imminent. « Cet album et cette tournée marqueront la fin d’une aventure » a annoncé la formation sur ses réseaux sociaux. Un huitième et dernier album attendu le 16 juin 2023. Projet qui marquera la «l’extinction de l’espèce » à travers dix chansons « qui se rebiffent, choisissent l’électrochoc à l’anesthésie, crient au scandale, hurlent à la vie, à la liberté et à l’espérance » tease le communiqué officiel. Un état d’esprit qui leur a inspiré leur nouvel opus baptisé sobrement de leurs initiales « S.P. » entrelacées en un symbole un peu ésotérique. Et une pochette explicite sans artifice mettant le feu aux convenances sociales. Une fin pour autant souhaitée pas si triste qui se jouera sur scène. D’abord cet été en tête d’affiche de pas moins de 16 festivals différents. Puis en tournée avec « The Final Fucked Up Tour » dans les Zéniths de France. Le premier à Amiens le 12 octobre 2023, puis à Lille, Paris les 18 et 19 octobre suivi d’une trentaine de dates dans l’hexagone et même Bruxelles et Genève début 2024. Avant une fermeture de rideau le 29 mars 2024 à Grenoble, ultime occasion d’applaudir le groupe avant le début d’une nouvelle vie au vert.

DROUIN ALICIA