Passé des pistes de motocross aux salles de concerts, Five poursuit sa route à 100 à l’heure. Un as du micro en pleine ascension, fonçant vers de nouvelles sensations victorieuses. Entretien.

Five - Pays Bas - interview -

« La motocross était toute ma vie depuis gamin. Je ne me voyais pas faire autre chose »

SYMA : À la différence de beaucoup d’artistes tu as eu une autre vie avant puisque tu étais champion de motocross, ça a été ta première passion ?

Five : C’est ça. C’était mon métier depuis mes 16 ans. J’ai beaucoup voyagé, j’ai eu quelques titres en catégorie super motard, j’ai été deux fois champion de France, champion du monde Junior. J’ai fait une saison aux Etats-Unis, là encore champion.

Très vite tu as gravi les échelons et remporté des compétitions, qu’est ce que tu ressentais sur les pistes ?

Beaucoup d’adrénaline. C’était toute ma vie depuis gamin, j’ai fait que ça. Je ne me voyais pas faire autre chose.

Malheureusement tout s’arrête pour toi après un grave accident en 2013, tu as dû passer de la douleur à la colère en passant par la déception et un long travail de rééducation physique, l’écriture t’a aidé à remonter la pente ?

Je faisais un peu de musique avant quand j’avais le temps par passion, mais jamais dans l’optique d’en faire plus sérieusement. Et à la suite de l’accident j‘ai commencé à beaucoup écrire, et petit à petit ces textes sont devenus de vrais morceaux.

Five - motocross - rap -
© Emma Birski

À quel moment as-tu eu le déclic qui t’a incité à te lancer dans la musique et plus particulièrement dans le rap ?

Ça s’est fait naturellement, vraiment avec l’évolution des textes en chanson. Quand j’ai commencé à trouver que ce que je faisais avait de l’allure, je me suis mis à partager quelques morceaux sur les plateformes et de fil en aiguille j’en suis arrivé là.
Et le rap, parce que je suis un grand passionné de base, et je trouve que c’est la musique la plus riche en écriture. Donc c’était naturel pour moi de commencer par ce style.

Pourquoi ce pseudonyme « Five » ?

Tout simplement parce que c’est mon chiffre fétiche depuis gamin. C’est ma date de naissance, et c’était mon numéro de course à la moto. C’était naturel de le conserver.

Quand tu rappes tu retrouves un peu de cette sensation de vitesse et de liberté ?

Oui, après surtout sur scène. L’adrénaline une fois sur scène se rapproche énormément de celle d’un départ d’une course.

Est-ce qu’on peut dire que sans cet accident tu n’aurais sans doute jamais emprunté ce nouveau chemin ?

Complètement, c’est sûr que non.

Five - Pays Bas - interview - à côté -

« La période post accident est le fil conducteur de mon premier album »

Ton premier album « Pays Bas » fait justement référence à l’endroit où tu as eu ton accident.

Pour un premier album ça a été une évidence.ça faisait sens d’appeler l’album comme ça.

Le thème principal est donc logiquement cet instant fatidique et ta vie d’après.

L’intro raconte toute mon histoire, C’est vraiment une manière de récapituler mon début d’histoire jusqu’à mon accident. Et après on passe dans la période post accident. C’est le fil conducteur de l’album.

Dessus il y a des duos, comment sont-ils nés ?

Léa Castel je la connaissais via Hoshi et ma manager, je lui ai proposé le morceau « Ma place » elle a de suite aimé et dit oui. Et Kemmler c’est un rappeur que j’apprécie beaucoup que j’écoute depuis longtemps, j’ai pensé à lui en faisant le morceau « C’est quand même la fête ». La connexion s’est faite assez simplement.

Il y a aussi un duo avec la chanteuse Hoshi qui t’a repéré sur les réseaux sociaux, qu’est ce que ça t’a fait de voir une artiste avertie s’intéresser à toi et même aller jusqu’à co-réaliser cet album ?

Le duo apparaît aussi sur son album et on le joue même sur scène.
De base Hoshi a bien kiffé un de mes sons sorti il y a quelques temps et m’a envoyé un message. Je l’ai remercié on a continué à échangé. J’ai été très agréablement surpris, mais ça fait plaisir c’est une belle récompense, belle reconnaissance. Et ça montre que j’étais dans la bonne direction.

Actuellement tu l’accompagnes même en tournée puisqu’elle t’a confié la première partie de ses concerts, tu es heureux de l’accueil du public ?

J’ai un très bon accueil du public, de très bons retours. Les gens commencent à connaître mes chansons et chantent avec moi, donc c’est vraiment cool. Beaucoup me découvrent mais d’autres connaissent déjà.

Ça te motive encore plus à te professionnaliser dans la musique ?

Carrément c’est l’objectif, je travaille pour ça. C’est la première étape pour la suite.

Chanter en position assise est plus complexe notamment au niveau de la respiration, tu prends des cours pour apprendre à gérer cette partie technique ?

Je n’ai jamais pris de cours de chant je suis autodidacte, mais j’ai effectivement pris des cours pour gérer mon attitude et la respiration sur scène.

Sur la pochette de l’album on te voit te noyer, est-ce qu’on peut dire que désormais tu es remonté à la surface ?

La symbolique a un double sens. D’abord le fait qu’au Pays-Bas la majorité du pays est sous le niveau de l’eau. Il y a beaucoup de préférence et ça raconte mon histoire, moi qui étais sous l’eau après mon accident, maintenant ça va mieux.

Que nous réserves-tu pour la suite ?

On continue la tournée, défendre l’album à fond, faire des clips, continuer d’écrire faire des morceaux et voilà.

Merci à Five

Five - Pays Bas - album -

 

Premier album « Pays-Bas » disponible

Un projet introspectif revenant sur le parcours hors du commun de Five à coup de textes bruts sur fond de pop-mélancolique et d’un flow dansant.

 

 

 

DROUIN ALICIA