18 ans de carrière déjà, des hauts mais aussi des bas pour Amel Bent. Une chanteuse pleinement ranimée savourant son grand retour dans la lumière durant le « Vivante Tour». Une tournée de fête et nostalgie résumant le parcours de cette grande voix au coeur tendre. Debrief.

Amel Bent - Vivante tour - Dôme de Paris -
© Drouin Alicia

Retrouvailles en pleine lumière

« Dans l’mal, non j’ai rien volé, Faut que j’maille, demain on fera aller » c’est dans l’ombre, éclairée par une poursuite lumineuse et une pluie de bracelets fluorescents agités par les spectateurs parisiens qu’Amel Bent introduit très logiquement son « Vivante Tour » par «Vivante ». Un titre premier de l’album du même nom, symbole de sa renaissance personnelle et artistique. Une carrière démarrée très fort avec le succès fulgurant de «Ma philosophie » que ce soir là encore le public connaissait par coeur. Un classique parfait pour échauffer la salle déjà debout et survoltée. Pas le temps de se redescendre le poing que déjà les premières notes de « Si on te demande » résonnent, suivi de son dernier hit « Lossa » partagé avec le rappeur Benny Adam venu expressément pour cette représentation au Dôme de Paris. Lieu prestigieux où elle a applaudi à l’époque pour la première fois son idole Charles Aznavour.
Un début de concert d’une ferveur aux airs de bouquet final. Un début pourtant de fête rythmée des plus grands tubes de la chanteuse, retraçant les différentes étapes de sa vie. Du « à 20 ans » de sa jeunesse à « Le droit à l’erreur », « Je reste » en passant par « Dis-moi qui tu es » connus même des fans les moins avertis. Une généreuse setlist d’une vingtaine de chansons piochées dans ses sept albums et même dans ses featurings dont « Hysteric Love » marqué par l’arrivée sur scène de Rohff. Ou plus entêtant encore « 1,2,3 » lui aussi interprété dans sa composition originale grâce à la présence d’Hatik. Un invité surprise venu avec son flow vibrant mais aussi l’équipe de production de sa camarade pour lui remettre le disque d’or de son septième opus, vendu à plus de 50 000 exemplaires en prime écouté 250 millions de fois sur les plateformes de streaming.

Amel Bent - Vivante tour - Dôme de Paris -
© Drouin Alicia

Gratitude et grand frisson

Un pure moment d’émotion pour Amel Bent qui tout au long de la soirée a savouré son succès sans jamais oublié à quel point il est fragile. « On le sait c’est le plus beau métier du monde mais c’est aussi le plus ingrat, un jour vous êtes tout en haut l’autre au plus bas » a reconnu l’interprète de l’optimiste « Le chant des colombes » faisant écho à son nouveau départ dans la lumière. Une artiste encore très marquée par son passage à vide et les remarques dévalorisantes de certaines rencontres issues de l’industrie musicale, qui depuis a formé sa propre équipe pour se relever. Une battante pourtant sans haine ni rancune qui a choisi de livrer un témoignage sincère plein de gratitude à l’égard de ses proches. Mais aussi de tous les professionnels dévoués qu’elle a pu croiser durant son parcours de prés ou de loin. Que ce soit les coiffeurs, stylistes, chauffeurs, ingénieur en son ou ses choristes et musiciens l’accompagnant durant cette tournée. Sans oublier d’appuyer sur le lien indéfectible avec ses fidèles. « On n’a pas tout le temps été dans des grandes salles comme aujourd’hui, donc merci ». Un mot important qu’elle n’a cessé de prononcer d’autant que ce soir là sa famille était face à elle dans les gradins. Dont sa maman à qui elle a dédié les titres « Où je vais » et « Ton nom ». Et si il y a une chose que la chanteuse n’a pas perdu au fil des années c’est sa puissance vocale toujours aussi impressionnante et frissonnante. Une spécialiste des chansons d’amour qui a réalisé des performances bluffantes en tenant les notes sur les poignants « En silence», « Tourner la tête » ou le passionnel « à l’infini » adressé à son compagnon parvenu à lui redonner foi en l’amour. Et que dire de ses envolées et l’interprétation magistrale de « Tu n’es plus là ». « Jusqu’au bout » Amel Bent a gardé la tête haute. Avant de « viser la lune » une ultime fois pour boucler la boucle et se souvenir que même en cas d’échec on atterrit dans les étoiles.

DROUIN ALICIA