Porté par une approche tant scientifique qu’esthétique, mettant en avant le travail millénaire des hommes qui ont sublimé les merveilles de la Terre, le Muséum national d’histoire Naturelle dédie une exposition aux pierres précieuses en partenariat avec la Maison Van Cleef & Arpels. Initialement programmée en avril, c’est du 16 septembre 2020 au 14 juin 2021 qu’elle se tiendra à la Grande Galerie de l’Évolution.

Grande Table des Orsini
Grande Table des Orsini, bronze et marbre de Carrare orné de gemmes variées, XVIIe siècle © MNHN

Comme l’explique Nicolas Bos, Président de Van Cleef & Arpels : « Notre collaboration avec le Muséum s’inscrit dans une longue tradition de dialogue entre l’esthétique et la science, entre l’art et la technique ; un dialogue, inhérent à nos métiers, que Van Cleef & Arpels souhaite valoriser et transmettre ».

Conçue par le designer Patrick Jouin et l’architecte Sanjit Manku, cette exploration prend appui sur le roman méconnu de George Sand, Laura, voyage dans le cristal, qui inspira Jules Verne pour son Voyage au centre de la Terre. Un univers de fascination, mêlant la haute joaillerie aux sciences, autour d’un parcours en trois étapes.

La première partie, Histoire de la Terre, Histoires de savoir-faire, est une invitation ayant pour point de départ les origines de la planète. Elle explore la formation originelle des minéraux et leur emploi par l’Homme dont le geste habile se perfectionne au cours du temps et évolue en savoir-faire lapidaires.
L’histoire de la Terre, depuis le commencement, peut être lue dans les pierres qui sont arrivées jusqu’à nous. Celles-ci, transformées en gemmes et serties en bijoux, racontent aussi l’histoire des hommes et des civilisations qui les ont façonnées.

arbre aux tourmalines jean vendôme
Arbre aux tourmalines crée par Jean Vendôme

La seconde partie de l’exposition, Des minéraux aux bijoux, met en lumière les phénomènes naturels qui forment et métamorphosent les pierres à travers un chemin thématique. La pression, la température, les fluides, l’eau, l’oxygène, le métamorphisme et même la vie ont agi sur les pierres, avant que celles-ci ne soient transformées et sublimées par la main de l’Homme.

La dernière partie met en lumière Paris, lieu de savoir-faire, de recherches et d’innovation. Elle présente un regard actuel sur les minéraux, s’appuyant sur les découvertes scientifiques les plus récentes. Un regard pluriel sur les gemmes à travers les symboles des joyaux royaux d’une part, et l’approche des cabinets de curiosité, sans but joaillier, d’autre part. Et enfin, un regard mutuel, inspirations et influences du monde, sur les objets joailliers.

Pas à pas, les vitrines-écrins ponctuent la visite en dévoilant chaque espèce — diamants, topazes, saphirs, aigues-marines… — sous trois aspects : minéraux bruts, gemmes façonnées et pièces de haute joaillerie. En tout, 360 minéraux, gemmes et objets d’art issus de la prestigieuse collection du Muséum et plus de 250 créations joaillières puisées dans la collection patrimoniale de la Maison Van Cleef & Arpels sont à découvrir.

Collerette de la Princesse Faiza d'Égypte
Collerette, 1929. Platine, émeraudes, diamants.
Ancienne collection de Son Altesse Royale la Princesse Faiza d’Égypte. Collection Van Cleef & Arpels.

La France également mise à l’honneur

Sans être le premier pays qui nous vient à l’esprit pour la recherche de pierre précieuse, le territoire français est pourtant exploité depuis l’Antiquité pour ses gemmes.
Le public sera surpris par la diversité des pierres extraites dans toute la France, des rubis d’Aveyron, en passant par les aigues-marines du Limousin et les émeraudes de Loire-Atlantique. Sans oublier deux découvertes exceptionnelles datant de 2018 : l’or de la montagne Noire « Occitane de Sabine » (99 g) et deux saphirs du Puy-de-Dôme (93,5 et 31,6 carats).

Cette exposition signe un dialogue constant entre science et création, mettant la nature en perspective de l’œuvre afin de surprendre et de fasciner dans le respect du propos scientifique. En un mot, la devise de Bruno David, Président du Muséum national d’histoire Naturelle : « Émerveiller pour instruire ».

Mazarine Yérémian est actuellement en innovation technologique à l’École polytechnique. Après un premier diplôme d’ingénieur à AgroParisTech où elle a étudié les biotechnologies, la viticulture et l’environnement, elle s’est intéressée à l’œnologie et la gemmologie. Passionnée par le lien entre modernité et tradition, elle a accepté de rejoindre l’équipe rédactionnelle de Syma News en créant sa rubrique Art de vivre.