Les Passagers de l’aube 

Lorsqu’un cartésien passionné par les neurosciences rencontre un spécialiste des expériences de mort imminente, cela remet en cause toutes ses certitudes. Tel est le cas de Noé, jeune médecin, qui se voit confronté à des cas d’EMI alors qu’il s’apprête à terminer une brillante thèse sur le cerveau.
Et si, comme en témoignent des milliers de personnes, il y avait une vie après la mort ? Et si, par-delà notre enveloppe corporelle, notre esprit pouvait continuer d’exister dans l’au-delà ? Certes, cette idée peut sembler un peu folle pour ceux qui n’ont pas l’âme mystique mais n’est-ce pas finalement la question que tout le monde se pose ?

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Malgré ses études scientifiques, le jeune Noé (Grégory Corre) s’interroge sur la vie après la mort …

Abolir la frontière entre science et spiritualité

A travers cette fiction, l’auteur-metteur en scène Violaine Arsac bouscule avec tact et intelligence les préjugés tenaces de la médecine occidentale. Par le biais de Noé, son principal protagoniste, elle souhaite faire tomber l’éternel conflit qui oppose les sciences à la spiritualité en nous montrant que des cas de mort imminente ont été répertoriés non seulement aux quatre coins de la planète mais qu’ils sont reconnus de plus en plus par des scientifiques et notamment par des spécialistes de physique quantique.

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L’amour entre Alice (Florence Coste) et Noé (Grégory Corre) dépasse toutes les frontières matérielles et immatérielles…

Une pièce entre science et romance

Afin d’élaguer cette frontière entre la science et le spirituel, Violaine Arsac a choisi de mettre en scène une romance. En décrivant le quotidien d’un jeune couple amoureux (Noé et Alice), elle fait se confronter la foi et la raison et utilise cette réalité palpable pour nous interroger sur la mort et le devenir de la conscience.

Le couple formé par Alice (Florence Coste) et Noé (Gregory Corre) est aussi beau que complémentaire car on sent que malgré leurs différences, ils sont prêts à s’accepter et à apprendre l’un de l’autre : Alice est solaire, Noé passionné par les neurosciences. Alice est rêveuse, lui est un terre-à-terre obstiné. Alice, enfin, est ouverte aux esprits, avide de rencontres, et elle a bien l’intention de transmettre cette approche du monde à son compagnon si rationnel.

En complément de ce couple lumineux, Violaine Arsac place aussi un couple plus sombre sur sa scène. Pris dans une spirale autodestructrice, Jeanne (Mathilde Moulinat) et Roman (Nicolas Taffin) symbolisent de leur côté l’énergie négative de ce spectacle: Roman est cynique au possible, il refuse toute approche spirituelle de la médecine et passe son temps à tromper sa femme pour se donner l’impression d’exister. Jeanne, quant à elle, est aussi fragile que dépendante envers son époux dont elle subit quotidiennement les insultes et les mauvaises ondes.

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Les quatre jeunes acteurs des Passagers de l’Aube apportent toute leur fraicheur et leur spontanéité à ce spectacle

Poésie et fluidité scénique

Les quatre comédiens sont dynamiques et ils confèrent une profonde intensité scénique à la pièce. Pour ceux qui ont vu Nicolas Taffin et Mathilde Moulinat dans Pigments, il est amusant de retrouver ces acteurs dans un spectacle de nouveau consacré au couple et au rôle de la conscience. Mathilde Moulinat apporte beaucoup de finesse à son nouveau rôle, Nicolas Taffin est tout en gueule et en nervosité, Gregory Corre a une approche pudique et dramatique de son personnage à l’opposé de sa partition burlesque dans Garden Party, quant à Florence Coste, elle nous enchante : habituée aux comédies musicales, la jeune artiste possède, en effet, un enthousiasme et un charme communicatif qu’elle déploie dans sa gestuelle, sa diction et sa magnifique voix.

La mise en plateau est de son côté très fluide et elle possède un rythme soutenu par les lumières de Stéphane Baquet et les chorégraphies d’Olivier Bénard. En réponse aux dialogues transcendants de cette pièce, les corps des comédiens s’enlacent successivement, ils se heurtent, se toisent et dégagent une émotion vraiment physique tout au long du spectacle. Évoluant autour d’un décor modulable signé Caroline Mexme, ils nous font passer avec ingéniosité d’une alcôve amoureuse à un bloc opératoire tout en nous faisant frôler de temps à autre le mystérieux tunnel de l’au-delà… 

Avec ses Passagers de l’aube, Violaine Arsac confirme son talent pour l’écriture théâtrale : un texte dense et musical, un regard tendre et optimiste sur le monde qui l’entoure, des flots d’amour poétique et beaucoup “d’esprit” … dans tous les sens du terme !

PDF de l’article : Les Passagers de l’aube – SYMA News – Florence Yérémian

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Texte et mise en scène Violaine Arsac
Avec la Compagnie du Théâtre des Possibles : Gregory Corre, Florence Coste, Mathilde Moulinat et Nicolas Taffin
Chorégraphie : Olivier Bénard
Création lumières : Stéphane Baquet
Décoratrice : Caroline Mexme

Du 9 janvier au 9 février 2020
Du mardi au samedi à 20h
Le dimanche à 16h

Théâtre 13 – côté Jardin
103 boulevard Auguste Blanqui
75013 Paris
Métro Glacière

Réservations : 0145886222
www.theatre13.com

Rencontre avec l’équipe artistique le dimanche 26 janvier après la représentation

Florence Gopikian Yérémian est journaliste culturelle. Rédactrice auprès de Muséart, Paris Capitale, L’Oeil ou le BSC News, elle couvre l’actualité parisienne depuis plus de vingt ans. Historienne d’Art de formation (Paris Sorbonne & Harvard University), correspondante en Suisse et à Moscou, elle a progressivement étendu ses chroniques au septième art, à la musique et au monde du théâtre. Passionnée par la scène et la vie artistique, elle possède à son actif plus de 10000 articles et interviews.