C’était un album attendu de pied ferme. Après des mois de suspens « Chromatica » le nouveau bébé de Lady Gaga est enfin là. Une gourmandise pop acidulée arrivée à point nommé pour semer de la joie partout dans le monde . Un projet explosif sur fond de confidences profondes, déjà au sommet des charts.

Lady Gaga - Chromatica

Une pop électrique entraînante

Faire danser les foules, c’était l’objectif principal qu’avait à l’esprit Lady Gaga durant la phase de création de « Chromatica ». Mission accomplie. Après un court prélude introcuctif, le disque débute son explosion intense au son de l’efficace « Alice ». Un futur tube en devenir aux sonorités pop house façon années 90. Une seule envie en l’écoutant, s’agiter dans tous les sens.
Une effervescence qui ne fait que commencer. Difficile de se contenir sur la totalité des morceaux.
De « Free Woman » à « Plastic Doll » en passant par « Sour Candy » en featuring avec le groupe K-pop Blackpink. Et que dire de l’audacieux « Babylon » teinté de gospel.
Des hits qui retentissent les uns après les autres tels des détonateurs effrénés. Une fois la première chanson entamée impossible de stopper l’écoute. L’opus se consomme d’une traite, tel un verre de shot bien corsé. Un cocktail vitaminé oscillant entre sonorités modernes et une pointe de disco plus rétro. Un projet fluide et homogène qui ne flanche jamais. Des titres relativement courts, rythmés, construits assez simplement autour de refrains entêtants. Bref taillés pour les clubs. Pas de ballade, pour respirer il y a « Chromatica II » et « Chromatica III » ces petites virgules instrumentales glissées agilement.
Pas le temps de regretter les quelques parties un peu trop simplistes ou radiophoniques, ce retour aux sources de la popstar en bonne et due forme fait du bien. Une bouffée d’air frais contagieuse et un lâché de bonnes vibes bénéfiques qui semble faire le bonheur des « little monsters » de la première heure.

Lady Gaga - Chromatica

Un véritable exutoire

Derrière cette frénésie apparente se cache pourtant un projet personnel truffé de confidences. Une musique guérisseuse pour cette grande rêveuse trop souvent frappée par les désillusions. Un trophée libérateur que Lady Gaga arbore subtilement. Se confiant avec pudeur sur ses failles. Derrière le tubesque « Alice » se cache le prémisse de sa guérison. Ici ce n’est pas la star qui parle mais bel et bien Stefani Germanotta, celle qui a souffert de désespoir loin du conte de fée aux pays des merveilles.
Plus intime encore dans « Free Woman » la chanteuse revient sur une agression sexuelle dont elle a été victime dans sa jeunesse. Un drame qui a abimé sa confiance en elle mais avec lequel elle vit désormais plus libre que jamais.
Dans « Fun Tonight », Lady Gaga épingle certains proches néfastes qui profitaient de sa célébrité, dont elle a préféré se séparer. Quand dans « 911 » dont le titre fait référence au numéro d’urgence des Etats-Unis, elle se bat contre ses démons intérieurs. « My biggest ennmy is me, pop a 911 » comprenez « Ma pire ennemie c’est moi, prête à ressusciter » murmure-t-elle de manière robotique. Sans transition arrive « Plastic Doll », ou cette grande habituée à se camoufler derrière des costumes extravagant parle superficialité et faux-semblants.
Autant d’étapes et de difficultés émotionnelles que la musique a su apaiser peu à peu. Un art auquel l’artiste rend hommage au sein de « Sine From Above » qu’elle partage avec son ami Elton John. Un ode à « ce son venu d’en haut » qui a ravivé la jeune femme et qui l’habite encore aujourd’hui.

Lady Gaga - Chromatica - Hot 100 - Billboard

Démarrage en fanfare

Il était à peine sorti depuis quelques heures que « Chromatica » s’élevait déjà sur la plus haute marche du podium des meilleures ventes d’albums sur Itunes dans pas moins de 77 pays. Tout simplement une prouesse. Un album qui s’écoule comme des petits pains aux quatre coins du globe, déjà certifié disque d’or en France pour ses 50 000 exemplaires écoulés en seulement 4 jours d’exploitation.
Avec déjà à son actif des records à la pelle signés par « Rain On Me » lancé comme deuxième single. Un duo féminin entre Lady Gaga et Ariana Grande fraîchement entré dans l’histoire en décrochant la première place du Billboard Hot 100 (classement des titres les plus populaires aux Etats-Unis) après un démarrage en trombe sur les différentes plateformes d’écoutes en ligne. 31,4 millions de streams et 72 000 téléchargements en une semaine rien qu’aux Etats-Unis, des chiffres qui donnent le tournis. Une fierté pour l’interprète de « Poker Face » pourtant habituée à foncer en pole position avec déjà cinq numéros un à son actif depuis le début de sa carrière.

En bref, avec « Chromatica » Lady Gaga semble avoir trouvé LE remède adéquate et non néfaste contre la morosité. Un projet dansant électrique mais pas moins profond, idéal pour resserrer les liens avec ses fidèles et couvrir la planète de bonnes ondes.

Coups de coeur : Alice / Fun Tonight / Sour Candy / Babylon

DROUIN ALICIA