Habituée à surprendre, la discrète Christine and the queens a crée l’évènement ce vendredi avec la sortie de « La Vita Nuova ». Un EP surprise composé de 6 titres parmi lesquels « People, I’ve been sad » dévoilé il y a quelques semaines.
Un retour aux sources aérien
Un an et demi après son deuxième album « Chris » et après avoir choisi de s’effacer peu à peu de la sphère médiatique, Héloïse Letissier plus connue sous le nom de Christine and the queens est bel et bien de retour. Un come-back opéré doucement il y a quelques semaines avec la sortie du titre « People, I’ve been sad », désormais officialisé par la libération inattendue d’un mini-album intitulé « La Vita Nuova ».
Un disque fidèle à l’univers si particulier de cette désormais référence de la pop mondiale. Avec au menu, 6 titres électros minimalistes aussi mélodieux qu’accrocheurs.
Un retour aux sources pour l’artiste, proposant des rythmiques proches des succès de son premier album « Chaleur Humaine ».
À commencer par le mélancolique « People I’ve Been sad ». Une douceur aérienne portée par des sonorités minimalistes épurées et un univers un poil rétro. Une chanson chargée en symbolique, évoquant la douleur de la solitude et dépression, avec un texte à la fois en anglais et français.
Cartonnant outre-Atlantique, l’artiste ne veut léser personne, proposant également « La vita nuova » un titre en italien, du même nom que l’EP. Une chanson interprétée en duo avec l’américaine Caroline Polachek. Une collaboration dansante riche en envolées vocales surprenantes.
En revanche c’est en français qu’elle s’exprime sur l’envoutant « Je disparais dans tes bras » dépeignant une passion poison. Le seul et unique morceau dans la langue de Molière qui devra contenter le public francophone. Avec en bonus une version intégralement en anglais en fin d’EP.
Au programme également, la ballade « Moutains (we met) » débutant en piano-voix. Mais aussi « Nada » délicatement murmurée, rehaussée par des sonorités électros pop.
Une interprétation scénique et profonde
Impensable pour cette artiste complète de dissocier le chant de la danse. Sa manière à elle d’interpréter et de partager ses émotions avec le public. C’est donc tout naturellement qu’elle a dévoilé dans la foulée une vidéo accompagnant en mouvement l’histoire de ses nouvelles productions.
Un véritable court-métrage de près de 14 minutes tourné à l’Opéra de Paris, réparti en plusieurs tableaux.
Une réalisation de qualité signé Ryan Heffinton, à qui l’on doit le mythique clip « Chandelier » de Sia.
Dans les première secondes, Christine and the queens émerge doucement sur les toits du bâtiment. Avant d’atterrir au milieu d’une salle de danse entourée par ses danseurs, jusqu’à ce que l’un d’eux la morde au cou. Une fiction qui fascine de par l’étrangeté de son atmosphère avec un fil conducteur : la vampirisation de la jeune femme.
Changement de tenue et de lieu ensuite en direction de la scène de l’Opéra. D’abord camouflée derrière son piano, la chanteuse se désarticule ensuite avec précision. Comme une libération physique mais toujours sous l’emprise de cette créature venue de nul part.
Une transformation qui hante l’interprète de « Saint Claude » se retrouvant à déambuler les escaliers d’un couloir, avant de se retrouver une ultime fois nez à nez avec le monstre agonisant.
Pas de quoi libérer la jeune femme terminant son aventure rocambolesque en achevant ses autres danseurs à coup de morsures fatales.
Un scénario un peu irréel et mythologique dans la même veine que le légendaire « Thriller ». Une sorte de « Dracula » 2.0 magistral et artistique, difficilement interprétable, mais totalement prenant.
Infos + : l’EP « La Vita Nuova » n’est pour le moment disponible qu’en version dématérialisée. La sortie physique du disque étant prévue le 10 avril prochain.
DROUIN ALICIA
