13 Art Fair est une foire entièrement dédiée à l’Art Urbain Contemporain. Située à la Cité de la Mode et du Design sur les bords de Seine, cette nouvelle manifestation met en avant le Street Art, le Graffiti, le Pop Surréalisme et la Skate culture.

Une vingtaine de galeries internationales y sont présentes en enfilades pour refléter les différentes facettes de cet art libre et tumultueux qui a progressivement envahi les rues des XXe et XXIe siècles. Tout y est en mouvement, en mutation, porteur d’une énergie codée et chaotique qui appartient à des artistes pas encore mis en cage. C’est donc à présent qu’il faut découvrir ces jeunes talents, avant que le marché ne s’empare vraiment de leur savoir-faire et de leur authenticité pour transformer leurs oeuvres en objets de spéculation.

Parmi les plus talentueux se distingue Hebru Brantley. Précurseur du mouvement LowBrow, cet artiste californien propose des compositions fun et fantaisistes à mi-chemin entre l’art des Comic-books et la narration de Keith Harring.

« Best of Luck » d’Hebru Brantley – Avec cette midinette aux couettes roses, l’artiste californien nous plonge dans l’univers des Comics avec un soupçon de steam.

Dans la mouvance pop surréaliste, l’on rencontre aussi l’Espagnol Okuda. Artiste humaniste et engagé, il réinvente le monde qui l’entoure de façon psychédélique en mettant en scène des figures étranges et protéiformes.

Les compositions d’Okuda jouent sur l’éclatement de couleurs acidulées et l’étrangeté de ses personnages.

Beaucoup plus poétique, le graffeur Julien Malland, alias Seth, connu de tous les promeneurs parisiens. Sa peinture murale est si bienveillante qu’elle transporte inconsciemment les passants dans le monde féerique de l’enfance.

Les peintures de Seth font penser à des poèmes d’images dispersés dans les rues de la ville .

A contrario, l’art d’INTI propose une réflexion assez macabre sur l’existence. Natif du Chili, ce génial muraliste compose ses oeuvres autour de la figure carnavalesque du « Kusillo ». A la fois triste et mutique, son personnage remet au goût du jour le noble thème des Vanités. Ce regard funeste est également présent à travers la sculpture de Brusk ironiquement nommée Rod-1 en référence au Penseur de Rodin.

Sur le stand de la Collection Vanité, les icônes chiliennes d’Inti côtoient le squelette multicolore de Brusk .

Plus « classique » enfin, les grands panneaux «  éclaboussés »  de Danhoo (qui nous rappellent inévitablement les dropping de Pollock), le très beau travail de Bault dont la minutie énigmatique nous fait songer à Paul Klee et les oeuvres pixelisées de Kan parmi lesquelles ressort un amusant diptyque rendant hommage aux précurseurs de cette mouvance underground : Warhol et Basquiat.

Les panneaux de Danhoo et Bault happent le spectateur par la couleur et l’énergie chaotique qui s’en dégagent.

13 Art Fair ? Un beau parcours ludique, un brin provocateur mais emprunt d’une malicieuse poésie urbaine.
A découvrir ce weekend en longeant les Docks de la Seine !

 

13 Art Fair
Cité de la mode et du design
34 quai dAusterlitz – Paris 13e

Du 12 au 15 octobre 2017
Vendredi et samedi de 11h à 20h
Dimanche de 11h à 19h

http://13artfair.fr

 

 

 

 

 

Florence Gopikian Yérémian est journaliste culturelle. Rédactrice auprès de Muséart, Paris Capitale, L’Oeil ou le BSC News, elle couvre l’actualité parisienne depuis plus de vingt ans. Historienne d’Art de formation (Paris Sorbonne & Harvard University), correspondante en Suisse et à Moscou, elle a progressivement étendu ses chroniques au septième art, à la musique et au monde du théâtre. Passionnée par la scène et la vie artistique, elle possède à son actif plus de 10000 articles et interviews.