Ne plus jamais reprendre le micro, une idée qui occupait les pensées de Zaz il y a quelques mois encore. Une chanteuse saturée par son rythme de vie qui a pris le temps de réveiller la « Isa » qui sommeille en elle. Une femme plus apaisée, célébrant ce bonheur retrouvé à travers ce nouvel album délicat et lumineux prêt à vibrer sur scène. Chronique musicale.

Zaz - Isa -Imagine -

Libérée, apaisée

Un voyage vers l’intérieur d’elle-même, c’est ce qu’a opéré Zaz de son vrai nom Isabelle Geoffroy durant ces trois années d’absence. Désormais prête à revenir vers le public sans masque tout simplement en tant que « Isa ». Un disque clôturant la pression qui pesait aux pieds de ce personnage combattif qu’elle avait construit. Un temps révolu pour cette artiste débarrassée de tout artifice. Tirant le rideau de son passé tourmenté pour savourer « Les jours heureux » d’une quarantenaire assagie. Plus apaisée que jamais, la chanteuse inspire à plein poumon ce nouvel air purifié pour bercer d’une voix nettement moins éraillée qu’ordinaire. Dessinant « De couleurs vives » un nouveau monde lumineux qu’elle « Imagine » traverser guillerette au rythme de cette ballade humaniste et autres mélodies mid-tempo. Un optimisme qui ne la quitte plus même lorsqu’elle s’alerte sur l’état de la planète « Et le reste » que l’on va laisser à nos enfants. Ni lorsqu’elle se penche sur le sort des migrants sur le mélancolique « Et son frère ». Demeurant une femme de conviction mais qui ne fonce plus tête baissée au débat. S’envolant « Tout là-haut » pour observer la vie d’en bas dont elle se vivifie au maximum pour « Exister » pleinement. « à quoi bon s’aimer, Si c’est pour s’aimer à moitié ? » se questionne-t-elle avant de tourbillonner « à perte de rue » entre sa vie privée et son rôle de chanteuse. Un conflit qu’elle a appris à canaliser au même titre que sa voix parée de sonorités organiques. Un univers planant propice aux confidences intimes. Révélant la fragilité d’une femme aimante transformée depuis qu’elle a trouvé son âme sœur. Fendant l’armure sur le délicat « Il faut qu’on se donne » après avoir déclaré son attachement à sa belle fille sur « Ce que tu es dans ma vie ». Une caresse la replongeant dans les souvenirs d’enfance main dans la main avec son papa. « T’as vu, j’suis plus une gamine, T’avais remarqué, j’imagine… » fredonne-t-elle tendrement sur «Comme tu voudras ». Prête à inverser les rôles pour supporter le poids des années passées sur le dos de son ainé. Partageant son esprit fraternel au cours d’une ballade soutenue par « Le chant des grives ». Avant de pousser derrière elle le portail renfermant « Le jardin des larmes » soutenue par le chanteur Till Lindermann. Arrachant ses dernières déchirures avant de se recueillir une ultime fois au milieu de son jardin secret devenu son havre de paix.

Zaz - Isa - Organique tour -

« Organique Tour »

Et si elle est repartie dans le rythme de la promo de ce cinquième album, Zaz compte bien maintenir cette ambiance intime même lors de sa tournée baptisée sobrement «Organique Tour ». Une immersion sensorielle qui débutera le 25 novembre prochain dans l’obscurité des salles de cinémas CGR avec la diffusion de concert inédit « Carrières de lumières ». Une expérience conçue pour les écrans tourné aux Beaux-de-Provence dans le sud de la France dans un lieu féerique. Un évènement qui permettra aux fans de s’imprégner de ses nouvelles chansons en live.
Un avant-goût de sa véritable série de concerts qui débutera le 14 janvier 2022 au Théâtre de Longjumeau. Un spectacle vendu comme « rare, énergique, positif et généreux, qui nous donne le sourire » qui passera entre autre les 28 et 29 janvier prochain dans l’emblématique Salle Pleyel parisienne avant de sillonner et recouvrir de rose le reste de la France.

DROUIN ALICIA